Rayon de Schwarzschild

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En physique et en astronomie, le rayon de Schwarzschild est le rayon de l'horizon d'un trou noir de Schwarzschild, lequel est un trou noir dont la charge électrique et le moment cinétique sont nuls. Cela signifie qu'en dessous de ce rayon tous les photons (circulant à la vitesse de la lumière) ont (en oubliant qu'on est dans un cadre relativiste) des trajectoires elliptiques et ne peuvent s'échapper[N 1].

Par extension, c'est une longueur intervenant dans la description relativiste du champ gravitationnel créé par une distribution de masse à symétrie sphérique.

Il peut être défini, en première approximation, comme le rayon d'une sphère à partir duquel la masse de l'objet est tellement compacte que la vitesse de libération est égale à la vitesse de la lumière dans le vide, de sorte que la lumière elle-même ne peut s'en échapper.

Il entre dans la définition du trou noir, modélisé par Karl Schwarzschild. En effet, si le rayon de la distribution de masse de l'objet considéré est inférieur au rayon de Schwarzschild, l'objet considéré est un trou noir dont l'horizon est la sphère de rayon égal au rayon de Schwarzschild.

Mise en évidence

L'éponyme[2],[3],[4] du rayon de Schwarzschild[5] est l'astronome allemand Karl Schwarzschild (-) qui l'a mis en évidence, fin [6],[N 2], en apportant la première solution exacte à l'équation d'Einstein[9]. Cette solution, appelée métrique de Schwarzschild, correspond au champ gravitationnel extérieur à une distribution sphérique de masse dans le vide[9]. Elle s'est avérée ultérieurement décrire un trou noir.

Le rayon de Schwarzschild est une des deux singularités non-triviales de la métrique[10],[N 3].

Désignation

Le rayon de Schwarzschild est appelé rayon parce qu'il est associé à la coordonnée radiale r du système de coordonnées de Schwarzschild[15] et qu'il a la dimension d'une longueur[5],[10]. Mais, dans le cas d'un trou noir, il ne doit pas être interprété comme la distance qui sépare la singularité de l'horizon[5],[16].

Le rayon de Schwarzschild est aussi connu comme le rayon gravitationnel[17] mais cette même expression sert également à désigner la moitié du rayon de Schwarzschild[18].

Il est aussi appelé la singularité de Schwarzschild[19],[20] car il est une des singularités de la métrique[N 4].

Notation

Le rayon de Schwarzschild est couramment noté R S {\displaystyle R_{\mathrm {S} }} [5],[21].

Expression

En unités usuelles, il est défini par[5],[22] :

R S 2 G M c 2 {\displaystyle R_{\mathrm {S} }\equiv {\frac {2GM}{c^{2}}}} ,

où :

En unités géométriques, il est donné par[19],[23] :

R S = 2 m {\displaystyle R_{\mathrm {S} }=2m} ,

avec[23] :

m = G M c 2 {\displaystyle m={\frac {GM}{c^{2}}}} .

Le rayon de Schwarzschild est ainsi proportionnel à la masse de l'objet[24] : R S M {\displaystyle R_{\mathrm {S} }\propto {M}} .

La constante gravitationnelle G {\displaystyle G} et la vitesse de la lumière dans le vide c {\displaystyle c} sont deux constantes physiques :

  • G = {\displaystyle G=} 6,674 30(15) × 10−11 m3 kg−1 s−2 (valeur standard actuelle selon CODATA 2018) ;
  • c = {\displaystyle c=} 2,997 924 58 × 108 m/s.

Par suite :

2 G c 2 = {\displaystyle {\frac {2G}{c^{2}}}=} 1,485 23(3) × 10−27 m/kg

Et :

R s = M × {\displaystyle R_{s}=M\times } 1,485 23(3) × 10−27 m



Soit donc

  • R s = a × M {\displaystyle R_{s}=a\times M}
  • avec a = 1,485 23 × 10 27 . {\displaystyle a=1{,}48523\times 10^{-27}.}


Masse volumique moyenne de l'astre contenu dans le volume de Schwarzschild

La masse volumique moyenne r {\displaystyle r} de l'astre de masse M {\displaystyle M} contenu dans la sphère de rayon R s {\displaystyle R_{s}}

  • r = b M 2 {\displaystyle r={\frac {b}{M^{2}}}}
  • avec b = 7 , 28669 E + 79 {\displaystyle b=7,28669E+79}

On peut voir ainsi

  • que plus le trou noir est massif plus sa masse volumique moyenne est faible
  • a contrario, plus la masse du trou noir est faible plus sa densité est élevée

Ainsi;

  • la masse d'un trou noir de densité 1, soit r = 1000 kg / m3 (celle de l'eau), est égale à 2,699387E+38 kg, soit environ 135 millions de fois la masse du Soleil
  • la masse d'un trou noir de masse volumique voisine de celle des noyaux des atomes, soit 2,3E+17 kg/m3,est de 3,1681E+31 kg, soit environ 16 fois la masse du Soleil

Pesanteur au niveau de l'horizon du trou noir

  • g = G × M R s 2 = G a 2 × 1 M {\displaystyle g=G\times {\frac {M}{R_{s}^{2}}}={\frac {G}{a^{2}}}\times {\frac {1}{M}}}
  • g = p M {\displaystyle g={\frac {p}{M}}} m/s2 ; avec p = 3 , 02565 E + 43 {\displaystyle p=3,02565E+43}

Plus la masse du trou noir est élevée, d'autant moindre est la pesanteur au niveau de l'horizon du trou noir

  • dans le cas du trou noir de densité moyenne = 1 et de masse 2,66387E+38 kg ; l'accélération vaut 3,02565E+43 / 2,66387E+38 = 1,1358E+5 m/s2 ; soit près de 11 600 fois la pesanteur terrestre
  • dans le cas du trou noir de masse volumique moyenne égale à celle du noyau des atomes et de masse 3,1681E+31 kg ; l'accélération vaut 3,02565E+43 / 3,1681E+31 = 9,5504E+11 m/s2 ; soit près de 1010 fois la pesanteur terrestre


Ces valeurs considérables, attestent que la matière contenue dans les trous noirs ci-dessus est soumise à des pressions gigantesques

Dimension

En analyse dimensionnelle, le rayon de Schwarzschild a la dimension d'une longueur[5] :

[ R s ] = L {\displaystyle [R_{s}]=L} .

Valeur approchée

La valeur approchée du rayon de Schwarzschild est obtenue par :

R s M M × 2 953 , 1 ( ± 0 , 3 ) m M 10 9 M × 19,740 5 ( ± 0,002 ) UA {\displaystyle {\begin{aligned}R_{s}&\approx {\frac {M}{M_{\odot }}}\times 2\,953{,}1\;(\pm 0,3)\;{\text{m}}\\&\approx {\frac {M}{10^{9}M_{\odot }}}\times 19{,}7405\;(\pm 0{,}002)\;{\text{UA}}\end{aligned}}}

où :

Donc, approximativement, une masse solaire correspond à 3 km de rayon et un milliard de masses solaires correspond à 20 UA de rayon (soit à peu près l’orbite d’Uranus).

Explication

À la fin du XVIIIe siècle, dans le cadre de la théorie corpusculaire de la lumière[25] d'Isaac Newton (-), John Michell (-) dès , puis Pierre-Simon de Laplace (-), en [25] , ont tous deux obtenu le rayon critique 2GM / c2 en s'appuyant sur les lois newtoniennes du mouvement et de la gravitation[26] et le principe d'équivalence[25],[26] et en considérant, d'une part, que nul objet ne peut s'échapper d'un corps si sa vitesse est inférieure à 2GM / R et, d'autre part, que la lumière se propage dans le vide à une vitesse c finie[26]. C'est cette approche qui est exposée ci-après.

Pour un objet placé dans un champ de gravité d'un corps, la vitesse de libération, notée v L {\displaystyle v_{L}} et exprimée en m/s, est obtenue par :

v L = 2 G M D {\displaystyle v_{L}={\sqrt {\frac {2GM}{D}}}} ,

où :

  • G {\displaystyle G} est la constante gravitationnelle ;
  • M {\displaystyle M} est la masse du corps, exprimée en kilogrammes (kg) ;
  • D {\displaystyle D} est la distance de l'objet au centre du corps, exprimée en mètres (m).

Cette valeur s'obtient en deux temps :

1) On dit que, pour un satellite, il y a équilibre entre la force centrifuge et l'attraction de l'astre central de masse M : on obtient une « vitesse de satellisation » v {\displaystyle v} qui est indépendante de la masse du satellite. D v 2 = G M {\displaystyle D\cdot v^{2}=G\cdot M} et v {\displaystyle v} dépend de D {\displaystyle D} (voir les lois de Kepler).

2) Pour définir la vitesse de libération V L {\displaystyle V_{L}} , on recherche l'énergie cinétique requise pour s'échapper de l'attraction de l'astre central. Pour ce faire, on intègre, entre D {\displaystyle D} et l'infini, la valeur de cette énergie cinétique à la distance D {\displaystyle D} . On obtient V L 2 D = 2 G M {\displaystyle V_{L}^{2}\cdot D=2\cdot G\cdot M} . Ici non plus, la masse du satellite n'intervient pas et V L 2 = 2 v D 2 {\displaystyle V_{L}^{2}=2\cdot v_{D}^{2}} v D {\displaystyle v_{D}} est la vitesse de satellisation à la distance D {\displaystyle D} .

Considérons maintenant un objet (satellite) placé à la surface de cette sphère centrale de rayon R {\displaystyle R} , alors :

v L = 2 G M R {\displaystyle v_{L}={\sqrt {\frac {2GM}{R}}}} .

Recherchons la valeur de R {\displaystyle R} pour v L = c {\displaystyle v_{L}=c} .

c = 2 G M R c 2 = 2 G M R R = 2 G M c 2 {\displaystyle c={\sqrt {\frac {2GM}{R}}}\Leftrightarrow c^{2}={\frac {2GM}{R}}\Leftrightarrow R={\frac {2GM}{c^{2}}}}

Il est le rayon critique prévu par la géométrie de Schwarzschild : si une étoile ou tout autre objet atteint un rayon égal ou inférieur à son rayon de Schwarzschild (qui dépend de sa masse), alors elle devient un trou noir, et tout objet s'approchant à une distance de celui-ci inférieure au rayon de Schwarzschild ne pourra s'en échapper.

Notions connexes

Paramètre gravitationnel standard

Le rayon de Schwarzschild est lié au paramètre gravitationnel standard, noté μ {\displaystyle \mu } et égal au produit de la constante gravitationnelle G {\displaystyle G} par la masse M {\displaystyle M} de l'objet, soit : μ = G M {\displaystyle \mu =GM} .

En effet, R s = 2 G M c 2 = 2 c 2 × G M = 2 c 2 × μ {\displaystyle R_{s}={\frac {2GM}{c^{2}}}={\frac {2}{c^{2}}}\times {GM}={\frac {2}{c^{2}}}\times {\mu }} .

Masse de Planck

La masse de Planck, notée m P {\displaystyle m_{P}} , est, par définition, la masse pour laquelle le rayon de Schwarzschild et la longueur d'onde de Compton, notée λ C {\displaystyle \lambda _{C}} , sont égaux à la longueur de Planck, notée P {\displaystyle \ell _{P}} .

Masse linéique de Planck

La masse linéique de Planck normalisée est celle d'un trou noir de Schwarzschild de diamètre quelconque.

2 R s = 4 G c 2 M {\displaystyle 2\;R_{s}={\frac {4G}{c^{2}}}\;M}

Ce même facteur 4 G M c 2 {\displaystyle {\frac {4GM}{c^{2}}}} intervient dans de nombreuses autres quantités en relativité générale. Par exemple, le rayon minimal d'une orbite circulaire stable autour d'un objet est 6 G M c 2 = 3 R s {\displaystyle {\frac {6GM}{c^{2}}}=3R_{s}}  : si un objet orbite à moins de trois rayons de Schwarzschild d'un autre, il entrera en collision avec la surface (ou sera avalé dans le cas d'un trou noir).

Définition et calcul

Le terme rayon de Schwarzschild est utilisé en physique et en astronomie pour donner un ordre de grandeur de la taille caractéristique à laquelle des effets de relativité générale deviennent nécessaires pour la description d'objets d'une masse donnée.

Les seuls objets qui ne sont pas des trous noirs et dont la taille est du même ordre que leur rayon de Schwarzschild sont les étoiles à neutrons (ou pulsars), ainsi que, curieusement, l'Univers observable en son entier.

Les distorsions de l'espace-temps au voisinage d'un trou noir rendent le concept de distance un peu subtil. Le terme de rayon de Schwarzschild se réfère en fait au rayon que l'on associerait à un objet d'une circonférence donnée en géométrie euclidienne : il n'est pas possible de mesurer le rayon d'un trou noir en le traversant (puisque rien ne peut s'en échapper), il est par contre possible d'en mesurer la circonférence en faisant le tour sans y pénétrer.

Ce rayon est de ce fait appelé horizon du trou noir (on ne peut voir ce qui se passe à l'intérieur). Le rayon de Schwarzschild est proportionnel à la masse de celui-ci.

Calcul classique

Un calcul de la vitesse de libération de la lumière utilisant uniquement les équations de Newton avait été fait dès 1784 par John Michell.

En mécanique newtonienne, l'énergie cinétique d'un corps en orbite autour du trou noir est donnée par :

E c i n = 1 2 m v 2 {\displaystyle E_{cin}={\frac {1}{2}}mv^{2}} ,

et son énergie potentielle par :

E p o t = G M m R {\displaystyle E_{pot}={\frac {GMm}{R}}} ,

où :

  • G {\displaystyle G} est la constante de gravitation,
  • M {\displaystyle M} la masse du trou noir,
  • m {\displaystyle m} la masse du corps,
  • v {\displaystyle v} sa vitesse,
  • R {\displaystyle R} leur distance.

Si l'énergie potentielle est supérieure à l'énergie cinétique, le corps en orbite ne peut pas s'échapper. En égalisant ces énergies dans le cas d'un corps se déplaçant à la vitesse de la lumière, on obtient :

R s = 2 G M c 2 M M × 2 953 m e ` t r e s , {\displaystyle R_{s}={\frac {2GM}{c^{2}}}\approx {\frac {M}{M_{\odot }}}\times 2\,953\;{\rm {m{\grave {e}}tres}},}

R s {\displaystyle R_{s}} est le rayon de Schwarzschild en mètres, M {\displaystyle M_{\odot }} la masse du Soleil et c {\displaystyle c} la vitesse de la lumière. Toute particule (y compris la lumière) se trouvant à une distance inférieure à R s {\displaystyle R_{s}} du trou noir ne peut pas avoir suffisamment d'énergie cinétique pour se libérer de son influence. La valeur exacte de ce rayon est modifiée dans le cas où l'objet considéré possède une charge électrique non nulle ou un moment cinétique. En pratique, seul le moment cinétique joue un rôle, la charge électrique étant négligeable dans toutes les configurations où des trous noirs sont produits, mais dans tous les cas, le rayon de Schwarzschild exprimé en kilomètres est de l'ordre de trois fois la masse de l'objet considéré exprimée en masses solaires.

Calcul relativiste

Le rayon de Schwarzschild est défini par la valeur au-delà de laquelle la métrique de Schwarzschild devient valide et définit un espace-temps de Schwarzschild.

Dans ce système de coordonnées sphériques, la métrique de Schwarzschild a la forme :

d s 2 = ( 1 R S r ) c 2 d t 2 + ( 1 R S r ) 1 d r 2 + r 2 d Ω 2 , {\displaystyle {\begin{aligned}\mathrm {d} s^{2}=-\left(1-{\frac {R_{\mathrm {S} }}{r}}\right)c^{2}\mathrm {d} t^{2}+\left(1-{\frac {R_{\mathrm {S} }}{r}}\right)^{-1}\mathrm {d} r^{2}+r^{2}\mathrm {d} \Omega ^{2},\end{aligned}}}

R S = 2 G M c 2 {\displaystyle R_{\mathrm {S} }={\frac {2GM}{c^{2}}}} est le rayon de Schwarzschild associé à l'objet massif, qui est la valeur où la métrique devient invalide (intervalle d'espace-temps infini) et représente de ce fait un horizon pour cette métrique.

L'espace-temps de Schwarzschild[27] est une variété d'espace-temps dont la topologie, définie à partir du domaine de validité de la métrique pour M > 0 {\displaystyle M>0} , est le produit[27] :

( R 3 { r > a > 2 G M c 2 } ) × R S 2 × R + × R {\displaystyle \left(\mathbb {R} ^{3}\cap \left\{r>a>{\frac {2GM}{c^{2}}}\right\}\right)\times \mathbb {R} \cong S^{2}\times \mathbb {R} _{+}\times \mathbb {R} } ,

a {\displaystyle a} est le rayon du corps de masse M {\displaystyle M} [27].

Rayon de Schwarzschild des objets astronomiques

Le rayon de l'horizon d'un trou noir de Kerr extrêmal est égal à la moitié du rayon de Schwarzschid[28].

Du fait de la petitesse de la quantité G c 2 {\displaystyle {\frac {G}{c^{2}}}} dans les unités usuelles, le rayon de Schwarzschild d'un objet astrophysique est très petit : pour la masse de la Terre, il est de seulement 8,9 millimètres. Puisque le rayon moyen de la Terre est d'environ 6 370 kilomètres, la Terre devrait être comprimée jusqu'à atteindre 4 × 1026 fois sa densité actuelle avant de pouvoir s'effondrer en un trou noir. La masse volumique de l'objet ainsi formé soit 2 × 1027 g/cm3 serait très supérieure à celle du noyau des atomes (valeur typique 2 × 1017 g/cm3). Il n'est pas facile de former des trous noirs de faible masse.

Un trou noir stellaire typique a un rayon qui se compte en dizaines de kilomètres. Pour un objet de la masse du Soleil, le rayon de Schwarzschild est d'environ 2,95 kilomètres, ce qui est bien inférieur aux 700 000 kilomètres du rayon actuel du Soleil. Le rayon de Schwarzschild du Soleil est également sensiblement plus petit que le rayon que le Soleil aura après avoir épuisé son carburant nucléaire, soit plusieurs milliers de kilomètres quand il sera devenu une naine blanche. Des étoiles plus massives peuvent cependant s'effondrer en trous noirs à la fin de leur vie. Dans le cas d'un trou noir supermassif, du genre de ceux que l'on trouve au centre de nombreuses galaxies, le trou noir a une masse de quelques millions à plusieurs milliards de masses solaires, pour un rayon de plusieurs millions à plusieurs milliards de kilomètres, soit moins que la taille de l'orbite de Neptune. Cette petite taille rend difficile la détection directe des trous noirs, faute d'une résolution angulaire suffisante. Il reste cependant possible d'imager directement le trou noir central de notre Galaxie par des méthodes d'interférométrie à très longue base (VLBI). D'éventuels trous noirs primordiaux, de très faible masse (quelques milliards de tonnes) pourraient éventuellement exister. De tels trous noirs seraient de taille microscopique, et ne seraient détectables que par leur rayonnement, résultant du phénomène d'évaporation des trous noirs.

Utilisations

Le rayon de Schwarzschild apparaît dans l'expression de nombreux effets relativistes, tels que l'avance du périhélie[29] ou l'effet Shapiro.

Notes et références

Notes

  1. Le demi-rayon de Schwarzschild ou rayon gravitationnel[1] est la moitié du rayon de Schwarzschild (pour lequel ces trajectoires sont circulaires).
  2. Entre le , date de parution de l'article d'Einstein sur lequel Schwarzschild s'appuie[7], et le suivant, date de la lettre par laquelle celui-ci annonce sa découverte à Einstein[8].
  3. L'autre singularité non-triviale de la métrique de Schwarzschild est sa singularité en r = 0[11],[12] pour m ≠ 0[13].
    À noter qu'en raison de la présence de sin2(θ) dans la métrique de Schwarzschild, l'inverse[14] de celle-ci présente deux autres singularités : θ = 0 et θ = π[12]. Il s'agit de deux singularités de coordonnées[11].
  4. L'expression singularité de Schwarzschild peut aussi désigner la singularité gravitationnelle située au-delà de l'horizon des événements d'un trou noir de Schwarzschild[20].

Références

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  2. Comins 2016, chap. 12, § 12-12, p. 374, col. 1.
  3. Law 2017, s.v. Schwarzschild radius.
  4. Pérez et al. 2008, leçon no 8, § VIII.2.4, e), p. 199.
  5. a b c d e et f Taillet, Villain et Febvre 2013, s.v. rayon de Schwarzschild, p. 580, col. 2.
  6. Bičák 2000, p. 20.
  7. Einsenstead 1982, p. 158.
  8. Smerlak 2016, chap. IV, II, 4.
  9. a et b Hobson et al. 2009, p. 193.
  10. a et b Taillet, Villain et Febvre 2013, s.v. métrique de Schwarzschild, p. 434, col. 1.
  11. a et b Cheng 2009, chap. 8, sec. 8.1, introduction, p. 142.
  12. a et b Hawking et Ellis 1973, chap. 5, sec. 5.5, p. 150.
  13. Choquet-Bruhat 2008, chap. IV, sec. 5, p. 78.
  14. Cheng 2009, chap. 8, sec. 8.1, introduction, p. 142, n. 1.
  15. (en) Tomás Ortín, Gravity and strings [« Gravitation et cordes »], Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Cambridge monographs on mathematical physics », , 2e éd. (1re éd. ), 1 vol., XXVI-1015, 26 cm (ISBN 978-0-521-76813-9 et 0-521-76813-6, OCLC 910903353, BNF 43904548, DOI 10.1017/CBO9780511616563, Bibcode 2015grst.book.....O, SUDOC 189066709, lire en ligne), p. 293, n. 6.
  16. Comins 2016, chap. 12, § 12-12, p. 375, fig. 12-37.
  17. Hakim 2001, p. 222.
  18. Heyvaerts 2012, chap. 9, sect. 9.3, § 9.3.1, p. 194.
  19. a et b Feynman 2001, leçon 11, § 11.4, p. 187.
  20. a et b Taillet, Villain et Febvre 2013, s.v. singularité de Schwarzschild, p. 626, col. 2.
  21. Lambourne 2010, chap. 5, sec. 5.1, § 5.1.2, p. 150.
  22. Lambourne 2010, chap. 5, sec. 5.1, § 5.1.2, p. 150 (5.8).
  23. a et b Heyvaerts 2012, chap. 9, sect. 9.3, § 9.3.1, p. 194.
  24. Hobson et al. 2009, n. 5, p. 153.
  25. a b et c Rougé 2002, chap. 8, sect. 8.1, § 8.1.3, p. 120.
  26. a b et c Schutz 2003, chap. 4, p. 36.
  27. a b et c Choquet-Bruhat 2008, chap. IV, sect. 5, p. 78.
  28. Manton et Mee 2017, chap. 6, sec. 6.11, § 6.11.2, p. 192.
  29. Taillet, Villain et Febvre 2013, s.v. avance du périhélie, p. 53, col. 1-2.

Voir aussi

Bibliographie

Publications originales

  • [Schwarzschild 1916] (de) Karl Schwarzschild, « Über das Gravitationsfeld eines Massenpunktes nach der Einsteinschen Theorie » [« Sur le champ gravitationnel d'une masse ponctuelle d'après la théorie d'Einstein »], Sitzungsberichte der Königlich-Preußischen Akademie der Wissenschaften [« Comptes rendus de l'Académie royale des sciences de Prusse »],‎ , p. 189-196 (Bibcode 1916SPAW.......189S, lire en ligne [PDF]).

Dictionnaires et encyclopédies

  • [Law 2017] (en) Jonathan Law (éd.), A dictionary of science [« Un dictionnaire des sciences »], Oxford, Oxford University Press, coll. « Oxford Quick Reference », , 7e éd., 1 vol., 1006, 20 cm (ISBN 978-0-19-873837-4, EAN 9780198738374, OCLC 986789834, BNF 45484325, SUDOC 200646346, présentation en ligne, lire en ligne), s.v.Schwarzschild radius.
  • [Taillet, Villain et Febvre 2013] Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, hors coll., (réimpr. 2015), 3e éd. (1re éd. ), 1 vol., X-899, 24 cm (ISBN 978-2-8041-7554-2, OCLC 842156166, BNF 43541671, SUDOC 167932349, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Ouvrages de vulgarisation scientifique

  • [Comins 2016] Neil F. Comins (trad. de l'anglais américain par Richard Taillet et Loïc Villain), À la découverte de l'Univers : les bases de l'astronomie et de l'astrophysique [« Discovering the essential Universe »], Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, hors coll. / sciences, , 2e éd. (1re éd. ), 1 vol., XIX-480, ill. et fig., 21 × 27,5 cm (ISBN 978-2-8073-0294-5, EAN 9782807302945, OCLC 957579963, BNF 45103679, SUDOC 19480870X, présentation en ligne, lire en ligne).
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Manuels d'enseignement supérieur et notes de cours

  • [Cheng 2009] (en) Ta-Pei Cheng, Relativity, gravitation and cosmology : a basic introduction, Oxford et New York, OUP, coll. « Oxford master series in particle physics / astrophysics, and cosmology » (no 11), , 2e éd. (1re éd. ), XIII-435 p., 18,9 × 24,6 cm (ISBN 978-0-19-957363-9 et 978-0-19-957364-6, EAN 9780199573639, OCLC 690512927, BNF 42174504, DOI 10.1093/acprof:oso/9780199573639.001.0001, SUDOC 139366741, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Gourgoulhon 2014] Éric Gourgoulhon, Relativité général (cours d'introduction à la relativité générale donné en 2de année du master recherche Astronomie, astrophysique et ingénierie spatiale de la Fédération des enseignements d'astronomie et d'astrophysique d'Île-de-France, année universitaire -), Paris, Observatoire de Paris, , 1 vol., 341, 30 cm (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
  • [Feynman 2001] Richard Feynman (trad. de l'anglais par Céline Laroche), Leçons sur la gravitation [« Feynman lectures on gravitation »] (notes de cours), Paris, O. Jacob, coll. « Sciences », (réimpr. ), 1re éd., 1 vol., 278, 14,5 × 22 cm (ISBN 978-2-7381-1038-1, EAN 9782738110381, OCLC 50419539, BNF 37719654, SUDOC 059349336, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Heyvaerts 2012] Jean Heyvaerts, Astrophysique : étoiles, univers et relativité (cours et exercices corrigés), Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup », , 2e éd. (1re éd. ), 1 vol., X-384, ill. et fig., 17 × 24 cm (ISBN 978-2-10-058269-3, EAN 9782100582693, OCLC 816556703, BNF 42740481, SUDOC 163817030, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Hobson, Efstathiou et Lasenby 2009] Michael Hobson, George Efstathiou et Anthony N. Lasenby (trad. de l'anglais par Loïc Villain, révisé par Richard Taillet), Relativité générale [« General relativity : an introduction for physicists »], Bruxelles, De Boeck, , 1re éd., 1 vol., XX-554, 18 cm (ISBN 978-2-8041-0126-8, OCLC 690272413, BNF 42142174, SUDOC 140535705, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Lambourne 2010] (en) Robert J. A. Lambourne, Relativity, gravitation and cosmology [« Relativité, gravitation et cosmologie »], Cambridge et Milton Keynes, CUP et OU, hors coll., , 1re éd., 310 p., 20,9 × 26,3 cm (ISBN 978-0-521-76119-2 et 978-0-521-13138-4, EAN 9780521761192, OCLC 690873048, Bibcode 2010rgc..book.....L, SUDOC 145497909, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Pérez et al. 2008] José-Philippe Pérez (dir.), Olivier Pujol, Christophe Lagoute, Pascal Puech et Éric Anterrieu, Physique : une introduction, Bruxelles, De Boeck Université, , 1re éd., 1 vol., XII-492, ill. et fig., 21,5 × 27,5 cm (ISBN 978-2-8041-5573-5, EAN 9782804155735, OCLC 244443184, BNF 41139171, SUDOC 122944461, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Rougé 2002] André Rougé, Introduction à la relativité, Palaiseau, École polytechnique, (réimpr. ), 2e éd., 1 vol., 182, 17 × 24 cm (ISBN 978-2-7302-0940-3, EAN 9782730209403, OCLC 423892061, BNF 38954812, SUDOC 070449449, présentation en ligne, lire en ligne).

Ouvrages fondamentaux

  • [Choquet-Bruhat 2008] (en) Yvonne Choquet-Bruhat, General relativity and the Einstein equations [« Relativité générale et équations d'Einstein »], Oxford et New York, OUP, coll. « Oxford mathematical monographs », , 1re éd., XXIV-785 p., 15,6 × 23,4 cm (ISBN 978-0-19-923072-3, EAN 9780199230723, OCLC 493785270, DOI 10.1093/acprof:oso/9780199230723.001.0001, SUDOC 130297577, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Hawking et Ellis 1973] (en) Stephen W. Hawking et George F. R. Ellis, The large scale structure of space-time [« La structure à grande échelle de l'espace-temps »], Cambridge, CUP, coll. « Cambridge monographs on mathematical physics », (réimpr. ), 1re éd., XI-391 p., 15,1 × 22,7 cm (ISBN 0-521-20016-4 et 0-521-09906-4, EAN 9780521200165, OCLC 299342801, BNF 37358308, DOI 10.1017/CBO9780511524646, Bibcode 1973lsss.book.....H, SUDOC 004735110, présentation en ligne, lire en ligne Accès libre [PDF])

Autres

  • [Bičák 2000] (en) Jiří Bičák, « Selected solutions of Einstein's field equations : their role in general relativity and astrophysics », dans Bernd G. Schmidt (éd.), Einstein's field equations and their physical implications : selected essays in honour of Jürgen Ehlers [« Les équations du champ d'Einstein et leurs implications physiques : essais en l'honneur de Jürgen Ehlers »], Berlin et New York, Springer, coll. « Lecture notes in physics » (no 540), , 1re éd., 1 vol., XIII-433, 24 cm (ISBN 3-540-67073-4, OCLC 490408208, SUDOC 052238679, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 1, p. 1-126 (Bibcode : 2000LNP...540....1B, résumé, lire en ligne).
  • [Einsenstead 1982] Jean Eisenstaedt, « Histoire et singularités de la solution de Schwarzschild (-) », Archive for History of Exact Sciences, vol. 27, no 2,‎ , p. 157-198 (OCLC 5547723531, DOI 10.1007/BF00348347, JSTOR 41133669, Bibcode 1982AHES...27..157E).
  • [Schutz 2003] (en) Bernard Schutz, Gravity from the ground up : an introductory guide to gravity and general relativity [« un guide d'introduction à la gravitation et à la relativité générale »], Cambridge, Cambridge University Press, hors coll., , 1re éd., 1 vol., XXVI-462, 20,1 × 25,4 cm (ISBN 978-0-521-45506-0, EAN 9780521455060, OCLC 492472672, DOI 10.1017/CBO9780511807800, SUDOC 075868741, présentation en ligne, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

  • [Oxford Index] (en) « Schwarzschild radius » [« rayon de Schwarzschild »], notice d'autorité no 20110803100447401 de l'Oxford Index [html], sur la base de données Oxford Reference de l'OUP.
  • (en) Cours astr160 de l'université Yale
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