Firkatul Ghuraba

Firkatul Ghuraba
Image illustrative de l’article Firkatul Ghuraba

Idéologie Salafisme djihadiste
Objectifs Renversement du régime de Bachar el-Assad
Instauration d'un califat régi par la charia
Statut Actif
Fondation
Date de formation Juillet 2013
Pays d'origine Syrie
Actions
Zone d'opération Gouvernorats d'Alep et Idleb
Organisation
Chefs principaux • Omar Omsen
• Mourad Farès
Membres ~ 100 (en 2013)[1]
~ 40 (en 2014)[1]
~ 50 (en 2016)[2]
Fait partie de Drapeau de l'État islamique État islamique en Irak et au Levant (en 2013)
Parti islamique du Turkestan (2015-2018)
Guerre civile syrienne
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Firkatul Ghuraba (la « Brigade des étrangers ») est un groupe salafiste djihadiste formé en 2013 lors de la guerre civile syrienne.

Histoire

Fondation

La brigade commence à être formée en juillet 2013 par Mourad Farès, le lieutenant d'Omar Omsen[1].

Affiliations

Initialement, la brigade est affiliée à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), mais Mourad Fares rompt son allégeance en décembre 2013 avec l'objectif de former une katiba entièrement francophone au sein du Front al-Nosra[1],[3]. À cette occasion, Mourad Fares a une entrevue tendue dans un entrepôt de Kafr Hamra avec Abou al-Athir, le gouverneur de l'EIIL à Alep, et en présence d'autres djihadistes français de l'EIIL — dont Salim Benghalem — mais il peut repartir libre[3]. Lorsque le conflit éclate entre les rebelles syriens et l'État islamique en Irak et au Levant en janvier 2014, Omar Omsen prête allégeance au Front al-Nosra, mais celle-ci est refusée par Abou Firas al-Souri en raison de l'inexpérience de ses combattants[1]. Le groupe se tourne alors vers le Parti islamique du Turkestan et obtient sa protection[1],[4]. Il serait redevenu indépendant en 2018[5].

Idéologie

Firkatul Ghuraba est salafiste djihadiste et se réclame d'al-Qaïda[1],[4],[6],[2]

Organisation

Commandement

La brigade est commandée par le franco-sénégalais Omar Diaby, dit « Omar Omsen », et par son bras droit, le Franco-Marocain Mourad Farès, dit « Abou al-Hassan »[1]. Le premier arrive en Syrie en octobre 2013 et le second dès juillet 2013[1]. Début 2014, Mourad Farès se brouille avec Omar Omsen en lui contestant le commandement de la brigade et en refusant de lui céder le poste d'émir[1]. Isolé et menacé de mort par l'État islamique, il s'enfuit en Turquie et se rend aux autorités françaises à l'été 2014[1],[7]. Jugé à Paris, il est condamné le 24 janvier 2020 à 22 ans de prison[8].

Effectifs

En 2013, Firkatul Ghuraba est la plus importante brigade djihadiste française en Syrie[1]. Elle compte alors une centaine de membres[1]. Hormis quelques Belges et deux Suisses, presque tous sont Français, originaires de Nice pour la plupart[1]. Mais en 2014, un grand nombre font défection pour rejoindre l'État islamique[1]. Vers la fin de l'année, le groupe ne compte plus qu'une quarantaine de personnes, hommes et femmes, très jeunes pour la plupart et sans expérience militaire[1]. En septembre 2016, le Département d'État des États-Unis estime que Firkatul Ghuraba compte une cinquantaine de membres[2].

Zones d'opérations

En 2013, la brigade se retrouve basée à Haritan, près d'Alep, mais elle ne participe à aucun combat au cours de cette année[1]. À partir de janvier 2014, elle se retrouve au milieu du conflit opposant les rebelles à l'État islamique en Irak et au Levant, dans lequel elle tente de rester neutre[1]. Cependant, l'État islamique considère Firkatul Ghuraba comme proche du Front al-Nosra, qualifie le groupe d'« apostat » et menace de mort ses chefs[1],[6]. Début 2014, le groupe se déplace vers le gouvernorat d'Idleb[1]. Il prend part ensuite à la bataille de Kessab[5]. En 2015 et 2016, il participe à la bataille de Sahl al-Ghab, à la bataille d'Idleb, à la bataille de Jisr al-Choghour et aux offensives pour tenter de briser le siège d'Alep[4],[9],[5]. Entre 2014 et fin 2016, Firkatul Ghuraba annonce la mort de six de ses hommes au combat[1],[4]. En 2020, il participe à l'offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb[5].

Voir aussi

  • Matteo Puxton, Syrie: comment Omar Omsen rallie les djihadistes français, France Soir, 30 mai 2018.
  • Matteo Puxton, Exclu- Syrie: les djihadistes français d'Omar Omsen concurrencent l'Etat islamique, France Soir, 1er août 2018.

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Thomson 2016, p. 227-245.
  2. a b et c Thomas Joscelyn, Al Qaeda-linked foreign fighter recruiter designated by State Department, The Long War Journal, 17 septembre 2016.
  3. a et b Suc 2018, p. 91-96.
  4. a b c et d Stéphane Mantoux, Syrie: les djihadistes français d'Omar Omsen combattent aux côtés des Ouïghours du Parti islamique du Turkestan, France Soir, 19 mai 2017.
  5. a b c et d Wassim Nasr, Syrie : des jihadistes français actifs dans la bataille d'Idleb, France 24, 28 février 2020.
  6. a et b Eugénie Bastié, Le djihadiste Omar Omsen dit préparer une vidéo sur les attentats de Charlie Hebdo, Le Figaro, 9 février 2015.
  7. Valentine Arama, Mourad Fares, le « sergent recruteur » du djihad, devant la justice, Le Point, 20 janvier 2020.
  8. Valentine Arama,L'ex-djihadiste Mourad Fares condamné à 22 ans de réclusion, Le Point, 24 janvier 2020.
  9. « Complément d'enquête. Jihad : les recruteurs », France télévisions, (consulté le )

Bibliographie

  • Matthieu Suc, Les espions de la Terreur, HarperCollins, , 490 p. (ISBN 979-1033902652). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • David Thomson, Les revenants : Ils étaient partis faire le jihad. Ils sont de retour en France, Le Seuil, coll. « Les Jours », , 304 p. (ISBN 978-2-02134-939-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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