Pierre Aigrain

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Aigrain.

Pierre Aigrain
Illustration.
Fonctions
Secrétaire d'État chargé de la Recherche

(3 ans, 1 mois et 16 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Raymond Barre
Gouvernement Barre III
Prédécesseur Jacques Sourdille
Successeur Jean-Pierre Chevènement
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Poitiers (France)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Garches (France)
Nationalité Française
modifier Consultez la documentation du modèle

Pierre Aigrain, né le à Poitiers (France) et mort le à Garches (France), est un scientifique et homme politique français.

Il fut secrétaire d'État chargé de la recherche sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.

Biographie

Fils d'un ingénieur, Pierre Aigrain fait des études secondaires à Metz puis des études supérieures à l'École navale de 1942 à 1945. En 1945 il devient à 21 ans officier de marine et est envoyé étudier aux États-Unis à Norfolk en Virginie, et devient enseigne de vaisseau à Memphis. En 1946 il est admis à l'Institut de technologie Carnegie à Pittsburgh, pour préparer une maîtrise. Il rejoint alors le département de génie électrique, où le professeur F. M. Williams lui obtient un poste d'associé de recherche pour préparer un doctorat en électrotechnique, diplôme qu'il obtient en 1948. À l'Institut de technologie Carnegie, il rencontre en Claude Dugas, envoyé par Yves Rocard grâce à une bourse du CNRS travailler chez Frederick Seitz (chef du département de physique). C'est pendant ses études à Pittsburgh qu'il rencontre sa future femme Francine Bogart (décédée en 2009), qu'il épouse le à New-York. De retour en France il est affecté au laboratoire de physique de l'École normale supérieure, dirigé par Yves Rocard, en tant qu'adjoint technique au directeur du Centre de recherches scientifiques de la Marine (1948-1949). Il travaille sur la physique du transistor au germanium.

Il est ensuite ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique durant l'année 1949-1950[1], puis assistant du Collège de France (chaire de physique théorique de Jean Laval nouvellement nommé) de 1950 à 1951[2], puis à nouveau ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique de 1951 à 1952. Il obtient, à 26 ans, le doctorat ès sciences physiques en 1950 à la faculté des sciences de l'université de Paris et crée au sein du laboratoire de physique de l'École normale supérieure, avec Claude Dugas, une petite équipe de recherche sur les semi-conducteurs qui devient ensuite le laboratoire de physique des solides de l'École, laboratoire qu'il dirigera jusqu'en 1965. Pierre-Gilles de Gennes y prépare son diplôme d'études supérieures. En 1952, âgé de 28 ans, il démissionne de la Marine nationale et devient, à titre provisoire, maître de conférences de physique théorique à la faculté des sciences de l'université de Lille, tout en restant affecté au laboratoire de physique de l'École normale supérieure où il est également chargé de conférences en 1952-1953. Il devient le , à l'âge de 30 ans, maître de conférences à titre permanent à la faculté des sciences de l'université de Paris pour l'enseignement du certificat PCB (en parallèle avec Maurice Curie, Jean-Paul Mathieu et André Guinier, puis Paul Soleillet et Jean Brossel). Il obtient le titre de professeur sans chaire le ) et il est nommé professeur titulaire de la chaire d'électrotechnique[3] le à la retraite de Marcel Pauthenier, puis transféré dans la chaire d'énergétique le . Il participe également en 1955 à la création du certificat de 3e cycle de physique des solides avec Jacques Friedel et André Guinier, et à celui de physique atomique et statistique avec Jean Brossel, Alfred Kastler, Jacques Yvon, Pierre-Gilles de Gennes et Claude Cohen-Tannoudji.

Le , il est l'un des 12 premiers sages reçus par le général de Gaulle pour lancer la Délégation générale à la recherche scientifique et technique. De 1961 à 1965, il est directeur scientifique de la direction des recherches et moyens d'essais au ministère des armées, puis directeur des enseignements supérieures (Philippe Olmer, alors directeur de l'École supérieure d'électricité, lui succède), au titre duquel il entreprend en 1966 la réforme des premier et deuxième cycles universitaires (réforme Fouchet). Le il est nommé délégué général à la recherche scientifique et technique (après le départ d'André Maréchal, qui succède brièvement à Philippe Olmer à la direction de l'École supérieure d'électricité), fonctions qu'il quitte en 1973. De 1974 à 1978, puis de 1981 à 1982, il est directeur technique général chez Thomson. Du au , il est secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la recherche dans le 3e gouvernement de Raymond Barre. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1988.

Convaincu que la métrologie n’avait pas une place suffisante dans le paysage français, et que celle-ci avait besoin d’avoir une véritable identité, en 1969 avec l’aide de Georges Denègre, il a été l’initiateur de la création du Bureau national de métrologie (BNM), organisme interministériel chargé de fédérer la métrologie française, aujourd'hui intégré au Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE)

En 1982, il devient le conseiller scientifique d'Alain Gomez à la tête de Thomson-CSF[4] et l'un des membres fondateurs et Président de l'association de Coopération industrielle France-Taïwan - Djakarta / OCIFA, fondée en 1987. Au cours de ses dix années d'existence, cette micro structure composée de quatre experts opérationnels a notamment permis à une cinquantaine d'entreprises françaises de s'établir durablement dans cette zone géographique sans délocalisation d'activité en Europe. Les Experts délégués par OCIFA ont initié une centaine d'alliances industrielles stratégiques fruit d'une coopération entre les secteurs public et privé des pays engagés dans ce programme.

Aigrain a reçu un doctorat honorifique de l'Université Heriot-Watt en 1987[5]

Citations

Pierre Aigrain commence la première page du premier chapitre de son livre Simples propos d'un homme de science par ces mots :

« MON MÉTIER a un nom : la science. Pure, appliquée ou industrielle, c'est toujours de science que je me suis occupé, tant en chercheur qu'en administrateur. »

Œuvres

  • Simples propos d'un homme de science, éditions Hermann, 1983, (ISBN 2-7056-5957-9)

Distinctions

Notes et références

  1. Biographies de personnalités françaises vivantes: Volume 5 France. Documentation française - 1967
  2. Pierre Aigrain indique dans un entretien que son premier poste universitaire fut celui de chef de travaux auprès de André Lichnerowicz, professeur de méthodes mathématiques de la physique à la faculté des sciences de l'université de Paris.
  3. Pierre Aigrain indique dans un entretien avoir enseigné au PCB durant 10 ans, la chaire d'électrotechnique ayant été créée par transformation d'une maîtrise de conférences du certificat PCB, il est possible que le service d'enseignement de cette chaire soit en partie resté affecté au PCB. La chaire d'électrotechnique comprenait également la direction du Laboratoire central des industries électrique, et des enseignements à l'Ecole supérieur d'électricité.
  4. Libération du 19 juin 1998.
  5. [email protected], « Heriot-Watt University Edinburgh: Honorary Graduates », sur www1.hw.ac.uk (consulté le )
  6. Archive des lauréats des prix décernés par la SFP
  7. « Liste des lauréats de la médaille André Blondel », sur le site de la Société de l'électricité, de l'électronique et des technologies de l'information et de la communication (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

  • Ressources relatives à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • La France savante
    • Mathematics Genealogy Project
    • Scopus
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Universalis
    • Who's Who in France
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Italie
    • CiNii
    • Pays-Bas
    • NUKAT
    • Norvège
    • Tchéquie
    • WorldCat
  • Notice biographique de l'Académie des sciences, par Philippe Nozières, le .
  • Pierre Aigrain, invité du journal télévisé sur Antenne 2,  : l'état de la recherche française en 1978
  • Intervention de Pierre Aigrain à l'Université de Paris I, 27 avril 1987
Voir ce modèle.
Pierre Aigrain
Précédé par Suivi par
Marcel Pauthenier
Chaire d'électrotechniques de la Faculté des sciences de Paris (1958-1963)
Philippe Olmer
v · m
Gouvernement Raymond Barre III ()
Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing
Justice, garde des sceaux
Alain Peyrefitte
Secrétaire d'État : Monique Pelletier puis Jean-Paul Mourot (1)

Raymond Barre
Premier ministre
Santé et Famille
puis Santé et Sécurité sociale (3)
Simone Veil (dém) (3) puis Jacques Barrot (3)
Secrétaire d'État : Daniel Hoeffel puis Rémy Montagne (7)
Secrétaire d'État (3) puis supprimé (12) : Jean Farge (3) puis (dém) (12)
Intérieur
Christian Bonnet
Secrétaire d'État aux Départements et Territoire d'outre-mer : Paul Dijoud
Secrétaire d'État aux Collectivités locales puis supprimé (7) : Marc Bécam non remplacé (7)
Affaires étrangères
Louis de Guiringaud (dém) (2) puis Jean François-Poncet (2)
Secrétaire d'État : Olivier Stirn
Secrétaire d'État : Pierre Bernard-Reymond (1)
Défense Yvon Bourges (dém) (7) puis Joël Le Theule (7) puis Robert Galley (9)
Travail et Participation
Robert Boulin puis Jean Mattéoli (5)
Secrétaire d'État à la Formation professionnelle puis changement de ministre de tutelle (7) : Jacques Legendre
Secrétaire d'État aux Travailleurs manuels et Immigrés : Lionel Stoléru
Secrétaire d'État à l’Emploi féminin : Nicole Pasquier
Coopération Robert Galley
Économie René Monory
Budget Maurice Papon
Environnement et Cadre de vie
Michel d'Ornano
Secrétaire d'État au Logement puis supprimé (7) : Marcel Cavaillé non remplacé (7)
Secrétaire d'État à l'Environnement : François Delmas
Éducation
Christian Beullac
Secrétaire d'État puis supprimé (7) : Jacques Pelletier non remplacé (7)
Universités Alice Saunier-Seïté
Agriculture
Pierre Méhaignerie
Secrétaire d'État : Jacques Fouchier
Industrie
André Giraud
Secrétaire d'État à la Petite et Moyenne Industrie : Jean-Pierre Prouteau
Transports Joël Le Theule puis Daniel Hoeffel (7)
Commerce et Artisanat Jacques Barrot puis Maurice Charretier (3)
Commerce extérieur Jean-François Deniau puis Michel Cointat (7)
Jeunesse, Sports et Loisirs Jean-Pierre Soisson
Culture et Communication Jean-Philippe Lecat (dém) (11) puis Michel d'Ornano (11)
Postes et Télécommunications Secrétaire d'État  : Norbert Ségard puis Pierre Ribes (8)
Anciens Combattants Secrétaire d'État  : Maurice Plantier
Ministres délégués et secrétaires d'État
auprès du Premier ministre
Ministre délégué chargé de la Condition féminine (1) puis ministre délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine (6) : Monique Pelletier (dém) (11) puis Alice Saunier-Seïté (11)
Ministre délégué chargé des Réformes administratives (7) : Jean-François Deniau (dém) (11) puis Raymond Barre (11)
Ministre délégué (8) puis supprimé (10) : Norbert Ségard
Secrétaire d'État  : Jacques Dominati
Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement  : Jacques Limouzy
Secrétaire d'État à la Recherche  : Pierre Aigrain
Secrétaire d’État chargé des Industries agricoles et alimentaires (4)  : Michel Debatisse (4)
Secrétaire d'État chargé de la formation professionnelle (7)  : Jacques Legendre
  • Ordonnancement par ordre de préséance
  • (dém) Démission
  • (1) Remaniement du
  • (2) Remaniement du
  • (3) Remaniement du
  • (4) Remaniement du
  • (5) Remaniement du
  • (6) Remaniement du
  • (7) Remaniement du
  • (8) Remaniement du
  • (9) Remaniement du
  • (10) Modification du
  • (11) Remaniement du
  • (12) Modification du
( BARRE II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (MAUROY I )
  • icône décorative Portail de la physique
  • icône décorative Portail de la politique française