Paul Schaffer

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Paul Schaffer
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Biographie
Naissance
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VienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 95 ans)
Neuilly-sur-SeineVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Électronicien ou électronicienne, industrielVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieux de détention
Auschwitz, camp de DrancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

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Paul Schaffer, né le à Vienne (Autriche) et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un électronicien et industriel français d'origine autrichienne, déporté au camp d'Auschwitz de 1942 à 1945.

Issu d'une famille de confession juive réfugiée en France en 1940, il est déporté à le 4 septembre 1942, mais échappe à la mort, contrairement à sa mère et à sa sœur.

Président d'honneur du Comité français pour Yad Vashem, il était aussi membre du bureau de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Biographie

Origines familiales et enfance (1924-1938)

Paul Schaffer est issu d'une famille juive de la république d'Autriche.

Il est le fils de Sali Schaffer, née le à Kiev (alors en Russie).

Il a une sœur, Anna, née le à Tarnopol[2], ville alors polonaise (aujourd'hui Ternopil en Ukraine).

Il passe une enfance heureuse en Autriche, entouré de ses parents, de sa sœur et de sa grand-mère[3],[4].

De l'Anschluss (1938) à l'arrestation (1942)

En mars 1938, l’Autriche est annexée par l'Allemagne du Troisième Reich dirigé depuis 1933 par Hitler. La famille Schaffer s’exile alors en Belgique, à Bruxelles.

En 1939, la guerre commence entre la France et l'Allemagne, dont l'armée attaque les Pays-Bas et la Belgique, pays pourtant neutres, en même temps que la France en mai 1940. Des milliers de réfugiés cherchent à échapper à la guerre et à l'avance de l'armée allemande.

La famille Schaffer quitte la Belgique et se réfugie à Revel en Haute-Garonne. Après l'armistice du 22 juin 1940, ce département se trouve dans la zone non occupée. Paul y apprend le métier d’ébéniste[5].

À la fin de 1940, la famille reçoit l'ordre de se rendre au camp d'Agde (Hérault), qui héberge alors surtout des juifs allemands et autrichiens[6]. Mais grâce à une intervention, ils sont finalement assignés à résidence à Revel.

Après la rafle du Vélodrome d'Hiver à Paris (juillet 1942), les Allemands[7] obtiennent du gouvernement de Vichy (Laval) que les juifs étrangers de zone libre soient arrêtés et renvoyés en zone occupée.

Paul Schaffer est arrêté le et emmené au camp de Drancy, ainsi que sa mère et sa sœur. Son père, hospitalisé, n'est pas arrêté, mais il meurt peu de temps après[8].

La déportation (septembre 1942-avril 1945)

Le (il a 17 ans), il est déporté au camp d'Auschwitz avec sa mère (41 ans) et sa sœur (19 ans) par le convoi no 28.

Les deux femmes sont gazées dès leur arrivée, tandis que Paul est affecté à des camps de travail (Tarnowitz, Schoppinitz, puis à Birkenau). En 1944[9], il est transféré au camp de Bobrek[5], dépendance d'Auschwitz III, liée à une usine métallurgique de la société Siemens, un petit camp (environ 300 personnes). En juillet 1944, il y rencontre Simone Jacob, future Simone Veil.

En janvier 1945, tous les camps du complexe d'Auschwitz sont évacués devant l'avance de l'Armée rouge. Les internés de Bobrek font une marche forcée jusqu'à Gleiwitz, puis sont amenés en train à Bergen-Belsen, où les survivants sont libérés par les Britanniques en avril 1945 (notamment les sœurs Jacob). Mais Paul Schaffer réussit à s'évader avec un camarade au cours du trajet en train[8] et à rejoindre les lignes soviétiques. Ils séjournent ensuite à Cracovie jusqu'à leur rapatriement[10].

L'après-guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, Paul Schaffer rentre en France à Toulouse.

Il obtient une bourse et reprend ses études en 1945. Diplômé en électronique, il entame une carrière dans l’industrie, après avoir enseigné dans une école professionnelle juive de l’Organisation Reconstruction Travail[5].

En 2003, il rédige ses mémoires[11].

Il devient président d'honneur du Comité français pour Yad Vashem et membre du bureau de la Fondation pour la mémoire de la Shoah[12].

Distinctions

Mémoires

  • Le Soleil voilé, Éditions Société des Écrivains, 2003 : récit de sa déportation à Auschwitz.

Notes et références

  1. a et b « Paul Schaffer, rescapé de la Shoah, est mort »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Libération (consulté le ).
  2. Klarsfeld, 2012. Il s'agit d'une ville aujourd'hui ukrainienne, mais fondée comme ville polonaise (royaume de Pologne) en 1540, portant le nom de Tarnopol de cette date à 1939.
  3. Virginie Linhart, La Vie après, Éditions du Seuil, 2012 (ISBN 9782021074277)
  4. BNF 14455148
  5. a b et c « Paul Schaffer », sur enseigner-histoire-shoah.org (consulté le ).
  6. « Paul Schaffer honoré »
  7. À partir de 1942, l'armée allemande d'occupation est sous le contrôle intégral des organes du parti nazi : la SS, le RSHA et la Gestapo.
  8. a et b Préface de Simone Veil au livre de Paul Schaffer.
  9. Le camp de Bobrek commence à être construit en décembre 1943.
  10. « Paul Schaffer » sur le site AJPN.
  11. « Déportation : le récit de Paul Schaffer », sur aisne.com, 30 avril 2012 (consulté le 5 janvier 2017)
  12. a et b « Paul Schaffer honoré », sur le site du Comité français pour Yad Vashem (consulté le 5 janvier 2017)
  13. Décret du 31 décembre 2012 portant promotion et nomination - JORF no 0001 du 1 janvier 2013, sur Légifrance (consulté le 5 janvier 2017)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • « Paul Schaffer honoré » sur le site du Yad Vashem-France, incluant la préface de Simone Veil au livre de Paul Schaffer.
  • « Paul Schaffer », sur le site de l'AJPN (consulté le )
  • Discours de Paul Schaffer pour le 68e anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver (2010) sur le site de l'AJPN
  • Page d'accueil du site « Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie dans les communes de France » (AJPN)
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
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