Armel Guerne

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Armel Guerne
Biographie
Naissance

Morges Drapeau de la Suisse Suisse
Décès
(à 69 ans)
Marmande (Lot-et-Garonne)
Nom de naissance
Eugène Armel Guerne
Surnom
Gaspard (dans la Résistance)
Nationalités
suisse
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Poète, traducteur
Fratrie
Arlette
AlainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Prix Jeanne-Scialtel ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Institut mémoires de l'édition contemporaine (261GRN, 585GRN)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 275309)Voir et modifier les données sur Wikidata

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Armel Guerne, né à Morges (Suisse) le et mort à Marmande (Lot-et-Garonne) le , est un poète et traducteur de langue française, de père suisse et de mère française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut membre du réseau Prosper-PHYSICIAN du service secret britannique Special Operations Executive, aux côtés de Francis Suttill « Prosper », le chef du réseau.

Famille

Il est le fils de Denis Guerne (1880, Malleray - 1941, Saint-Germain-en-Laye) et d'Angèle Gohard (1883, Nantes - 1972, Saint-Germain-sur-Avre), mariés en 1909 et divorcés en 1918. Ses parents ont eu deux autres enfants : Alain (1910, Morges - 1973, Paris) et Arlette (1912, Morges - 1984, Nogent-le-Rotrou).

Armel Guerne a eu pour épouse Jeanne-Gabrielle Berruet (dite « Pérégrine »)[1], et pour compagnes Marie-Thérèse Woog (« Maïthé »), fille du peintre Raymond Woog, et Ellen Guillemin Nadel[2].

Avec Maïthé il eut deux enfants non reconnus, Christophe Woog en 1945, et Nathalie Woog en 1949.

Biographie

Les premières années (1911-1939)

Ses parents reviennent en France alors qu'il a neuf ans. Il poursuit ses études au lycée de Saint-Germain-en-Laye, avant de se voir couper les vivres par son père. Aidé par la famille de son meilleur ami Mounir Hafez, il peut continuer ses études. Il est ensuite professeur en Syrie avant de revenir en France en 1934. À la Sorbonne, il fonde avec Roger Frétigny le Groupe d'études psychologiques. Son premier livre Oraux est publié aux éditions du Grenier en 1934.

Chronologie des premières années (1911-1939)

1911. - Le 1er avril, naissance d'Armel Eugène Guerne à Morges, en Suisse (près de Lausanne, sur les bords du Léman), dans le canton de Vaud.

vers 1916. Début de scolarité au lycée de Morges.

1918. Le , divorce des parents. Alain et Armel restent avec leur père.

1920. Son père quitte la Suisse et vient s'installer près de Paris, à Poissy (où il est directeur d'une grande usine de pièces détachées Renault), puis à Saint-Germain-en-Laye. Armel a alors neuf ans.

1926. Armel entre au collège de Saint-Germain-en-Laye où il sera l'élève de Marcel Roby (ce collège portera plus tard le nom de cet homme). Il retrouvera Marcel Roby, en , au camp de transit de Compiègne, arrêté comme lui par la Gestapo.

Vers 1928. Armel Guerne refuse de faire des études commerciales et se désintéresse de l'usine. Pour cette raison, âgé de 16 ou 17 ans, il est mis à la porte de la demeure familiale par son père. Il poursuit ses études grâce à l'aide de Madame Zulficar, la mère de Mounir Hafez - son meilleur ami (Madame Zulficar est la tante de la femme du roi d'Égypte, Farouk à cette époque. Mounir Hafez mourra le à l'âge de 87 ans. Dans l'avis obituaire, il est nommé "Prince Mounir Hafez"). Année de préparation au baccalauréat.

1929-30. Il passe neuf mois en Syrie, au collège de Tartous où il est lecteur de français tout en assurant les fonctions de professeur de gymnastique.

1930. À son retour en France (il embarque sur un bateau à bord duquel il travaille), il fonde à la Sorbonne, avec le docteur Roger Frétigny et quelques amis, le Groupe d’Études Psychologiques. Fondation aussi des Éditions du Grenier.

1934. Parution de son premier livre, Oraux. Il rencontre le philosophe Paul-Louis Landsberg et les peintres André Masson et Camille Bryen, et se lie d'amitié avec eux. Il rencontre aussi Paul Éluard, Georges Bataille, « des hommes de lettres trop légers », et André Breton. Vers la même époque, il fait la connaissance de Jane Gabrielle Berruet, dite Pérégrine.

1938. Traduction des Hymnes à la Nuit de Novalis, chez G.L.M., frontispice d’André Masson. Le Livre des quatre éléments, chez G.L.M.

 

La résistance (1939-1944)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il cesse toute activité littéraire pour se consacrer aux actions de résistance : il s'engage dans un réseau britannique du Special Operations Executive, le réseau Prosper-PHYSICIAN, aux côtés du chef du réseau, Francis Suttill « Prosper », dont il devient le second. Lors de l'effondrement du réseau fin , il est arrêté par la Gestapo, est interné à la prison de Fresnes puis au camp de Royallieu près de Compiègne. Envoyé à Buchenwald, il réussit en chemin à s'échapper du train avant Charleville et rejoint Londres.

La boîte déroulante ci-dessous détaille cette période de sa vie.

Chronologie des années de résistance (1939-1944)

1939. Le , à Paris, il épouse Pérégrine avec qui il vit depuis quelques années, installés 12, rue Lalande, dans le XIVe arrondissement de Paris. Guerne cherche à s'engager dans l'armée française mais est déclaré inapte en raison d'une triple fracture du bassin contractée à l'âge de quinze ans.

1940. Il fait la connaissance d’Albert Béguin, par lettre, en donnant des extraits de sa traduction des Élégies de Duino de Rainer Maria Rilke à la revue Esprit). Il entreprend de faire des causeries antipétainistes auxquelles assiste, entre autres, le professeur Paul Masson-Oursel.

1941.

  • Dans Paris, il perpètre des actes de sabotage personnels contre l'armée allemande. Il incendie notamment des camions près de la Bibliothèque Nationale. Parallèlement, il est porteur de colis sur remorque (à bicyclette) à S.V.P. pour protester contre les écrivains qui prêtent leur plume aux Allemands[3]. Il pratique aussi, pendant quelques mois, le métier de déménageur.
  • À la fin de l'année, Guerne commence un Journal. On y lit qu'il n'obtint pas la subvention nécessaire à la traduction des œuvres de Paracelse (refus du ministre de la culture d'alors : Jérôme Carcopino) malgré le soutien de Gaston Bachelard et du professeur Bréhier.

1942

  • Guerne et sa femme Pérégrine entrent dans la Résistance. D'abord dans le réseau CARTE de l'affichiste André Girard, par l'intermédiaire de Germaine Tambour (secrétaire d'André Girard)
  • Décembre. Dans les locaux du Hot Club de France, ils rencontrent Francis Suttill, le chef du grand réseau Prosper-PHYSICIAN, l'un des réseaux mis sur pied en France par le service secret britannique Special Operations Executive. Suttill les engage aussitôt. Armel, qui devient alors « Gaspard », et Pérégrine deviennent les intimes de Suttill, qui fait de Guerne son second dans le réseau. Il cesse toute activité littéraire.

1943

  • Janvier-juin. Il se consacre entièrement aux activités du réseau Prosper-PHYSICIAN. Il monte notamment plusieurs sous-réseaux :
    • Gaspard I, à Maule. Le secteur comprend un terrain d'atterrissage et un dépôt d'armes. Il sert de lieu de rassemblement pour les nombreux résistants recrutés dans l’École d'agriculture de Grignon.
    • Gaspard II, en Bretagne (Nantes, Guémené-Penfao, Rennes). Armel Guerne confie la direction de ce secteur au frère de sa femme Pérégrine, Charles Berruet « Christophe », dont la femme Suzanne devient l'agent de liaison.
    • Gaspard III, dans les Ardennes (Charleville-Mézières) et dans l'Aisne (Vervins, Hirson). Au vu du développement de ce secteur, avec ses dépôts d'armes et un groupe de saboteurs d'aiguillages ferroviaires, le SOE envoie deux agents canadiens Frank Pickersgill « Bertrand » et John Macalister « Valentin » pour y constituer un nouveau réseau, ARCHDEACON. Mais ce réseau avorte finalement en raison de l'arrestation des deux canadiens le à Dhuizon en Sologne, très peu de temps après leur arrivée, alors qu'ils sont en route pour rencontrer Francis Suttill et Armel Guerne à la gare d'Austerlitz pour le passage de témoin.
  • À la fin du mois de juin, le réseau s'effondre : Francis Suttill « Prosper », Gilbert Norman « Archambault », Andrée Borrel « Denise » sont arrêtés le , et dans les semaines qui suivent de nombreux membres du réseau également. Le 30, se réunissent à Paris pour discuter des mesures de sécurité à prendre : • Michael Trotobas « Sylvestre », chef du réseau FARMER à Lille • Gustave Biéler « Guy », chef du réseau MUSICIAN à Saint-Quentin • Marcel Fox « Ernest », chef du réseau PUBLICAN • Jean Worms « Robin », chef du réseau JUGGLER à Châlons-sur-Marne • la comtesse de La Rochefoucauld • les Guerne. Mais aucune décision n'est prise. Avec France Antelme, il envisage son départ à Londres à la lune de juillet, pour suivre l'entraînement d'agent.
  • Juillet. Le 1er, vers 14 h 30, à la sortie du restaurant Chez Tutulle, 8 rue Troyon (Paris XVIIe), Armel Guerne et sa femme sont arrêtés, lors d’une souricière, tendue par la Gestapo, dans laquelle tombent aussi les personnes qui déjeunaient avec eux : Jean Worms « Robin », le chef du réseau JUGGLER et deux de ses amis, Paul Guérin et Claude Pissaro[4]. Aussitôt interné à la prison de Fresnes, Armel Guerne y passera environ quatre mois au grand secret, dans la cellule 311[5]. Lors des interrogatoires, il a l'occasion d'être mis en présence de Gilbert Norman, qui lui demande de mettre en application une convention établie avec les Allemands, selon laquelle tous les dépôts devraient leur être livrés en échange de l'assurance que toutes les personnes du réseau arrêtées auraient la vie sauve.
  • Septembre. Les Allemands emmènent Armel Guerne dans les Ardennes pendant quelques jours. En application de la convention, il demande aux résistants de livrer les dépôts d'armes.
  • Novembre. Le 11, il est transféré au camp de Royallieu, à la périphérie de Compiègne.

1944.

  • Janvier. Le 17, départ de Compiègne, par train spécial, en direction du camp de concentration de Buchenwald (sur la liste d'appel du camp, à côté du nom d'Armel Guerne, figure la mention suivante : « À surveiller spécialement : assistance aux Anglais » (témoignage d'un membre du sous-réseau Gaspard III, Marcel Godfrin, originaire de Muno, Ardennes). Dans les Ardennes, peu après un arrêt à la gare d'Amagne - Lucquy (entre Rethel et Charleville), dans la rampe de Faux que le train doit gravir au ralenti (les prisonniers savent ce détail, qui leur a été indiqué par des cheminots), une douzaine de prisonniers, dont Guerne, réussissent à sauter du train. Aidé deux jours par des cheminots, il revient à Paris, habillé en cheminot. Pendant deux mois, il se cache chez le libraire belge Alfred-Gérard Nizet, rue Dauphine, dans le VIe arrondissement. Il y devient, par sécurité, Auguste Planche, puis André Lebeau.
  • Mars. Il prend contact avec une filière d'évasion du BCRA, la ligne BOURGOGNE, dirigée par Georges Broussine[6]. Armel Guerne obtient alors de convoyer vers l'Espagne une dizaine d'aviateurs alliés tombés en territoire occupé. Le 30, il est à Pampelune.
  • Avril. Séjour en résidence surveillée à Leiza, en Navarre. À la fin du mois, il est libéré par les Espagnols, passe six jours à l'ambassade du Royaume-Uni à Madrid, puis gagne Gibraltar.
  • Mai. Il repart pour l'Angleterre en avion spécial. À Londres, sans obtenir de voir une seule fois l'un de ses chefs pour témoigner de ce qu'il sait, il est interné pendant près de six mois • d'abord au centre d'interrogation de Patriotic School, où il entre le  ; son interrogateur trouve son cas suspect, notamment les conditions de son évasion du train dans les Ardennes, et il conclut en recommandant de maintenir Guerne en détention • puis à Oratory School, où il est transféré sans explication le  ; il s'agit d'un camp spécial et secret, dit « camp 001 », non officiel et dont l'existence ne sera révélée que bien des années après.
  • Octobre. Il recouvre la liberté le 27, grâce à l'intervention de l'ambassade suisse.
Sources

[1] Biographie établie par Charles Le Brun [2] John Vader, Nous n'avons pas joué. L'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. [3] Dossier Armel Guerne aux National Archives britanniques, Kew, réf. HS 9/631/5. [4] Témoignages d’Armel Guerne, fonds Maurice Garçon, Archives nationales. [5] A. Biazot, P. Lecler, Face à la Gestapo, Euromédia, 2012.

 

Les dernières années (1944-1980)

Après la guerre, il traduit de nombreux auteurs, notamment Novalis, Rilke, Hölderlin, les frères Grimm, Melville, Virginia Woolf, Dürrenmatt, Elias Canetti, Lao Tseu et Kawabata, tout en poursuivant son œuvre personnelle.

Il se lie d’amitié avec Georges Bernanos (à partir de 1945) et avec Cioran (à partir du début des années 1950).

En 1962, André Breton publie Éphémérides surréalistes, 1955-1962, et distingue pour l'année 1957 trois livres importants, outre le sien propre L'Art magique et celui de Roger Caillois L'Incertitude qui vient des rêves, le livre-somme d'Armel Guerne Les Romantiques allemands.

À son sujet, Maurice Blanchot, rendant compte d'un ouvrage de Martin Buber, Récits hassidiques, écrit : « La traduction digne du texte — original sans origine — est d'Armel Guerne. »[7]

Armel Guerne obtient également la reconnaissance d'écrivains tels qu'Yves Bonnefoy, Marcel Brion, Robert Sabatier.

En 1960, Armel Guerne se retire dans le moulin à vent de Tourtrès (Lot-et-Garonne)[8]. Il y invite des poètes hennuyers : Madeleine Biefnot et son époux Franz Moreau, puis son compagnon le pédagogue Jacques Duez[9]. Il meurt le à l'hôpital de Marmande.

Son œuvre de traducteur, comme de poète ou essayiste est ancrée dans une haute estime du langage et du « verbe créateur », une dimension mystique de la parole, selon laquelle les langues humaines sont une « matrice spirituelle [...] une image directe du Verbe créateur »[10], un reflet du Verbe divin, lié à l'éternité. À travers ses traductions comme ses réflexions sur des auteurs orientaux ou occidentaux, d'hier ou d'aujourd'hui, avec un attrait particulier pour les Romantiques allemands, Guerne développe aussi une méditation plus générale sur la vocation spirituelle de l'homme, incarnée selon lui par la poésie comme « verbe vivant », c'est-à-dire une manière d'être, à l'opposé de ce qu'en a fait le monde contemporain, une réduction aux belles-lettres ou aux vanités du monde des apparences, encombré des vessies et lanternes de l'actualité littéraire et médiatique. Selon lui, la tâche essentielle revient à « apprendre à vivre et à écrire à fond, sans tricher »[11]. Mais alors que la poésie devrait aider l'homme à se respiritualiser, le monde contemporain lui apparaît comme la fin de notre civilisation. Défenseur du « poids vivant de la parole », il déplore : « Ce qui fausse aujourd'hui l'art d'écrire et l'écarte de ses magies opérant en silence sur la sensibilité et la richesse du lecteur, ce lien d'esprit à esprit par-dessus les mots, cette transfusion d'âme à âme, c'est que la plupart des auteurs n'écrivent que pour être imprimés et pour faire du bruit. Or le sublime don de l'œuvre écrite, son mode opératoire est le silence essentiel qu'elle apporte avec elle »[12]. Selon lui, « toute langue est, par essence, faite pour l'ineffable »[13], et la poésie se situe au-delà des mots et des paroles, dans l'itinéraire vivant qu'ils dessinent et incarnent, dans ce « chemin mystérieux qui va vers l'intérieur », dont parle Novalis ; elle est « le chant de l'être, son sentiment et sa conscience »[14].

Chronologie des dernières années (1944-1980)

1944. Après sa libération, il habite 74 Carleton Road (Tufnell Park, London N 7). Il travaille à Bush House. Il donne lecture de Mythologie de l'Homme[15] le à l’Institut Français du Royaume-Uni.

1945. Il y donne lecture à nouveau lecture de Mythologie de l'Homme, le 1er mars, sous les auspices de l’Institut Français du Royaume-Uni et de la Fédération Britannique de l’Alliance Française. Il fait la connaissance de Marie-Thérèse (Maïthé) Woog, fille du peintre Raymond Woog. Retour en France le [16]. Parution de Mythologie de l'homme et de La Cathédrale des douleurs aux éditions de la Jeune Parque. Armel Guerne vit alors avec Maïthé, dans le Sud-Est de la France, dans une ferme située à quelque six cents mètres de Cliousclat, près de Mirmande, dans la Drôme. Il baptise cette maison l'Arnaudière et y demeure sous le nom de Monsieur Arnaud afin de ne pas être importuné. Il aura deux enfants avec Maïthé : Christophe et Nathalie. C'est à cette époque qu'il rencontre Georges Bernanos, qui lui écrit : « …Car c'est bien émouvant pour moi de pouvoir me dire aujourd'hui, après avoir lu votre livre, que vous êtes bien l'homme que j'avais cru reconnaître dès le premier moment, et presque dès le premier regard, lorsque vous êtes entré brusquement dans notre maison, dans notre amitié, avec votre chère femme, un jour d'automne. »[17]. Un lien profond se tisse alors qui ne sera interrompu que par la mort du romancier en 1948.

1946. Parution de Danse des Morts à la Jeune Parque. Sur la base d'un dossier préparé par la DST qui a interrogé quatorze personnes depuis , une enquête est ouverte le contre Armel Guerne pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'état - complicité de séquestration » par le 2e tribunal militaire de Paris, vite dessaisi au profit de la cour de justice du département de la Seine. Il comparaît le et choisit Maître Maurice Garçon pour assurer sa défense. Par ailleurs, il est interviewé pour le Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale[18].

1947. Il rencontre Ellen Guillemin Nadel au café de Flore, à Saint-Germain-des-Prés. Dans l'affaire judiciaire engagée l'année précédente, le juge d'instruction conclut son rapport par une décision de classement, le .

Vers 1948. Liens d'amitié avec Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud, Régine Crespin et son mari, le germaniste Lou Bruder.

1949. Traduction de Europe ou la Chrétienté de Novalis.

1950. Traduction de Mardi de Herman Melville. Traduction des Hymnes, Élégies et autres poèmes de Friedrich Hölderlin. Traduction de Redburn de Herman Melville. Traduction des Hymnes à la Nuit de Novalis. Armel Guerne collabore à la revue « Janus » fondée par Daniel Mauroc.

1951. Traduction de Moi et ma cheminée de Herman Melville. Traduction de White Jacket du même auteur.

1952. Traduction de Lettres à une musicienne de Rainer Maria Rilke ; de Croisière de Virginia Woolf ; du Cirque Humberto d’Eduard Bass ; du Retour de l'âme prodigue.

1953. Traduction de Métaphysique du sentiment de Theodor Haecker ; de Je crois en Dieu de Josef Pieper et Henri Raskop ; du Nuage d'inconnaissance d'un moine anonyme anglais du XIVe siècle.

1954. En août/septembre, Armel Guerne est au château de madame Manceron, à Vimines (Savoie). Il y travaille (et y achève ?) la traduction de Moby Dick de Herman Melville. Parution de La Nuit veille chez Desclée de Brouwer. Armel Guerne a-t-il connu le philosophe roumain E.M. Cioran à cette époque ? Une correspondance régulière s'établit entre eux dès cette date.

1955. Traduction de U.S.A. d’Emile Schulthess.

1956. Traduction des Romantiques allemands (Friedrich Hölderlin, Jean Paul, Tieck, etc.) ; des Élégies de Duino de Rainer Maria Rilke (en fait Armel Guerne avait entamé ce travail bien antérieurement ; il a dit et écrit qu'il y avait passé dix ans) ; de l’Histoire des peuples de langue anglaise de Sir Winston Churchill (4 vol.).

1957. Parution du Temps des Signes chez Plon. Traduction de Réalités et Vérité de Friedrich Heer ; du Rêve dans le pavillon rouge de Ts'ao Siue-Kin (2 vol. dont le second ne paraîtra qu'en 1964, émaillé de fautes grossières, Armel Guerne n'ayant pas été prévenu de sa sortie et n'ayant pas eu accès aux épreuves).

1958. Traduction de Afrique d’Emile Schulthess (2 vol.) ; de La Panne de Friedrich Dürrenmatt ; préface pour Ronchamp d’Urs von Balthasar. Vers octobre : séjour à l'abbaye bénédictine Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, dans l'Yonne, où sont installées les Éditions du Zodiaque. Il y fait la connaissance de Dom Claude Jean-Nesmy avec qui il correspondra jusqu'à sa mort.

1959. Traduction de Confession créatrice de Paul Klee ; de La Promesse de Friedrich Dürrenmatt ; de Konjaku (attribué à Minamoto no Takakuni) ; de Emaki (rouleaux peints japonais).

1960. Il achète un moulin à vent en Lot-et-Garonne[19] et le restaure. Traduction de Interférences, de Kandinsky ; de L'Invention du monde d’Albert Bettex ; de Pays de neige et de Une nuée d'oiseaux blancs de Kawabata.

1961.  : « jour qu'on place le chapeau du moulin ». La Dépêche du Midi y consacre une page avec photographies. Armel Guerne commence à habiter sa nouvelle "demeure" tout en gardant son logement parisien, 26, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, Paris Ve. Les travaux de restauration du moulin avancent. Parution du Testament de la Perdition chez Desclée de Brouwer. Traduction du Juge et son bourreau de Friedrich Dürrenmatt ; du Soupçon du même auteur ; des Vierges romanes au Zodiaque.

1963. Traduction des Récits hassidiques de Martin Buber ; du Tao Tê King de Lao Tseu ; de En personne de Wols ; de La Nuit autour de ma maison de Karlheinz Deschner.

1964. Le 1er avril, Armel Guerne quitte définitivement son appartement de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Il en est chassé. Traduction de Poèmes et Sonnets de William Shakespeare.

« Je n'ai plus d'appartement à Paris depuis avril. Sans regret. Le moulin, dans son paysage, est un lieu d'élection que j'apprends chaque jour à apprécier un peu plus. Le silence magnifique. La quasi-solitude. La gentillesse humaine des gens alentour... »

1965. Traduction de Picasso à l'œuvre d’Edward Quinn et Roland Penrose. Mise en chantier des Jours de l'Apocalypse en août.

1966. Nerval, choix de textes, présentation et notes. Traduction du Chant sacré des heures (hymnes du bréviaire monastique) en appendice de Il y eut un soir il y eut un matin d’Æmiliana Löhr.

1967. Parution des Jours de l'Apocalypse aux éditions du Zodiaque. Traduction du Livre des Mille et une Nuits (6 volumes). Traduction des Contes de Grimm (2 vol.) ; de Florence sans soleil de Karlheinz Deschner.

1968. Mort de son grand ami - son aîné d'une dizaine d'années - le docteur Jacques-Émile Émerit (éminent acuponcteur et homéopathe, auteur d'une série d'ouvrages remarquables sur l'art des aiguilles) qu'il semble avoir connu pendant la guerre. Émerit est probablement l'homme qui lui a fait découvrir Paracelse.

1969. Traduction de Dr Jekyll et M.. Hyde (et autres nouvelles) de Robert Louis Stevenson.

1970. Traduction de Pensées et Aphorismes d’Henri Nouveau (le peintre et compositeur Henrik Neugeboren).

1971. En avril, il commence à souffrir d'un ulcère à l'estomac.

1972. Séjour de deux mois à l'hôpital de Marmande (début janvier à début mars). Une grippe sur une crise d'emphysème, séquelles des prisons allemandes et du bain forcé dans une rivière, en , lors de son évasion, afin d'échapper aux SS ; puis opération d'une hernie. Mort de sa mère en mars. Suicide de Kawabata Yasunari en mai. Reparution des Élégies de Duino auxquelles on demande à Armel Guerne de joindre les Sonnets à Orphée (Rainer Maria Rilke) ; traduction de Méditation et action du Tibétain Chögyam Trungpa. En octobre, édification d'un château d'eau sur le magnifique site où s'élève le moulin, « une tache sur le tapis magique » (in lettre à Pérégrine).

1973. Traduction de Fragments de Novalis. Armel Guerne souffre toujours de son ulcère à l'estomac. Remise du prix Mac Orlan.

1975. Traduction des Œuvres complètes de Novalis (2 vol.) chez Gallimard. Grand prix de la traduction Halpérine Kaminski et prix Jeanne-Scialtel de l’Académie française.

1976. Traduction de La Marquise d'O...de Heinrich von Kleist. En décembre, visite de Dom Claude Jean-Nesmy au "Vieux Moulin".

1977. En début d'année, il va passer deux mois chez sa sœur, dans le Perche, à cause du froid et de sa santé qui décline. Parution du Jardin Colérique, de Rhapsodie des fins dernières et de L'Âme insurgée (recueil de préfaces) chez Phébus. Juillet : nouveau séjour à l'hôpital de Marmande. Septembre : il se rend au Centre de Cambo-les-Bains pour tenter d'améliorer sa respiration. Un mois de soins. Fin d'année, Armel Guerne s'installe au presbytère de Tourtrès (où il avait déjà son bureau) à cause de son emphysème, le moulin étant trop humide et l'accès à sa chambre (par échelle de meunier) difficile. C'est aussi cette année-là que paraît The Prosper Double Cross qui raconte l'histoire du réseau Prosper avec de très nombreux témoignages d’Armel Guerne. L'auteur, John Vader, un Australien, ancien de la RAF, avait rencontré Armel Guerne dès 1972, date du début de son enquête.

1978. Traduction du Territoire de l'homme d’Elias Canetti.

1979. Parution de À Contre-Monde chez Privat. En automne, nouvelle visite de Dom Claude Jean-Nesmy au moulin.

1980. Le , rupture de l'aorte. Armel Guerne est une nouvelle fois transporté à l'hôpital. À son médecin accouru chez lui et qui recommande ce transport, il a la force de dire qu'il ne le souhaite pas. Et comme le médecin le presse, il articule, dans un tout dernier effort de lucidité : « Non ! » Ce sera son dernier mot. Le , il meurt à l'hôpital de Marmande, entre 7 et 8 heures du matin après un coma de 13 jours. Il est enterré au cimetière de Tourtrès, à quelques pas de son moulin. Le , Ellen Guillemin-Nadel mourra à son tour à l'hôpital de Tonneins, d'une rupture d'anévrisme au cerveau suivie d'une hémiplégie avec suspension de la parole. Elle est aussi enterrée au cimetière de Tourtrès.

 

Œuvres

L'auteur

  • Oraux, éd. Grenier, 1934
  • Le Livre des quatre éléments, G.L.M., 1938 ; Le Capucin, 2001
  • La Cathédrale des douleurs, La Jeune Parque, 1945 (Repris dans Danse des morts)
  • Mythologie de l'homme, La Jeune Parque, 1945 ; La Baconnière, 1946 ; Le Capucin, 2005
  • Danse des morts, La Jeune Parque, 1946 ; Le Capucin, 2005
  • La nuit veille, Desclée de Brouwer, 1954 ; InTexte, coll. « D'Orient et d'Occident », introduction de Jean-Yves Masson, 2006
  • Le Temps des signes, Plon, 1957 ; Granit, 1977 ; Le Capucin, 2005
  • Testament de la perdition, Desclée de Brouwer, 1961
  • Les Jours de l'Apocalypse, Éditions Zodiaque, 1967. Poèmes d'Armel Guerne et visions de saint Jean. Reproductions de détails de l'Apocalypse de Beatus de Liébana.
  • Rhapsodie des fins dernières, Phébus, 1977
  • Le Jardin colérique, Phébus, 1977
  • L'Âme insurgée, écrits sur le Romantisme, Phébus, 1977 ; Le Seuil, coll. « Points essais », édition augmentée, préface de Stéphane Barsacq, 2011
  • Temps coupable, Solaire, 1978 (repris dans Au bout du temps)
  • À contre-monde, Privat, coll. « La Contre-Horloge », 1979 (repris dans Au bout du temps)
  • Au bout du temps, Solaire, 1981
  • Le Poids vivant de la parole, Solaire, 1983
  • Fragments, Fédérop, 1985
  • Les Veilles du prochain livre, Le Capucin, 2000
  • Journal 1941-1942, Le Capucin, 2000
  • Le Poids vivant de la parole, Fédérop, 2007 ; édition revue et augmentée, contenant : • Temps coupable • L'Arbre de foi • À contre-monde • Le Sang lourd • Le Poids vivant de la parole • Poèmes inédits
  • André Masson ou les autres valeurs, Les Amis d'Armel Guerne asbl, 2007 (édition hors commerce)
  • Le Verbe nu. Méditation pour la fin des temps, Le Seuil, édition établie et préfacée par Sylvia Massias, 2014

Le passeur

  • Les Romantiques allemands, édition établie et présentée par Armel Guerne, Desclée de Brouwer, 1956, 1963 ; Phébus, 2004.
Traductions par Armel Guerne, Albert Béguin, Lou Bruder, Jean-François Chabrun, René Jaudon, Flora Klee-Palyi, Gilbert Socart et Robert Valençay.
Textes de : Hölderlin, Jean Paul, Ludwig Tieck, Novalis, les frères Friedrich et August Wilhelm Schlegel, Wackenroder, un poète inconnu, Franz Xaver von Baader, F. G. Wetzel, Hendrik Steffens, Clemens Brentano, Achim von Arnim, Adelbert von Chamisso, E.T.A. Hoffmann, Friedrich de La Motte-Fouqué, Contessa, Heinrich von Kleist, Karoline von Günderode, Bettina von Arnim, Beethoven, Eichendorff, Georg Büchner, Christian Dietrich Grabbe, Eduard Mörike.
(Volontairement isolée, cette œuvre majeure d’Armel Guerne assure un « pont » emblématique entre les textes « personnels » et le travail considérable du traducteur.)
  • Gérard de Nerval (choix d’œuvres, préface, notices), Club français du livre, 1966.

Le traducteur

De l'allemand

  • Les Romantiques allemands, texte français et présentation par Armel Guerne, Desclée de Brouwer, 1956, 1963 ; Phébus, 2004 (voir ci-dessus).
  • Novalis
    • Les Disciples à Saïs, G.L.M., 1939. Avec un frontispice d'André Masson.
    • Europe ou la chrétienté, collaboration à la réédition 1949 du numéro spécial des Cahiers du Sud sur le Romantisme allemand.
    • Hymnes à la nuit, Falaize, 1950.
    • Fragments, choix et traduction, Aubier-Montaigne, 1973.
    • Œuvres complètes, édition établie, traduite et présentée par Armel Guerne ; 2 vol. : I. Romans. Poésies. Essais. – II. Les fragments ; Gallimard, 1975.
    • Les Disciples à Saïs. Hymnes à la nuit. Chants religieux, avec quelques poèmes extraits d'Henri d'Ofterdingen, Gallimard, coll. « Poésie », 1980.
    • Henri d'Ofterdingen, Gallimard, coll. « L'Étrangère », 1997.
    • Journal intime après la mort de Sophie, Mercure de France, coll. « Le Petit Mercure », 1997.
  • Rainer Maria Rilke
    • Lettres à une musicienne, Falaize, 1952.
    • Les Élégies de Duino, Mermod, coll. « Du Bouquet », 1958. Dessins de Picasso.
    • Les Élégies de Duino. Les sonnets à Orphée, Édition bilingue, Le Seuil, 1972.
  • Friedrich Hölderlin, Hymnes, élégies et autres poèmes, Mercure de France, 1950 ; GF Flammarion, 1983.
  • Jacob et Wilhelm Grimm, Les Contes, Kinder- und Hausmärchen[20], Flammarion, coll. « L'Âge d'or », 1967 ; Le Seuil, 2003.
  • Heinrich von Kleist
    • La Marquise d'O… et autres nouvelles[21], Phébus, 1976.
    • Michael Kohlhaas et autres nouvelles[22], Phébus, coll. « Verso », 1983.
  • Friedrich Dürrenmatt
    • La Panne, Albin Michel, 1958 ; La Guilde du livre, 1960 ; Le Livre de poche, 2003.
    • La Promesse, Albin Michel, 1959 ; La Guilde du livre, 1964 ; Le Livre de poche, 2002.
    • Le Juge et son bourreau, Albin Michel, 1961 ; Le Livre de poche, 2002.
    • Le Soupçon, Albin Michel, 1961.
    • Romans (La Panne, Le Juge et son bourreau, Le Soupçon), Albin Michel, 1980.
  • Urs von Balthasar, Ronchamp (préface à un album de photos), Desclée de Brouwer, 1958.
  • Albert Bettex, L'Invention du monde, Delpire, 1960.
  • Martin Buber, Récits hassidiques, Plon, 1963.
  • Elias Canetti, Le Territoire de l'homme : réflexions 1942-1972, Albin Michel, 1978 ; Le Livre de poche, 1998.
  • Karlheinz Deschner
    • La Nuit autour de ma maison, Albin Michel, 1963.
    • Florence sans soleil, Albin Michel, 1963.
  • Theodor Haecker, Métaphysique du sentiment, Desclée de Brouwer, 1953.
  • Friedrich Heer, Réalités et vérité, Desclée de Brouwer, 1957.
  • Wassily Kandinsky, Interférences, Delpire, 1960.
  • Paul Klee, Aquarelles et dessins, trad. de Confession créatrice et Poèmes, Delpire, 1959.
  • Henri Nouveau (Henrik Neugeboren), Pensées et aphorismes : fragments de journal de 1926 à 1955, Richard-Masse / La Revue musicale, 1970.
  • Paracelse, Les Prophéties (texte établi par Charles Le Brun), Le Rocher, 1985.
  • Josef Pieper et Henri Raskop, Je crois en Dieu. Un Catéchisme pour adultes, Desclée de Brouwer, 1953.
  • Emile Schulthess
    • Afrique I et Afrique II, Delpire, 1955.
    • U.S.A., photos d'un périple aux États-Unis d'Amérique, Delpire, 1955.
  • Wols, En personne (traduction du texte de Werner Haftmann), Delpire, 1963.

De l'anglais

  • Anonyme (mystique anglais du XIVe siècle), Le Nuage d'inconnaissance, Éditions des Cahiers du Sud, 1953 ; Club du livre religieux, 1957 ; Le Seuil, 1977.
  • Herman Melville
    • Mardi, traduit de l'anglais par Charles Cestre, texte français revu par Armel Guerne, couverture de Max Ernst, Robert Marin, 1950 ; Lebovici/Ivrea, 1984.
    • Moby Dick, Le Sagittaire, 1954 ; Le Club français du livre, 1955 ; Phébus, 2005 ; Libretto, 2007 et 2011.
    • Moi et ma cheminée ; Jimmy Rose ; L'heureuse faillite, Falaize, 1951 ; Le Seuil, 1984 ; L'Ampoule, 2003.
    • Redburn ou sa première croisière, préface de Pierre Mac Orlan, couverture de Max Ernst, Robert Marin, 1950 ; Gallimard, 1976.
    • White Jacket (avec Charles Cestre), Robert Marin, 1950 ; Julliard, 1992.
  • Sir Winston Churchill, Histoire des peuples de langue anglaise (4 vol.), Plon, 1956-1959 ; Metvox Publications, 2017.
  • Edward Quinn et Roland Penrose, Picasso à l'œuvre, Manesse, 1965.
  • William Shakespeare, Poèmes et Sonnets, Desclée de Brouwer, 1964 ; Rencontre, 1969.
  • Robert Louis Stevenson, Dr Jekyll et M.. Hyde (suivi de Alolla, Le Voleur de Cadavres, Janet la Déjetée, Markheim), Cercle du Bibliophile/Edito service, 1968 ; Phébus, 1994 ; Phébus-libretto, 2010.
  • Chögyam Trungpa, Méditation et Action, Causeries au Centre Tibétain de Samyê-Ling mises en français par Armel Guerne, Fayard, 1973.
  • X, Le Retour de l'Âme prodigue (avec Yvonne Vineuil), Éditions des Cahiers du Sud, 1952.
  • Virginia Woolf, Croisière (The Voyage Out), Robert Marin, 1952 ; Les Belles lettres, 2016.

Du tchèque

  • Eduard Bass, Le Cirque Humberto, Albin Michel, 1952 ; Club du livre sélectionné, 1952 ; Club du Livre du mois, 1954 ; L'Ambassade du livre, 1965.

Du chinois

Du japonais

  • Emaki. L'art classique des rouleaux peints japonais, par A. Hase et D. Seckel, texte français par Armel Guerne, Delpire, 1959.
  • Konjaku, 34 récits fantastiques du XIe siècle traduits par Tsukakoshi Satoshi, version française par Armel Guerne, Delpire, 1959.
  • Kawabata Yasunari (traduit du japonais par Fujimori Bunkichi, texte français par Armel Guerne)
    • Pays de neige, Albin Michel, 1960 ; Le Club français du livre, 1961 ; Le Livre de poche, 1971.
    • Nuée d'oiseaux blancs, Plon, 1960 ; La Guilde du livre, 1969 ; Rombaldi, 1970 ; Sillage, 2009.

Du grec et du latin liturgique

  • L’Hymne acathiste et hymnes latines, dans Vierges romanes, Éditions Zodiaque, 1961.
  • Le Chant sacré des heures, hymnes du bréviaire monastique, dans Il y eut un soir, il y eut un matin d’Æmiliana Löhr, Saint-Paul, 1966.

Cas particulier

Correspondance

  • Lettres de Guerne à Cioran, 1955-1978, collection Lettres d’hier et lettres d’aujourd’hui, Le Capucin, 2001.
  • Armel Guerne / Dom Claude Jean-Nesmy, Lettres 1954-1980, Le Capucin, 2005.
  • E.M. Cioran, A. Guerne Lettres 1961-1978, édition établie et annotée par Vincent Piednoir, éditions de L’Herne, 2011.

Bibliographie

Ouvrages

  • (en) John Vader, The Prosper Double-Cross, a factual history mystery of French Resistance, Sunrise Press, Australia, 1977. (ISBN 0959642501)
  • John Vader, Nous n’avons pas joué. L’effondrement du réseau Prosper 1943, traduction (de The Prosper Double-Cross), notes et annexes de Charles Le Brun, Paris, Le Capucin, 2002. (ISBN 2-913493-41-6)
  • Charles Le Brun, Jean Moncelon, Armel Guerne l’Annonciateur, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, 2016. (ISBN 978-2-36371-160-1)

Thèses et mémoires

Discographie

  • Paraphrases sur Les Jours de l’Apocalypse. I-IX. — Poèmes d’Armel Guerne. X-XIV. — Visions de saint Jean, traduites par François Philippe de Mesenguy. Improvisations sur des antiennes du graduel romain et chorals luthériens. Marie-Christine Barrault, récitante ; Pascal Vigneron, orgue. CD réf. QM 7047 DDD, édition Quantum, 2008[23].

Notes et références

  1. E. M. Cioran—Armel Guerne, Lettres 1961-1978, L’Herne, 2011, p. 11.
    • Jeanne Gabrielle Berruet (1907, Angers - 1993, Paris), surnommée familièrement Pérégrine. Elle enseigna dans un cours complémentaire, en province, de 1927 à 1931. Ils se marièrent le 31 octobre 1939, à Paris. Pendant la guerre, elle fut associée à l'activité de son mari. En 1943, elle fut arrêtée et déportée par les Allemands. Après la guerre, elle fut la secrétaire bénévole de Georges Bernanos. Elle aida aussi le Chanoine Osty pour la mise au propre de sa traduction de la Bible.
    • Marie-Thérèse Woog, pianiste, fille du peintre Raymond Woog, surnommée Maïthé. Ils se rencontrèrent à Londres en 1945 et ils eurent un fils, Christophe Woog, né le et une fille Nathalie Woog, née le . Elle s'est alors convertie au catholicisme. Maïthé aussi fit partie d’un réseau de la section F du SOE, le réseau JOCKEY implanté dans la Drôme où elle fut courrier de Pierre Raynaud « Alain ».
    • Ellen Guillemin Nadel, fille du poète allemand Arno Nadel (de). Ils se rencontrèrent en 1947 au Café de Flore, à Saint-Germain-des-Prés. Elle mourut le , sept ans après Armel Guerne, à l'hôpital de Tonneins, d'une rupture d'anévrisme au cerveau suivie d'une hémiplégie avec suspension de la parole. Comme lui, elle est enterrée au cimetière de Tourtrès.
  2. Le dramaturge Daniel Mauroc racontera dans un témoignage que, transporté par un vélo-taxi, il eut pendant le trajet une insolite conversation sur la poésie avec le pédaleur qui n'était autre qu'Armel Guerne.
  3. Source [4]
  4. Source [2]
  5. Après la guerre, Armel Guerne apportant aux éditions Sorlot une traduction de Paracelse, aura la surprise d'y trouver Georges Broussine, momentanément engagé dans cette maison dont le patron a été soupçonné de collaboration.
  6. Nouvelle Revue française, .
  7. « visites.aquitaine.fr/moulin-de… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  8. « moncelon.com/cahiersdumoulin22… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. Armel Guerne, L'âme insurgée. Écrits sur le Romantisme, Le Seuil, coll. « Points Essais », 2011, p. 67.
  10. Armel Guerne, Le Verbe nu. Méditation pour la fin des temps, Le Seuil, 2014, p. 13.
  11. « La fugue », dans Le Verbe nu. Méditation pour la fin des temps, Le Seuil, 2014, p. 210-211.
  12. Armel Guerne, L'âme insurgée. Écrits sur le Romantisme, Le Seuil, coll. « Points Essais », 2011, p. 81.
  13. Armel Guerne, L'âme insurgée. Écrits sur le Romantisme, p. 97.
  14. Mythologie de l'Homme paraîtra en France quelques mois plus tard aux éditions de la Jeune Parque
  15. Le tampon de son passeport indique cette date, à Dieppe.
  16. Lettre de Bernanos à Armel Guerne, du
  17. Le témoignage d'Armel Guerne, recueilli par Mlle Patrimonio les et , se trouve aux Archives nationales (série 72 AJ) ; Charles Le Brun en fournit la transcription comme annexe IV de John Vader, p. 280-307.
  18. Prix 1 000 frs de l'époque, soit 100 000 anciens francs
  19. La traduction d'Armel Guerne couvre l'intégralité des Contes populaires allemands des frères Grimm. Mises à part les deux éditions indiquées, il existe une multitude de rééditions de certains contes, chez Gallimard, Gründ, Le Seuil, Corentin et Le Capucin.
  20. La Marquise d'O… ; Le Tremblement de terre du Chili ; Fiançailles à Saint-Domingue ; L'Enfant trouvé.
  21. Michael Kohlhaas ; La Mendiante de Locarno ; Sainte Cécile ; Le Duel.
  22. Enregistré du 22 au 27 juillet 2008 aux Grandes orgues Curt Schwenkedel de la cathédrale Saint-Étienne de Toul et les 28-29 juillet à l’église Sainte-Jeanne-d'Arc de Versailles.

Voir aussi

Sources

  • Site de l'association des Amis d'Armel Guerne
  • Archives au siège de l'association des Amis d'Armel Guerne
  • Archives du fonds Armel Guerne déposées à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine
  • Les Cahiers du Moulin, Bulletin de liaison semestriel édité par les "Amis d'Armel Guerne". Dix-neuf numéros parus d' à .

Liens externes

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  • Armel Guerne, sur Wikiquote

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  • Armel Guerne : entre le verbe et la foudre, catalogue d'exposition sous la direction de Philippe Blanc, Bibliothèque Municipale de Charleville-Mézières, du au  ; exposition présentée à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (CH) du au et à la Maison de la Poésie et de la Langue française à Namur (B) du 12 au .
  • « Armel Guerne », sur la base de données des personnalités vaudoises sur la plateforme « Patrinum » de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  • Manifeste pour un nouveau romantisme (1978), émission radiophonique de Michel Le Bris. Comprend de nombreuses interventions d'Armel Guerne.
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