Pauline Léon

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Pauline Léon
Biographie
Naissance
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
La Roche-sur-YonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Anne Pauline LéonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoint

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Pauline Léon, née le à Paris, décédée le à Bourbon-Vendée, est une personnalité de la Révolution française. Elle participe à la prise de la Bastille. Elle est pétitionnaire pour l'armement des femmes. Elle fonde en , avec Claire Lacombe, la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, cercle exclusivement féminin. Elle épouse Théophile Leclerc du groupe des Enragés.

Biographie

Fille de Pierre-Paul Léon, fabricant de chocolat, mort en 1784, et de Mathurine Télohan, étant l'ainée de 5 enfants[1], elle aide dès l'âge de 16 ans sa mère à tenir le commerce et à entretenir sa famille. Elle est présente le lors de la prise de la Bastille. Dès , elle fréquente plusieurs sociétés : le club des cordeliers (jusqu'en 1794), la Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe, ou elle côtoie Jean-François Varlet et Louise Robert, et la Société de Mucius Scaevola.

Le , elle se rend à la tête d'une députation de citoyens à la barre de l'Assemblée Législative, où elle lit une adresse signée par 320 Parisiennes demandant la permission d'organiser une garde nationale féminine[2]. En , elle signe la pétition de la Société patriotique du Luxembourg qui réclame la mort du roi[3]et entre octobre 1792 et septembre 1793, elle appuie au moins 7 candidatures.

Club des femmes patriotes dans une église, dessin de Chérieux, 1793, Paris, BNF.

Le , elle fonde avec Claire Lacombe la Société des républicaines révolutionnaires. Le , elle conduit une délégation de Citoyennes républicaines révolutionnaires qui souhaitent être admises à la Convention. Le , elle signe une délibération de la Citoyennes républicaines révolutionnaires qui demande l'érection d'un obélisque à la mémoire de Marat, sur la place du Carrousel. Le , toutes les sociétés de femmes sont dissoutes par la Convention.

En , elle épouse Jean-Théophile Leclerc, du groupe des Enragés, et déclare reprendre le commerce de chocolat familial. Le , elle se rend à La Fère, où son époux est mobilisé. C'est là qu'ils sont arrêtés le 3 avril, sur ordre du Comité de sûreté générale, sous l'accusation d'hébertisme[4]. Ramenés à Paris, ils sont écroués à la prison du Luxembourg le 6 avril.

Le couple aura un fils, Pierre Leclerc, né le 27 fructidor an III (13 septembre 1795). Sa déclaration de naissance est faite le 29 fructidor, rue du fossé - Montmartre, passage des vignes no 7[5]. Son destin n'est pas connu, il n'apparaît pas dans l'acte de décès de sa mère[5].

Après le 9 Thermidor, elle cherche un appui auprès de Tallien, qu'elle a connu en 1792 et à qui elle écrit le 18 thermidor (5 août). Le surlendemain, Jean-Théophile Leclerc et son codétenu, Pierre-François Réal, sont amenés devant le Comité de sûreté générale. Pierre-François Réal est libéré immédiatement, Pauline Léon et Jean-Théophile Leclerc le 22 août. Ils sont à Lyon en 1798.

En 1804, son frère, François Léon, est arrêté et détenu trois mois et demi pour avoir, avec un nommé Sornet, rédigé et collé des papillons hostiles à Bonaparte. Dans son dossier se trouve une lettre de Pauline Léon datée du et adressée à Pierre-François Réal, devenu l’un des responsables de la Police générale, dans laquelle elle sollicite l’élargissement de son frère. Cette lettre nous apprend qu’elle exerce alors à Paris la profession d’institutrice. Signée « femme Leclerc », elle indique que Jean-Théophile Leclerc est vivant en 1804 ; mais ce dernier s'est installé à La Nouvelle-Orléans et ne semble plus avoir de contacts avec elle. Il meurt en 1820[6].

À une date inconnue, entre 1812 et 1835, elle s'installe chez sa sœur, Marie Reine Antoinette, à Bourbon-Vendée, où elle meurt en 1838, rentière, dans sa maison, rue de Bordeaux.

Œuvres

  • Adresse individuelle à l'Assemblée nationale par des citoyennes de la capitale, le , imprimée par ordre de l'Assemblée nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1792, in-8, 4 pages.
  • « Précis de la conduite révolutionnaire d'Anne Pauline Léon, femme Leclerc », rédigé le au Luxembourg et adressé au Comité de sûreté générale, Archives nationales, Paris, F7 4774/9 dossier Leclerc.

Hommage

Depuis 2015, l'allée Pauline-Léon, près de la place de la Bastille dans le 11e arrondissement de Paris, porte sa mémoire[7].

Depuis , une voie privée de la ville de Nantes porte son nom[8].

Notes et références

  1. « Connaissez vous Pauline Léon, la sans-culotte qui voulait former des "compagnies d'amazones" ? », sur France Culture, (consulté le )
  2. Luc Capdevila, Dominique Godineau, Armées, Presses universitaires du Mirail, 2004, p. 51 (ISBN 2-85816-755-9).
  3. Guillon 2006, p. 147-159.
  4. Françoise Brunel, Thermidor : la chute de Robespierre, 1794, Bruxelles, Complexe, coll. « La Mémoire des siècles » (no 211), , 155 p. (ISBN 2-87027-275-8, présentation en ligne), p. 29.
  5. a et b https://www.desecritsetdelhistoire.fr/post/la-citoyenne-r%C3%A9publicaine-r%C3%A9volutionnaire-pauline-l%C3%A9on - point 40
  6. Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc, la vie d'un révolutionnaire Enragé, (ISBN 978-2-9568174-3-7).
  7. « Conseil de Paris »
  8. « Nom de rues, place aux femmes », sur nantes.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie et webographie

  • Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 1 : Modes d'action et d'expression, nouveaux droits, nouveaux devoirs : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 525 p. (ISBN 2-85816-116-X).
  • Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 2 : L'individuel et le social, apparitions et représentations : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 409 p. (ISBN 2-85816-131-3).
  • Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 3 : L'effet 89 : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 479 p. (ISBN 2-85816-132-1).
  • (en) Darline Gay Levy, Harriet Branson Applewhite, Mary Durham Johnson, Women in Revolutionary Paris, 1789-1795, University of Illinois Press, 1980, 325 pages, p. 158-160 (ISBN 0252008553).
  • Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix-en-Provence, Alinéa, coll. « Femmes et Révolution », , 432 p. (ISBN 2-904631-53-4, présentation en ligne)
    Réédition : Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 416 p. (ISBN 2-262-02257-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Dominique Godineau, « De la guerrière à la citoyenne : porter les armes pendant l'Ancien Régime et la Révolution française », Clio. Histoire, femmes et sociétés, no 20,‎ (DOI 10.4000/clio.1418, lire en ligne).
  • Claude Guillon, Deux Enragés de la Révolution : Leclerc de Lyon et Pauline Léon, Quimperlé, la Digitale, , 255 p. (présentation en ligne).
  • Claude Guillon, « Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, no 344,‎ , p. 147-159 (lire en ligne).
  • Jean-Clément Martin, La révolte brisée : femmes dans la Révolution française et l'Empire, Paris, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-34626-3, présentation en ligne), p. 134-138, [présentation en ligne].
  • Michael David Sibalis, « un sans-culotte parisien en l'an XII : François Léon, frère de Pauline Léon », Annales historiques de la Révolution française, no 248,‎ , p. 294-298 (JSTOR 41913618).

Articles connexes

Liens externes

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