Michel Debré

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Michel Debré
Illustration.
Michel Debré en 1960.
Fonctions
Fauteuil 1 de l'Académie française

(7 ans, 6 mois et 14 jours)
Élection
Prédécesseur Louis de Broglie
Successeur François Furet
Député français

(15 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 4 mars 1973
Réélection 19 mars 1978
21 juin 1981
16 mars 1986
Circonscription 1re de La Réunion (1973-1986)
La Réunion (1986-1988)
Législature Ve, VIe, VIIe et VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDR (1973-1976)
RPR (1976-1988)
Prédécesseur Henry Sers
Successeur Auguste Legros

(1 mois et 1 jour)
Élection 23 juin 1968
Circonscription 1re de La Réunion
Législature IVe (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Henry Sers
Successeur Henry Sers

(1 mois et 4 jours)
Élection 5 mars 1967
Circonscription 1re de La Réunion
Législature IIIe (Cinquième République)
Groupe politique UD-Ve
Prédécesseur Henry Sers
Successeur Henry Sers

(2 ans, 9 mois et 3 jours)
Élection 5 mai 1963
Circonscription 1re de La Réunion
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique UNR-UDT
Prédécesseur Gabriel Macé
Successeur Henry Sers
Ministre d'État chargé de la Défense nationale

(3 ans, 9 mois et 6 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Jacques Chaban-Delmas
Pierre Messmer
Gouvernement Chaban-Delmas
Messmer I
Prédécesseur Pierre Messmer
Successeur Robert Galley
Ministre des Affaires étrangères

(1 an et 20 jours)
Président Charles de Gaulle
Alain Poher (intérim)
Premier ministre Georges Pompidou
Maurice Couve de Murville
Gouvernement Pompidou IV
Couve de Murville
Prédécesseur Maurice Couve de Murville
Successeur Maurice Schumann
Ministre de l'Économie et des Finances

(2 ans, 4 mois et 23 jours)
Président Charles de Gaulle
Premier ministre Georges Pompidou
Gouvernement Pompidou III et IV
Prédécesseur Valéry Giscard d'Estaing
Successeur Maurice Couve de Murville
Maire d'Amboise

(22 ans, 8 mois et 22 jours)
Prédécesseur Maurice Mercier
Successeur André Chollet
Premier ministre français

(3 ans, 3 mois et 6 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Debré
Législature Ire (Cinquième République)
Coalition Majorité présidentielle
UNRUDTCNIPMRPFAEAS puis RNUR
Prédécesseur Charles de Gaulle (président du Conseil)
Successeur Georges Pompidou
Ministre de l'Éducation nationale
(intérim)

(23 jours)
Président Charles de Gaulle
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Debré
Prédécesseur André Boulloche
Successeur Louis Joxe
Garde des Sceaux, ministre de la Justice

(7 mois et 7 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Charles de Gaulle
Gouvernement De Gaulle III
Prédécesseur Robert Lecourt
Successeur Edmond Michelet
Conseiller général d'Indre-et-Loire

(16 ans et 20 jours)
Élection 14 mars 1976
Circonscription Canton d'Amboise
Prédécesseur André Chollet
Successeur Bernard Debré

(18 ans, 5 mois et 1 jour)
Élection 14 octobre 1951
Circonscription Canton d'Amboise
Prédécesseur Émile Gounin
Successeur André Chollet
Sénateur français

(9 ans, 6 mois et 25 jours)
Élection 7 novembre 1948
Circonscription Indre-et-Loire
Successeur Jacques Vassor
Biographie
Nom de naissance Michel Jean Pierre Debré
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 7e (France)
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Montlouis-sur-Loire (France)
Nature du décès Maladie de Parkinson
Nationalité Française
Parti politique Radical (1934-1947)
RPF (1947-1955)
RS (1955-1958)
UNR (1958-1968)
UDR (1968-1976)
RPR (1976-1988)
Père Robert Debré
Mère Jeanne Debat-Ponsan
Fratrie Olivier Debré
Conjoint Anne-Marie Lemaresquier
Enfants Quatre, dont François, Bernard et Jean-Louis
Diplômé de Faculté de droit de Paris
École libre des sciences politiques
Profession Haut fonctionnaire

Signature de Michel Debré

Michel Debré
Premiers ministres français
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Michel Debré, né le dans le 7e arrondissement de Paris et mort le à Montlouis-sur-Loire, est un résistant, académicien et homme d'État français. Il est le premier à exercer la fonction de Premier ministre de la Ve République, du au .

Résistant et gaulliste, il est sénateur d’Indre-et-Loire de 1948 à 1958. Avec le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958, il devient garde des Sceaux. Il dirige en parallèle le groupe de travail chargé de la rédaction de la Constitution de la Ve République. Nommé Premier ministre à la suite de l’élection du général de Gaulle à la présidence de la République, il démissionne trois ans plus tard après un désaccord avec celui-ci sur son projet d’élection du président de la République au suffrage universel direct.

Il occupe par la suite les fonctions de ministre de l'Économie et des Finances de 1966 à 1968, puis des Affaires étrangères de 1968 à 1969, et enfin de la Défense nationale de 1969 à 1973. Candidat divers droite n’étant soutenu par aucun parti à l’élection présidentielle de 1981, il réunit 1,66 % des suffrages, soit le plus mauvais score pour un ancien Premier ministre à un tel scrutin.

Député de La Réunion jusqu’en 1988 et maire d’Amboise jusqu’en 1989, il est considéré comme l’un des « barons du gaullisme ».

Il est élu membre de l'Académie française en 1988.

Biographie

Famille

Article détaillé : Famille Debré.

Michel Debré est le fils du professeur Robert Debré (1882-1978), considéré comme le fondateur de la pédiatrie moderne en France, et de Jeanne Debat-Ponsan, agrégée de médecine. Il est le petit-fils du rabbin Simon Debré (1854-1939) et du peintre Édouard Debat-Ponsan.

La famille Debré a donné à la France plusieurs grandes personnalités, notamment des médecins.

Michel Debré a un frère, le peintre Olivier Debré, et une sœur, Claude Monod-Broca.

Il épouse Anne-Marie Lemaresquier (1912-2001), fille de l'architecte Charles Lemaresquier (1870-1972) et sœur de Noël Le Maresquier (1903-1982) également architecte, avec laquelle il a quatre fils :

  • Vincent Debré, né en 1939, directeur de sociétés ;
  • François Debré (1942-2020), journaliste ;
  • Bernard Debré (1944-2020), médecin agrégé des hôpitaux urologue et homme politique, député de 1986 à 1994 et de 2004 à 2017, maire d’Amboise de 1992 à 2001, ancien ministre de la Coopération ;
  • Jean-Louis Debré, faux jumeau de Bernard, également homme politique, ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997, président de l'Assemblée nationale de 2002 à 2007, président du Conseil constitutionnel de 2007 à 2016.

Études

Michel Debré effectue ses études secondaires au lycée Montaigne, puis au lycée Louis-le-Grand. Après l'obtention de son baccalauréat, il étudie à l'École libre des sciences politiques[1], dont il est diplômé en 1931 dans la section « administrative ». Classé 5e sur 32, il est qualifié d'« élève d'élite » par un enseignant[1].

Il devient docteur en droit à la faculté de droit de Paris[2], et intègre également l'École des officiers de réserve de la cavalerie à Saumur. Il est reçu, à 24 ans, au concours de l'auditorat au Conseil d'État, en 1934[3].

Parcours politique

Débuts et ascension

Michel Debré est chargé de mission au cabinet de Paul Reynaud en novembre 1938, au ministère des Finances.

Seconde Guerre mondiale

Mobilisé en 1939 comme officier de cavalerie, il est fait prisonnier à Artenay en , mais parvient à s'évader en septembre suivant. Il rentre alors au Conseil d'État et se montre favorable au général Maxime Weygand. D'avril à , il est directeur de cabinet d'Emmanuel Monick, secrétaire général du Protectorat français du Maroc, qui prépare déjà l'opération Torch. Michel Debré retourne de nouveau au Conseil, prête serment au maréchal Philippe Pétain, et est nommé maître des requêtes au Conseil d'État par Joseph Barthélemy en 1942[4].

En , quatre mois après l'invasion de la zone libre, il s'engage dans la Résistance sous le nom de Fontevrault puis de François Jacquier, adhérant au réseau Ceux de la Résistance (CDLR). Pendant l'été 1943, il est chargé par le général de Gaulle d'établir la liste des préfets qui remplaceront ceux du régime de Vichy pour le jour de la Libération. Il séjourne à Montauban, où passe aussi son père et est abritée sa grand-mère grâce au réseau de l’évêque Théas[5],[6]. Il y fabrique des fausses cartes à la mairie et organise des abris sûrs dans les maisons religieuses, avec l’appui de Bourdeau, coadjuteur de l’évêque[7].

Il devient lui-même commissaire de la République à Angers en .

Gouvernement provisoire de la République

En 1945, de Gaulle le charge auprès du Gouvernement provisoire d'une mission de réforme de la fonction publique, dans le cadre de laquelle il crée et rédige les statuts de l'École nationale d'administration, dont l'idée avait été formulée par Jean Zay avant-guerre.

Sous la Quatrième République

Activités partisanes et mandat de sénateur

Sous la IVe République, Michel Debré adhère tout d'abord à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), puis au Parti radical-socialiste sur les conseils du général de Gaulle (« Allez au Parti radical, Debré. Vous y trouverez les derniers vestiges du sens de l'État »). Battu aux élections législatives de 1946 en Indre-et-Loire, il rejoint ensuite le Rassemblement du peuple français (RPF).

Sénateur d’Indre-et-Loire de 1948 à 1958, il dénonce à la haute assemblée les méfaits du système politique instauré par la Constitution du 27 octobre 1946. Il s'oppose également à la Communauté européenne de défense (CED), accusant le gouvernement de trahison.

Garde des Sceaux du gouvernement de Gaulle

Le , refusant le portefeuille des Affaires étrangères, il devient garde des Sceaux dans le gouvernement Charles de Gaulle III. Il y joue un rôle essentiel dans la rédaction de la Constitution de la Cinquième République et dans la réforme de l'organisation juridictionnelle.

Souhaitant mettre en place un authentique régime parlementaire inspiré du modèle britannique dans lequel le système majoritaire à un tour serait constitutionnalisé, il doit s'incliner devant les réticences du Comité consultatif constitutionnel. Cependant, dans des domaines tels que la légifération par ordonnances et la primauté du gouvernement dans l'élaboration des lois, Michel Debré parvient à imposer ses vues.

Premier ministre sous la présidence de Gaulle

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Article connexe : Gouvernement Michel Debré.
Michel Debré avec le chancelier ouest-allemand, Konrad Adenauer, en 1960 à Bonn.
Michel Debré et le Premier ministre d'Israël, David Ben Gourion, en 1960 à Paris.

Formation de son gouvernement

La Constitution de la Cinquième République ayant été largement adoptée par référendum et les gaullistes ayant remporté les élections législatives, il est nommé Premier ministre le , devenant le premier titulaire de cette fonction (le chef du gouvernement était précédemment appelé « président du Conseil »). Il forme alors un nouveau gouvernement composé de 27 membres, majoritairement des hauts fonctionnaires et membres de l'UNR.

Politique économique

Lors de son passage à Matignon, l'investissement a augmenté d'environ 10 % par an, la production industrielle de 6 % et la dette intérieure et extérieure a diminué.

Démission

Quelques jours après le référendum du approuvant les accords d'Évian, le général de Gaulle accepte sa démission et le remplace par Georges Pompidou.

Après Matignon

Député de La Réunion

En , à l'occasion des élections législatives qui suivent la dissolution de l'Assemblée nationale, il tente de se faire élire député en Indre-et-Loire. Battu, il décide en , à la suite de l'invalidation de l'élection de Gabriel Macé, de se présenter à La Réunion, une île qu'il a découverte avec le président de la République lors d'un voyage le . Ce choix s'explique par sa crainte de voir ce qui reste de l'empire colonial français suivre la voie empruntée par l'Algérie, une indépendance à laquelle il n'était pas favorable à titre personnel. Ainsi, Michel Debré prend acte de la fondation par Paul Vergès quelques années auparavant du Parti communiste réunionnais, un mouvement qui réclame activement l'autonomie de l'île et la suppression du statut de DOM[8].

Arrivé dans l'île en avril, Michel Debré est élu député dans la première circonscription de La Réunion le , avec 80,75 % des suffrages face à Paul Vergès, malgré l'opposition que suscite localement la mesure frappant les fonctionnaires d'outre-mer qu'il a prise en 1960 : l'ordonnance Debré. Cette victoire s’inscrit dans un contexte de fraude électorale enraciné au sein de la droite locale. Pour Gilles Gauvin, docteur en histoire et auteur d'une thèse sur Michel Debré et l'île de La Réunion, l'ancien Premier ministre est prêt à couvrir la fraude pour préserver la République, ici face à un communisme qui pour lui prône un « régime totalitaire ». En même temps, les deux camps politiques, communistes et nationaux, sont ancrés dans la violence et l'utilisation de moyens de pression[8].

Cette victoire très nette ouvre la « double vie » électorale de Michel Debré, qui cumule mandats locaux à Amboise et mandat parlementaire obtenu à La Réunion. Soutenu par les socialistes que l'autonomie rebute, il devient immédiatement le meneur de la droite réunionnaise. Cet état de fait ne sera contesté par Pierre Lagourgue que durant la décennie suivante, bien que Michel Debré soit élu au conseil régional de La Réunion pendant cette période[9].

Développement socio-économique de l’île

Pour justifier la départementalisation de l'île survenue en 1946 et préserver ses habitants de la tentation indépendantiste, il met en œuvre une politique de développement axée sur la gestion de l'urgence démographique et de la misère qu'elle engendre dans laquelle les observateurs ont reconnu l'attention accordée par son père Robert aux questions sociales. Il fait ouvrir dans l'île le premier centre d'orientation familiale[10]. Il procède par ailleurs à la création de nombreuses cantines scolaires où il fait distribuer gratuitement du lait en poudre aux enfants, le « lait Debré »[11]. Il lutte personnellement pour obtenir de Paris la création d'un second lycée dans le sud de l'île, au Tampon : il n'y en alors qu'un seul à Saint-Denis pour plusieurs centaines de milliers d'habitants, le lycée Leconte-de-Lisle. Il développe également le service militaire adapté créé par Pierre Messmer[10].

Enfants réunionnais placés en métropole
Article détaillé : Enfants de la Creuse.

Considérant que la démographie de l'île est une menace pour son développement, Michel Debré organise durant les années 1960 le déplacement de Réunionnais vers la métropole. Il crée pour ce faire le BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer) et le CNARM (Comité national d'accueil et d'actions pour les Réunionnais en mobilité). Dans le même état d'esprit, il fait procéder à partir de 1963 au déplacement forcé vers la Métropole de plus de 1 600 enfants réunionnais (ces déplacements cesseront en 1982) en vue de repeupler certains départements métropolitains en cours de désertification, notamment la Creuse[12]. Au professeur Denoix qui s'insurgeait contre ces pratiques, il répond dans une lettre : « L'entreprise doit être poursuivie avec d'autant plus de constance qu'elle peut être combinée avec un admirable mouvement d'adoption que nous n'arrivons pas toujours à satisfaire. »

Le dossier des « Réunionnais de la Creuse » est médiatisé tardivement, plus de cinq ans après la mort de Michel Debré, lorsque Jean-Jacques Martial, un Réunionnais transféré à l'âge de sept ans en 1966, maltraité et abusé sexuellement par sa famille d'accueil, dépose plainte en 2002 pour « enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation »[13],[14].

Le , l'Assemblée nationale vote une résolution[15] mémorielle[16] qui reconnaît la « responsabilité morale » de l'État français[14],[17].

Retour sur la scène nationale

Michel Debré, ministre de l'Économie et des Finances, en 1967.

En parallèle de son engagement réunionnais, Michel Debré demeure actif sur le plan national. En , il fait voter une loi qui vise à éradiquer les bidonvilles en France.

Élu maire d’Amboise en 1966, il accepte plusieurs portefeuilles ministériels, à commencer par celui de l'Économie et des Finances en . N'ayant pas participé aux négociations des accords de Grenelle car n'étant pas jugé fin négociateur, il prend la tête de l'importante manifestation gaulliste des Champs-Élysées qui marque la fin des événements de Mai 68[18]. Michel Debré est ensuite ministre des Affaires étrangères de 1968 à 1969.

Il est ministre d'État, chargé de la Défense nationale, de 1969 à 1973. Il rédige un livre blanc sur la Défense et restructure les chantiers navals de la Marine. En 1971, il annonce l'extension du camp militaire du Larzac auquel s'opposeront les paysans concernés et leurs soutiens pendant une décennie.

En 1973, alors que la tendance est à l'allongement des études, il inspire une loi à contre-courant de ce mouvement, restreignant les possibilités de sursis au service militaire pour achever un cycle d'études. Le texte provoque la protestation de lycéens et d’étudiants de premier cycle universitaire[19], avec de nombreux défilés et des lycées occupés[20]. La loi sera finalement amendée avec des sursis jusqu'à 23 ans permettant de terminer un second cycle universitaire.

Ayant retrouvé son siège de député, Michel Debré s’oppose en 1975 au projet de loi dépénalisant l’IVG que défend la ministre de la Santé, Simone Veil, y voyant « une monstrueuse erreur historique »[21].

En 1979, il est élu député européen, en deuxième position sur la liste conduite par Jacques Chirac[22]. Il siège avec les députés RPR français au sein du groupe des démocrates européens de progrès.

Candidature à l’élection présidentielle de 1981

Michel Debré annonce le sa candidature à l'élection présidentielle de 1981[23] mais celle-ci ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme.

Il développe une ardente campagne solitaire en faveur de la natalité et de la lutte contre l'inflation, tout en tentant de s’imposer comme l’unique candidat gaulliste face au président du RPR, Jacques Chirac, et à Marie-France Garaud ; il est appuyé par 21 députés et quatre sénateurs du RPR. Soutenu par les « barons » Jacques Chaban-Delmas, Maurice Druon, Jean Foyer, Olivier Guichard et Yves Guéna, il affirme que la France a besoin d’un « gouvernement de salut public dépassant les combinaisons partisanes », suggérant qu’il pourrait s’étendre de certains giscardiens à certains socialistes comme Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement.

Sa candidature, qui gêne celle de Jacques Chirac, n’est pas pour déplaire à Valéry Giscard d'Estaing[24]. N’étant pas rompu aux techniques de communication, il voit les intentions de vote en sa faveur s'effondrer[18] et ne recueille que 1,66 % des voix au premier tour, soit le plus petit score lors d'une élection présidentielle parmi les Premiers ministres qui se sont portés candidats à ce scrutin[25]. Il appelle à voter en faveur de Valéry Giscard d'Estaing le [26].

Fin de carrière

Après sa défaite et l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Michel Debré choisit de poursuivre ses activités politiques en sollicitant le renouvellement de son mandat de député dans la première circonscription de La Réunion aux élections législatives de 1981, qu’il remporte avec 59,2 % des suffrages exprimés[22]. Il s’oppose à l’abolition de la peine de mort et à l’instauration du scrutin proportionnel plurinominal pour les élections législatives[22].

Il conduit la liste commune RPR-UDF à La Réunion aux élections législatives de 1986. Contestée par le divers droite André Thien Ah Koon, cette liste obtient 36,9 % des voix et deux des cinq sièges disponibles, pour Michel Debré et Jean-Paul Virapoullé[22]. La VIIIe législature voit un phénomène familial inédit se produire au Palais Bourbon : pour la première fois depuis 1958, un père et ses deux fils siègent à l’Assemblée nationale. Deux des fils de Michel Debré sont en effet élus députés en 1986 : Bernard en Indre-et-Loire et Jean-Louis dans l’Eure.

Après la réélection de François Mitterrand, il ne se représente pas aux élections législatives de 1988. Battu à Amboise lors des élections municipales de 1989, Michel Debré se retire de la vie politique en 1992, laissant le siège de conseiller général qu’il occupait depuis 1976 à son fils Bernard.

Dernières années, mort et hommages

Michel Debré consacre les dernières années de sa vie à l'écriture. Le , il est élu au premier fauteuil de l'Académie française, succédant au prince Louis de Broglie. Il est reçu le par Jean Bernard. Son épée, dessinée par son frère Olivier, représente une croix de Lorraine[27].

Tombe de Michel Debré et de sa famille.

Atteint de la maladie de Parkinson, il meurt le dans sa villa de Montlouis-sur-Loire, en Indre-et-Loire. Il est enterré au cimetière des Ursulines d'Amboise, commune dont il a été maire de 1966 à 1989. Un dernier hommage solennel lui est rendu à Amboise le , au cours d'une cérémonie religieuse, en présence du président de la République Jacques Chirac, qui s'est achevée sur le parvis de la collégiale Saint-Denis avec les honneurs militaires et s'est conclue au son du Chant des partisans. Le Premier ministre, Alain Juppé, et une quinzaine de membres de son gouvernement, les anciens Premiers ministres Pierre Messmer et Édouard Balladur, de nombreuses personnalités du gaullisme étaient présents.

Il est remplacé à l’Académie française par François Furet, mort avant d'avoir pu siéger sous la Coupole, puis par René Rémond le .

On trouve sur une place du chef-lieu de La Réunion surplombant la Rivière Saint-Denis une arche encadrant un portail ouvert sur laquelle est inscrite en son honneur une définition que Michel Debré avait faite de lui-même : « Créole un jour, créole toujours. »

Une place à son nom a été inaugurée le dans le 6e arrondissement de Paris[28].

Prises de position

Institutions

Michel Debré se revendique patriote au sens où il affirme son attachement à la « France éternelle », à la patrie, à la nation, dans une perspective très proche de celle de De Gaulle[réf. souhaitée]. Ce patriotisme affiché s'accompagne d'un républicanisme également fervent : produit de l'enseignement républicain, Debré met sur le même plan aux fondements de sa pensée la nation et la république, la république étant l'aboutissement et la réalisation de toutes les potentialités de la nation[pas clair].

Pour la rédaction de la constitution de 1958, Michel Debré s'inspire directement du discours de Bayeux, dans lequel de Gaulle expose son projet constitutionnel : parlement bicaméral avec une chambre basse représentant les électeurs et une chambre haute la tempérant et représentant la « vie locale » et les « grandes activités du pays » ; prééminence du gouvernement dans l'élaboration de la loi ; renforcement des pouvoirs du président de la République, « arbitre » « placé au-dessus des partis », qui choisit les membres du gouvernement et dirige leur travail, peut prendre les pleins pouvoirs ou faire appel au peuple[29].

Malgré son admiration pour de Gaulle, Debré prend cependant soin de distinguer l'homme et le régime, et réfute, parfois avec indignation — et trente ans après —, les accusations des antigaullistes selon laquelle la constitution de 1958 avait été taillée pour de Gaulle et ne lui survivrait pas. Il considère même que la cohabitation était envisagée dès la fondation du régime[30] :

« Lorsque la majorité de l'Assemblée nationale n'est pas issue du même mouvement électoral que celui qui a élu le Président de la République, les pouvoirs du Premier Ministre, en fait, augmentent considérablement car il est l'expression de la majorité du Parlement, en face de laquelle le Président de la République ne peut que s'incliner ou dissoudre. »

Décentralisation

Généralement considéré, non sans quelque raison, comme « jacobin », Michel Debré montre une grande méfiance vis-à-vis de l'échelon régional dans lequel il voit la renaissance des anciennes provinces et la mise en péril de l'unité nationale et de l'autorité de l'État. Cette qualification de jacobinisme à l'égard de Michel Debré est cependant à relativiser. En effet, Michel Debré a longtemps défendu la décentralisation, en précisant néanmoins que cette dernière devait avant tout profiter à l'échelon communal[31]. À la Libération, voulant supprimer les régions créées par le régime de Vichy tout en modernisant la vieille organisation départementale et municipale, il présente au général de Gaulle une ébauche de réforme de l'administration territoriale de la France consistant à mettre en place une organisation différenciée pour les grandes agglomérations, les villes moyennes, et les petites communes. En 1969, par fidélité à de Gaulle, il appelle à voter « oui » au projet de régionalisation mais se montre critique vis-à-vis du texte et n'hésite pas à le faire savoir en Conseil des ministres[32] :

« Le cardinal Tisserand a dit au pape qu'il espérait mourir dans une église encore catholique, apostolique, et Romaine ; j'espère, quant à moi, que je mourrai dans une République encore une et indivisible ! »

Construction européenne

Qualifier Michel Debré de « souverainiste » serait un anachronisme — ce terme n'ayant été forgé qu'en 1967 au Canada, avant d'être réemployé en France après la ratification du traité de Maastricht en 1992 pour stigmatiser ses opposants —, mais permet de montrer dans quelle famille politique se situeraient aujourd'hui ses idées. Michel Debré consacre dans ses mémoires de longs passages à la construction européenne, appelée la « supranationalité », qu'il rejette absolument dès lors qu'elle met en cause la souveraineté de la nation française. Il condamne en ces termes un amendement du Comité consultatif constitutionnel établissant la supériorité automatique des traités internationaux sur le droit interne[33] :

« À la ruse des supranationaux s'ajoute l'irréalisme de certains professeurs qui, avec leur théorie sur la hiérarchie des sources de droit, outre qu'ils se placent hors la tradition des légistes de France et qu'ils négligent le problème essentiel de la légitimité du pouvoir, manifestent une incompréhension totale du monde tel qu'il est. [...] Ma colère éclate contre ces notables si peu au fait de l'histoire, des réalités du présent, des exigences de demain – bref, si peu conscients de la France éternelle. »

Michel Debré est ainsi dans les années 1950 un adversaire farouche du projet de Communauté européenne de défense, qu'il contribue par ses discours au Conseil de la République à faire échouer. Il se réjouit également de la prise de distance de de Gaulle avec la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) au profit de la bombe nucléaire française. Il s'opposera encore clairement, encore qu'avec un moindre écho et sans succès, à l'élection au suffrage universel du Parlement européen, au motif qu'il ne reçoit et ne devrait recevoir aucune délégation de souveraineté. Il condamne à plusieurs reprises la primauté du droit communautaire comme une absurdité, voire comme une manifestation de « l'esprit vichyssois qui accepte que la France soit commandée par l'étranger »[34]

Baron du gaullisme

Toute la carrière politique de Michel Debré est placée sous le signe de la fidélité au général de Gaulle, qu'il rejoint à Londres en 1943 ; il est véritablement un « compagnon », pour reprendre le terme utilisé jusqu'aux années 1990 pour désigner les membres du parti gaulliste. Il participe à la création du Rassemblement du peuple français (RPF), fait entendre la voix des gaullistes au Conseil de la République entre 1948 et 1958 en tant que président du groupe des Républicains sociaux, et passe l'essentiel de la Quatrième République à demander le rappel du Général aux affaires.

Premier ministre, il a été soupçonné d'avoir constitué un « cabinet noir » à Matignon chargé de fournir au gouvernement gaulliste des armes contre ses opposants.

Cependant, lorsque le ministre de l'Intérieur Roger Frey présente à Charles de Gaulle des photos montrant le jeune François Mitterrand avec Philippe Pétain pendant l'Occupation — dont très probablement celle ayant illustré beaucoup plus tard la jaquette d'Une Jeunesse française, de Pierre Péan — afin de l'utiliser contre celui-ci lors de la campagne électorale de 1965, il s'attire cette réponse, selon Alain Peyrefitte : « Non, car je ne pratiquerai pas la politique des boules puantes. »[35]. Valéry Giscard d’Estaing fera de même que le général de Gaulle lors de l’élection présidentielle de 1981[36].

Conception du rôle de l’État

Bien que réputé jacobin, Michel Debré s'est toujours déclaré, avec insistance, « libéral ». Il ne faut cependant pas comprendre cette revendication à l'aune du « libéralisme » au sens de la philosophie politique : Debré accorde peu de confiance au régime parlementaire tel que la France l'a connu entre 1875 et 1958, et affirme tout au long de sa carrière la nécessité de l'autorité de l'État. Il montre cependant, dès les années 1930, une sensibilité particulière pour les questions économiques, et regrette qu'elles occupent une place trop réduite dans la formation des élites politiques françaises. La nationalisation de l'École libre des sciences politiques et la création des instituts d'études politiques en 1945 est censée corriger cette insuffisance.

Ce « libéralisme » est à comprendre dans un pays où être libéral et jacobin n'est pas contradictoire. Le libéralisme français a historiquement hésité, ainsi que l'a montré par exemple Lucien Jaume[37], entre deux grandes tendances, l'une fondée sur l'individualisme dans la lignée de Benjamin Constant, qui échoue[réf. nécessaire], et l'autre sur le recours à l'État et la primauté de l'intérêt général dans la lignée de François Guizot, un « libéralisme d'État » (Jaume), qui l'emporte[réf. nécessaire]. C'est dans cette dernière tendance que s'inscrit Debré.

Michel Debré s'est attaché à moderniser l'État et les institutions lorsque le besoin s'en faisait sentir. Mécontent du système de recrutement de la haute fonction publique, où chaque ministère organisait son propre concours, il élabore ainsi en 1945 le projet d'École nationale d'administration, qu'il crée et dont il contribue à recruter la première promotion.

Il réforme également la justice en 1958[réf. nécessaire].

Politique nataliste

Ardent partisan de la natalité, il dénonce la loi Veil sur l’interruption de grossesse et présente cette dernière comme une « monstrueuse erreur historique »[38]. Il lui est attribué la petite phrase « Il faut que les Français fassent des enfants sur une grande échelle », dont les chansonniers feront longtemps des gorges chaudes[39].

Défenseur de l’Algérie française

Article détaillé : Affaire du Bazooka.

En 1957, Michel Debré est accusé par René Kovacs dans l'affaire du bazooka où il est cité comme commanditaire direct (avec Alain Griotteray et Pascal Arrighi entre autres) de la tentative d'assassinat sur le général Raoul Salan à Alger le [40],[41]; en dehors du témoignage des accusés aucune preuve n'est apportée et le procès est rapidement classé. Selon le contre-terroriste de l'ORAF, Philippe Castille, exécutant principal de l'attentat, Michel Debré est à la tête du secret « comité des six » comprenant le député Jacques Soustelle (branche parlementaire) et le général René Cogny (branche militaire)[42]. Lors de son procès, le général Salan (arrêté en pour avoir participé au putsch des généraux puis avoir été le chef de l'OAS) met également Michel Debré en cause déclarant: « Aucun témoignage n'a été recueilli, pas même celui de M. Michel Debré. Or il est impossible de comprendre les événements et d'expliquer ma position comme le mobile de mes actes si l'attentat du bazooka n'est pas éclairci. Quand le pouvoir refuse à un inculpé une justice complète, c'est qu'il y a le plus grand intérêt »[43].

La même année 1957, Michel Debré fonde Le Courrier de la colère (plus tard renommé Courrier de la Nation), mensuel défendant l'Algérie française et appelant au retour au pouvoir du général de Gaulle. Dans le numéro du , il écrit : « le combat pour l'Algérie française est le combat légal, l'insurrection pour l'Algérie française est l'insurrection légale »[44] ainsi que la célèbre déclaration : « Que les Algériens sachent surtout que l'abandon de la souveraineté française en Algérie est un acte illégitime ; ceux qui y consentiraient se rendraient complices des hors la loi et ceux qui s'y opposeraient par quelque moyen que ce soit, seraient en état de légitime défense »[45],[46].

Détail des mandats et fonctions

Fonctions gouvernementales

  • Garde des Sceaux, ministre de la Justice de 1958 à 1959.
  • Premier ministre de 1959 à 1962.
  • Ministre de l'Éducation nationale (par intérim) de 1959 à 1960.
  • Ministre de l'Économie et des Finances de 1966 à 1968.
  • Ministre des Affaires étrangères de 1968 à 1969.
  • Ministre d'État, chargé de la Défense nationale de 1969 à 1973.

Mandats électifs

Décorations

Françaises

Étrangères

Ouvrages

  • Demain la France : Esquisse d'un ordre international, sous le pseudonyme de Jacquier en collaboration avec Emmanuel Monick sous le pseudonyme de Bruère, Plon, Paris, 1945.
  • Refaire la France, sous le pseudonyme de Jacquier, en collaboration avec Emmanuel Monick sous le pseudonyme de Bruère, Plon, Paris, 1944.
  • La Mort de l'État républicain, Gallimard, Paris, 1947.
  • Projet de pacte pour une union d'États européens, 1950.
  • La République et son pouvoir, 1950.
  • La République et ses problèmes, 1952.
  • Ces princes qui nous gouvernent, Plon, Paris, 1957.
  • Refaire une démocratie, un État, un pouvoir, 80 p., Plon (Tribune libre), Paris, 1958.
  • Une certaine idée de la France, entretien avec Alain Duhamel, Fayard, Paris, 1972.
  • Une politique pour la Réunion, Plon, Paris, 1974.
  • Le Pouvoir politique, avec Jean-Louis Debré, Seghers, Paris, 1976.
  • Le Gaullisme, avec Jean-Louis Debré, Plon (Tribune libre), Paris, 1977, (ISBN 2259003303).
  • Français, choisissons l'espoir, Albin Michel, Paris, 1979 (ISBN 2-226-00777-6).
  • Lettre ouverte aux Français sur la reconquête de la France, Albin Michel, Paris, 1980, (ISBN 2-226-01075-0).
  • Peut-on lutter contre le chômage ?, Fayard, Paris, 1982 (ISBN 2-213-01190-7).
  • Trois républiques pour une France. Mémoires, avec la collaboration d'Odile Rudelle, Albin Michel, Paris, 19841994, 5 volumes.
    1. Combattre, 1984 (ISBN 2226020667).
    2. Agir (1946–1958), 1988 (ISBN 2226033424) Prix Saint-Simon 1988.
    3. Gouverner (1958-1962), 1988 (ISBN 2226034579).
    4. Gouverner autrement (1962–1970), 1993 (ISBN 2226062076).
    5. Combattre toujours (1969-1993), 1994 (ISBN 2226075364).
  • Entretiens avec le général de Gaulle (1961-1969), Albin Michel, Paris, 1993 (ISBN 2226066608).
  • Entretiens avec Georges Pompidou (1971-1974), Albin Michel, Paris, 1996 (ISBN 2226084878).

Dans la fiction

Dans la mini-série De Gaulle, l'éclat et le secret (2020), son rôle est interprété par Jean-Michel Noirey.

Dans le téléfilm La Loi, le combat d'une femme pour toutes les femmes (2014), Michel Debré est joué par Éric Naggar.

Michel Debré est mentionné dans le film Inspecteur la Bavure (1980).

Notes et références

  1. a et b Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne)
  2. Benoît Berthou, Sophie Chautard et Gilbert Guislain, 100 hommes qui ont fait la France du XXe siècle: Politique, économie, culture, Studyrama, (ISBN 978-2-84472-323-9, lire en ligne)
  3. Olivier Wieviorka, Nous entrerons dans la carrière. De la Résistance: De la Résistance à l'exercice du pouvoir, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-121254-9, lire en ligne)
  4. « Michel Debré - chronologie » sur le site de l'Assemblée nationale.
  5. Pascal Caïla, « Un évêque dans la tourmente : Mgr Pierre-Marie Théas », Annales du Midi,‎ , P.349 (lire en ligne)
  6. « Célébrités du Tarn-et-Garonne », Photo de la plaque apposée sur l’immeuble de la rue du général Sarrail (autrefois grande rue Villebourbon)
  7. Mémoires du Dr Debré sur le site Les Amitiés de la Résistance, p. 13.
  8. a et b Gilles Gauvin Michel Debré et La Réunion : la force des convictions jacobines Revue française d'histoire d'outremer, tome 86, no 324-325, 2e semestre 1999.
  9. « Catalogue », Région Réunion, 2003.
  10. a et b « Visite de Michel Debré à la Réunion en 1966 », sur fresques.ina.fr, (consulté le ).
  11. « [L'édito de Pierrot Dupuy] Après "le lait Debré", bientôt "le lait Macron" ? », Zinfos974,‎ (lire en ligne).
  12. « Livre : Enfants Réunionnais en Exil », RFO, 25 octobre 2007.
  13. « Livre : Enfants Réunionnais en Exil », RFO, 25 octobre 2007
  14. a et b Les Réunionnais de la Creuse, en quête de leur enfance volée, Le Figaro, 1er avril 2016
  15. Résolution relative aux enfants réunionnais placés en métropole dans les années 1960 et 1970
  16. Les enfants réunionnais de la Creuse vont-ils enfin pouvoir tourner la page? L'Express, 18 février 2014
  17. Réunionnais de la Creuse : les dessous d'un scandale d'État , Le Point, 19 février 2014
  18. a et b Michel Debré, le dernier des gaullistes, documentaire réalisé par Frédéric Leclerc, en 2010.
  19. « la mobilisation contre la loi Debré », sur Lumni éducation
  20. Geneghys Dit, « Infrarouge : BUMIDOM – Des français venus d’Outre Mer », sur les AZA subversifs, (consulté le )
  21. Stéphane Kovacs, « En 1974, une ministre en première ligne dans le rue combat sur l'avortement », Le Figaro, mardi 1er / dimanche 2 juillet 2017, page 2.
  22. a b c et d « Biographie de Michel Debré », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  23. Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République, tome II : 1977-1986, Fayard, 2008, p.  371.
  24. Bonnefous et Duroselle 1982, p. 24, 35.
  25. Romain Herreros, « Les records des premiers ministres de la Ve République », sur Le Huffington Post.fr, (consulté le ).
  26. Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire de la France au XXe siècle, t. 5 : de 1974 à nos jours, Bruxelles, Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 65), , 381 p. (ISBN 978-2-87027-532-0, OCLC 769894144), p. 90.
  27. « Réponse au discours de réception de Michel Debré | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  28. « http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/actualites/deplacements_en_france/2006/juillet/inauguration_de_la_place_michel_debre.54905.html »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) « Inauguration de la Place Michel Debré »], sur le site de la présidence de la République française, elysee.fr.
  29. Citations tirées de Charles de Gaulle, Discours de Bayeux, 16 juin 1946.
  30. Trois républiques pour une France. Mémoires, op. cit., p. 368.
  31. « Plaidoyer pour un non-conformisme », sur Revue Des Deux Mondes (consulté le )
  32. Patrick Samuel, Michel Debré, l'architecte du Général, (ISBN 2-921 843-41-2), page 327
  33. Michel Debré, Trois républiques pour une France, t. 2 : agir : dix ans d'opposition, le retour du Général de Gaulle, une nouvelle Constitution, Paris, A. Michel, , 460 p. (ISBN 978-2-226-03342-0, OCLC 715542867), p. 384.
  34. Trois républiques pour une France. Mémoires, op. cit., p. 385.
  35. Cité par Alain Peyrefitte dans C'était de Gaulle, éd. de Fallois / Fayard, 1994, 1997 et 2000, et dans un éditorial de Pierre Georges dans un numéro du Monde.
  36. « 1981, Valéry Giscard d’Estaing et les diamants maudits », sur bienpublic.com, (consulté le ).
  37. Voir par exemple Lucien Jaume, L'Individu effacé ou le paradoxe du libéralisme français, Fayard, Paris, 1997 (ISSN 0048-8003).
  38. « IVG : en 1974, l’âpre combat de Simone Veil à l’Assemblée », sur Les Echos, (consulté le )
  39. « Une bombe politique du 20 février 2013 - France Inter », sur www.franceinter.fr (consulté le )
  40. Patrick smauel, Michel Debré: l'architecte du Général, A. Franel, 1999, page 136
  41. Patrice Hamel, Une famille de Terre-Neuvas, Les Gens d'ici, Éditions Cheminements, 2003, page 211
  42. François Margolin & Georges-Marc Benamou, OAS Une Histoire Interdite, Margo Films-E Siècle-Odyssée, 2003
  43. Raoul Salan, Le procès du général Raoul Salan : Sténographie complète des audiences: réquisitoire, plaidoiries, verdict. Note liminaire des avocats, Droits de l'histoire, Nouvelles Éditions latines, 1962, page 76
  44. Bélaïd Abane, L'Algérie en guerre: Abane Ramdane et les fusils de la rébellion, Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, Éditions L'Harmattan, 2008, page 454
  45. Maurice Allais, Les accords d'Évian, L'Esprit nouveau, 1962, page 1964
  46. Michel De Jaeghere et al., Le livre blanc de l'armée française en Algérie, Paris, Contretemps, , 208 p. (ISBN 978-2-9517809-0-3, OCLC 49631059), p. 57

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Michel Debré, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

  • Jérôme Perrier, Michel Debré, Paris, Ellipses, , 452 p. (ISBN 978-2-7298-6124-7, OCLC 2729861246).
  • Anne Duménil, La Formation des idées politiques et constitutionnelles de Michel Debré (1934–1946), mémoire de diplôme d'études approfondies en histoire du XXe siècle à l'Institut d'études politiques de Paris sous la direction de Serge Berstein, 1994
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  • Frédéric Rouvillois, « Se choisir un modèle : Michel Debré et le parlementarisme anglais en 1958 », Revue française d'histoire des idées politiques, no 12, août-, p. 347–366
  • Patrick Samuel, Michel Debré. L'architecte du Général, préface d'Alain Peyrefitte, Franel, Suresnes, 2000 (ISBN 2-921843-41-2)
  • Simon Braillon, Michel Debré et l'Algérie (1945–1962). Un républicain dans la crise, mémoire de maîtrise d'histoire à l'université Charles-de-Gaulle – Lille III sous la direction de Robert Vandenbussche, 2004
  • Jean-François Sirinelli (dir.), Serge Bernstein (dir.) et Pierre Milza (dir.), Michel Debré Premier ministre (1959–1962) : actes du colloque organisé au Sénat les 14, 15 et 16 mars 2002 par le Centre d'histoire de l'Europe du XXe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 680 p. (ISBN 978-2-13-054404-3, OCLC 60845944).
  • Michel Debré, un réformateur aux finances, 1966-1968 : Journée d'étude tenue à Bercy le 8 janvier 2004, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière de la France », , 194 p. (ISBN 978-2-11-094802-1, OCLC 62305921)
  • Patrick Samuel, Michel Debré : Le maître d'œuvre du général, Paris, Perrin, 2022, 522 p. (ISBN 978-2-262-10099-5)

Articles connexes

Liens externes

  • Biographie du Premier ministre Michel Debré sur gouvernement.fr

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Michel Debré
1988-1996
François Furet
v · m
Composition de l'Académie française au jour de son élection (24 mars 1988)
Par numéro
de fauteuil

1. Michel Debré
2. André Frossard
3. fauteuil vacant
4. Jean Hamburger
5. René Huyghe
6. Eugène Ionesco
7. fauteuil vacant
8. Michel Déon
9. Alain Decaux
10. Jean Guitton

11. Alain Peyrefitte
12. Jean d'Ormesson
13. Maurice Schumann
14. Jean Mistler
15. Jacques Laurent
16. Léopold Sédar Senghor
17. fauteuil vacant
18. Edgar Faure
19. Pierre Moinot
20. fauteuil vacant

Par date
d'élection
v · m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort (2 août 1996)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v · m
Premiers ministres de la Ve République française
Présidence de
Charles de Gaulle
Georges Pompidou
Valéry Giscard d'Estaing
François Mitterrand
Jacques Chirac
Nicolas Sarkozy
François Hollande
Emmanuel Macron
v · m
Candidats
2d tour
1er tour
Autres
Filmographie
v · m
Ministère de la Défense
IIIe République
(1871 - 1940)
Gouvernement provisoire
(1944 - 1946)
IVe République
(1946 - 1958)
Ve République
(depuis 1958)
v · m
Ministres français de la Justice (depuis 1871)
IIIe République
(1870-1940)
Régime de Vichy
(1940-1944)
Gouvernement provisoire
(1944-1946)
IVe République
(1946-1959)
Ve République
(depuis 1959)
  • Ministère de la Justice
  • Ministre de la Justice
v · m
IIIe République
(1871-1940)
Régime de Vichy
(1940-1944)
France libre
(1941-1944)
IVe République
(1946-1959)
Ve République
(depuis 1959)
v · m
Ministres français de l'Éducation nationale (depuis 1871)
Troisième République
(1871–1940)
Régime de Vichy
(1940–1944)
GPRF
(1944–1946)
Quatrième République
(1946–1959)
Cinquième République
(depuis 1959)
v · m
Gouvernement Charles de Gaulle III ( - )
Sous la présidence de René Coty
Armées Pierre Guillaumat


Charles de Gaulle
Intérieur Émile Pelletier
Information Jacques Soustelle
Radio, Télévision et Presse André Malraux
Justice Michel Debré
Affaires étrangères Maurice Couve de Murville
Outre-Mer Bernard Cornut-Gentille
Sahara Max Lejeune
Finances, affaires économiques et Plan Antoine Pinay
Industrie et Commerce Édouard Ramonet
Travail Paul Bacon
Travaux publics, Transports et Tourisme Robert Buron
Reconstruction et Urbanisme puis Construction
PTT Eugène Thomas
Agriculture Roger Houdet
Santé et Population Bernard Chenot
Éducation nationale Jean Berthoin
Anciens combattants et Victimes de la guerre
Présidence du Conseil
Ministres d'État
Ministres sans portefeuille
Liste des secrétaires d’État
(← PFLIMLIN) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DEBRÉ →)
v · m
Gouvernement Michel Debré (8 janvier 1959 - 14 avril 1962)
Sous la présidence de Charles de Gaulle
Ministres d'État


Michel Debré
Ministres-Conseillers
Affaires culturelles André Malraux
Justice
Affaires étrangères Maurice Couve de Murville
Intérieur
Armées
Finances et Affaires économiques
Éducation nationale
Travaux publics et Transports Robert Buron
Industrie et Commerce Jean-Marcel Jeanneney
Agriculture
Travail Paul Bacon
Santé publique et Population
Construction Pierre Sudreau
Anciens combattants Raymond Triboulet
Postes, télégraphes et téléphones
Postes et télécommunications
Information
Sahara et Outre-Mer
Énergie atomique
Premier ministre
Liste des secrétaires d’État
(← DE GAULLE III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (POMPIDOU I →)
v · m
Gouvernements Georges Pompidou I, II, III et IV (14 avril 1962 - 10 juillet 1968)
Sous la présidence de Charles de Gaulle
Ministres d'État


Georges Pompidou
Affaires culturelles André Malraux
Justice
Affaires étrangères
Intérieur
Armées Pierre Messmer
Finances et Affaires économiques
Éducation nationale
Équipement et Logement
Industrie
Travaux publics et Transports
Agriculture
Travail et Affaires sociales
Santé publique et Population
Construction Jacques Maziol
Anciens combattants et Victimes de guerre
Postes et Télécommunications
Outre-Mer
Coopération
Information
Premier ministre et ministres délégués
Rapatriés
Jeunesse et Sports
Fonction publique
Recherche scientifique et Questions atomiques et spatiales
Liste des secrétaires d’État
(← DEBRÉ) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (COUVE DE MURVILLE →)
v · m
Gouvernement Maurice Couve de Murville (10 juillet 1968 - 20 juin 1969)
Sous la présidence de Charles de Gaulle (Ve République)
Ministres d'État


Maurice Couve de Murville
Affaires culturelles André Malraux
Affaires sociales Maurice Schumann
Relations avec le Parlement Roger Frey
Justice
Affaires étrangères Michel Debré
Intérieur Raymond Marcellin
Armées Pierre Messmer
Finances et Affaires économiques François-Xavier Ortoli
Éducation nationale Edgar Faure
Équipement et Logement Albin Chalandon
Industrie André Bettencourt
Agriculture Robert Boulin
Transports Jean Chamant
Anciens combattants et Victimes de guerre Henri Duvillard
Postes et Télécommunications Yves Guéna
Ministres délégués
Liste des secrétaires d’État
(← POMPIDOU IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (CHABAN-DELMAS →)
v · m
Gouvernement Jacques Chaban-Delmas (20 juin 1969 – 5 juillet 1972)
Sous la présidence de Georges Pompidou
Ministres d'État


Jacques Chaban-Delmas
Défense nationale Michel Debré
Affaires culturelles
Relations avec le Parlement puis Réformes administratives Roger Frey
Outre-mer
Justice René Pleven
Affaires étrangères Maurice Schumann
Intérieur Raymond Marcellin
Finances et Affaires économiques Valéry Giscard d'Estaing
Éducation nationale Olivier Guichard
Développement industriel et scientifique François-Xavier Ortoli
Équipement et Logement Albin Chalandon
Postes et Télécommunications Robert Galley
Agriculture
Transports
Travail, Emploi et Population Joseph Fontanet
Santé publique et Sécurité sociale Robert Boulin
Anciens combattants et Victimes de guerre Henri Duvillard
Ministres délégués
Liste des secrétaires d’État
(← COUVE DE MURVILLE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (MESSMER I →)
v · m
Gouvernements Pierre Messmer I, II et III (5 juillet 1972 - 27 mai 1974)
Sous la présidence de Georges Pompidou
Ministres d'État


Pierre Messmer
Défense nationale
Travail et Affaires sociales
Justice
Affaires étrangères
Intérieur
Économiques et Finances Valéry Giscard d'Estaing
Éducation nationale Joseph Fontanet
Équipement, Logement, Aménagement du territoire et Tourisme Olivier Guichard
Affaires culturelles
Agriculture et Développement rural
Développement industriel et scientifique
Santé publique et Sécurité sociale
Transports
Postes et Télécommunications
Anciens combattants et Victimes de Guerre André Bord
Commerce et Artisanat
Réformes administratives Alain Peyrefitte
Protection de la nature et de l’Environnement
Relations avec le Parlement
Information
Outre-Mer Bernard Stasi
Fonction publique Philippe Malaud
Ministres délégués
Liste des secrétaires d’État
(← CHABAN-DELMAS) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (CHIRAC I →)
v · m
Candidats gaullistes ou néo-gaullistes aux élections présidentielles françaises
Sous la IVe République 1953 : Paul-Jacques Kalb (RPF, 5e au 1er tour, retiré ensuite)
Sous la Ve République
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Révolution française
Deuxième République
Troisième République
Quatrième République
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