Élections fédérales allemandes de 2021

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Élections fédérales allemandes de 2021
736 sièges du Bundestag
(Majorité absolue : 369 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 61 181 072
Votants 46 854 508
76,58 % en augmentation 0,4
Votes exprimés 46 442 023
Votes nuls 412 485
SPD – Olaf Scholz
Voix 11 955 434
25,74 %
en augmentation 5,2
Sièges obtenus 206 en augmentation 53
CDU – Armin Laschet
CDU/CSU
Voix 11 178 298
24,07 %
en diminution 8,9
Sièges obtenus 197 en diminution 49
Grünen – Annalena Baerbock
Voix 6 852 206
14,75 %
en augmentation 5,8
Sièges obtenus 118 en augmentation 51
FDP – Christian Lindner
Voix 5 319 952
11,45 %
en augmentation 0,7
Sièges obtenus 92 en augmentation 12
AfD – Alice Weidel et Tino Chrupalla
Voix 4 803 902
10,34 %
en diminution 2,3
Sièges obtenus 83 en diminution 11
Linke – Dietmar Bartsch et Janine Wissler
Voix 2 270 906
4,89 %
en diminution 4,4
Sièges obtenus 39 en diminution 30
20e législature du Bundestag
Diagramme
Chancelier fédéral
Sortant Élu
Angela Merkel
CDU
Olaf Scholz
SPD
Direction fédérale des Élections
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Les élections fédérales allemandes de 2021 (en allemand : Bundestagswahl 2021) ont lieu le afin de renouveler les membres du Bundestag. À l'issue de ces élections fédérales débute la vingtième législature de la République fédérale d'Allemagne. Les élections régionales à Berlin et en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, ainsi qu'un référendum d'initiative populaire berlinois, ont lieu le même jour.

La chancelière sortante, Angela Merkel, ne se représente pas, ouvrant la voie à une succession tumultueuse au sein de l'Union chrétienne-démocrate. Annegret Kramp-Karrenbauer, d'abord élue présidente du parti, a par la suite été remplacée par Armin Laschet après des résultats décevants aux élections dans les Länder. De son côté, le Parti social-démocrate connait également plusieurs crises depuis sa défaite aux dernières législatives, la présidence du parti changeant plusieurs fois de tête, conduisant à une remise en cause en interne de leur participation à la grande coalition.

Le Parti social-démocrate du vice-chancelier Olaf Scholz arrive en tête du scrutin, devançant les Unions chrétiennes d'Armin Laschet, qui réalisent leur plus mauvais résultat historique. À l'exception d'une grande coalition, aucune majorité n'est possible sans l'apport d'au moins trois partis pour la première fois depuis plus de soixante ans, ce qui rend le rôle des Verts et du Parti libéral-démocrate déterminant.

Après avoir conclu le un accord-cadre, les dirigeants du Parti social-démocrate, des Verts et du Parti libéral-démocrate entreprennent des négociations de coalition qui se concluent positivement six semaines plus tard. Le , Olaf Scholz est élu chancelier fédéral et forme le cabinet Scholz, un gouvernement de coalition en feu tricolore rassemblant ces trois partis, une première au niveau fédéral.

Contexte

La chancelière sortante Angela Merkel.

Ces élections ont lieu dans le contexte du départ annoncé du pouvoir de la chancelière Angela Merkel, après quinze années passées à la tête du gouvernement allemand. Après les résultats décevants de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) aux élections régionales en Bavière et en Hesse, Angela Merkel quitte en effet la présidence du parti fin 2018 afin d'ouvrir la voie à sa dauphine Annegret Kramp-Karrenbauer, élue à la tête du parti en décembre de la même année[1].

Les mauvais résultats de la CDU aux élections européennes de — les plus bas que le parti ait jamais obtenu lors d'un tel scrutin —, ainsi que la montée d'une tendance plus conservatrice au sein de la CDU en réponse à celle du parti d’extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) conduisent cependant Kramp-Karrenbauer à se retirer en [2]. Le 33e congrès de la CDU organisé en voit la victoire au second tour d'Armin Laschet, qui prend la tête du parti afin de mener la CDU aux législatives de septembre[3].

Organisation

Système électoral

Article détaillé : Système électoral allemand.
Présentation schématique du système électoral allemand.

Les députés (Mitglieder des Bundestages, MdB) sont élus pour une législature (Wahlperiode) de quatre ans au scrutin majoritaire uninominal et proportionnel par compensation.

Conformément à la loi électorale fédérale, le Bundestag se compose de 598 députés, dont 299 élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans 299 circonscriptions.

Le jour du scrutin, chaque électeur dispose de deux voix :

  • la « première voix » (Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription (Direktkandidaten im Wahlkreis) ;
  • la « seconde voix » (Zweitstimme) lui permet de voter pour une liste de candidats présentée dans le cadre de son État fédéré (Landesliste).

À l'issue du dépouillement, l'intégralité des 598 sièges est répartie au scrutin proportionnel de Sainte-Lagüe sur la base des secondes voix entre les partis politiques totalisant plus de 5 % des suffrages exprimés au niveau national ou qui l'ont emporté dans au moins trois circonscriptions. Le seuil de 5 % ne s'applique cependant pas aux partis représentant l'une des minorités officiellement reconnues par le gouvernement allemand — Sorabes, Danois, Frisons et Roms — pour lesquels seul le quotient électoral s'applique[4].

Une fois la répartition proportionnelle effectuée, les sièges alloués à chaque parti sont pourvus en priorité par les députés fédéraux élus au scrutin majoritaire. Les sièges non pourvus avec les « premières voix » sont ensuite comblés par les candidats présents sur les listes régionales.

Avec un tel mode de scrutin, il est possible pour un parti de remporter plus de sièges au scrutin majoritaire que ce que la répartition proportionnelle lui accorde. Ces mandats supplémentaires (Überhangmandat) sont conservés et des mandats complémentaires (Ausgleichsmandat) sont attribués aux autres partis afin de rétablir la proportionnalité de la représentation parlementaire. Le nombre total de députés fédéraux se trouve ainsi augmenté.

Convocations des élections

La convocation des élections fédérales est une prérogative propre au président de la République fédérale, qui doit toutefois tenir compte des recommandations du gouvernement fédéral. Comme le prévoit l'article 39 de la Loi fondamentale, ladite convocation doit être rendue publique entre quarante-six et quarante-huit mois après l'ouverture de la législature sortante.

Législature

La 20e législature du Bundestag, issue des élections fédérales de , doit durer quatre ans, sauf si celle-ci devait être abrégée par une dissolution qui serait décidée, à certaines conditions, par le président de la République fédérale. C'est après l'ouverture de cette législature que devront débuter les traditionnelles tractations propres à la formation d'un gouvernement fédéral.

Principaux partis

Parti Idéologie Chef de file Résultats en 2017
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Armin Laschet[5]
(Ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie)
26,8 % des voix
200 députés
Union chrétienne-sociale en Bavière
Christlich-Soziale Union in Bayern
6,2 % des voix
45 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Olaf Scholz[6]
(Vice-chancelier, ministre fédéral des Finances)
20,51 % des voix
153 députés
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Droite à extrême droite
Euroscepticisme, national-conservatisme, populisme de droite
Alice Weidel et
Tino Chrupalla[7]
12,64 % des voix
94 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre à centre droit
Libéralisme, libéralisme économique
Christian Lindner[8] 10,75 % des voix
80 députés
Die Linke
La Gauche
Extrême gauche à gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme, populisme de gauche
Janine Wissler et
Dietmar Bartsch[9]
9,24 % des voix
69 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie politique, progressisme, europhilie
Annalena Baerbock[10] 8,94 % des voix
67 députés

Sondages

Campagne

CDU-CSU

Le candidat du parti, Armin Laschet, entend s'inscrire dans la continuité de la chancelière Angela Merkel, en particulier en matière d'orthodoxie budgétaire. Il s'oppose ainsi à l’introduction d’un impôt sur la fortune comme le souhaitent les partis de gauche, propose de supprimer la taxe de solidarité et de réduire de 30 % à 25 % l’imposition maximale sur les bénéfices des entreprises. Il fait de la baisse des taux d’endettement des administrations publiques l'une des priorités de son programme économique[11].

Initialement favorite du scrutin, la CDU chute de 27 à 20 % d'intentions de vote entre début aout et début septembre, en partie à cause des faux pas de son chef de file Armin Laschet, lequel était notamment apparu hilare lors d'un déplacement dans une commune victime des inondations de la mi-juillet en Rhénanie[12]. La CDU est également affaiblie par plusieurs affaires de corruption et scandales politico-financiers, comme le scandale Wirecard et le versement de pots-de-vin à des députés conservateurs par des fabricants de masques durant la pandémie de Covid-19 (affaire des masques). Enfin, des tensions internes alimentées par un très fort courant national-libéral se sont également rajoutées à la campagne[13].

Die Linke

Le parti de gauche met en avant les questions sociales, appelant à une meilleure répartition des richesses. Il propose de créer un prélèvement exceptionnel Covid-19 sur les plus riches et de rétablir l’impôt sur la fortune. Il revendique également une hausse du salaire minimum à 12,50 euros de l’heure (contre 9,60 euros actuellement), l'introduction d'un système de plafonnement des loyers et des investissements plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Sur les questions de politique internationale, il souhaite apaiser les tensions entre les États occidentaux et la Chine et la Russie, la dissolution de l’OTAN et la création d’un « organisme multilatéral de sécurité commune » pour désamorcer les conflits[14].

Principaux thèmes abordés

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Au mois de , d'importantes inondations remettent la question climatique au centre des débats. Le Parti social-démocrate appelle à « tout faire pour arrêter le réchauffement climatique » tandis que la CDU/CSU souhaite « accélérer les mesures de protection du climat »[15]. À la fin juillet, 56 % des Allemands estiment que ces inondations rendent la lutte contre le changement climatique « encore plus importante qu’avant » et 73 % pensent que le gouvernement n'agit pas suffisamment dans ce domaine. Seuls les sympathisants du parti AfD sont majoritairement d’un avis opposé[16].

À la suite de ces événements, six jeunes de moins de 30 ans débutent à la fin du mois d' suivant une grève de la faim face au palais du Reichstag. Ils demandent un dialogue sincère avec les responsables des principales formations politiques avant la tenue du scrutin et la mise en place d'une convention citoyenne pour décider de mesures ambitieuses pour le climat[17],[18],[19].

Difficultés logistiques

À Berlin, les opérations de vote sont retardées de plusieurs heures[20]. Certains bureaux de la capitale fédérale ferment à 20 h, au lieu de 18 h comme dans le reste du pays, d'autres doivent fermer en cours de journée car ils ne disposent plus de bulletins de vote[21]. Les élections fédérales étant combinées avec les élections pour la Chambre des députés berlinoise de même que le référendum sur une initiative populaire pour l'expropriation de certains logements, les opérations de votes sont plus longues, aussi en raison de mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19[22]. À cela vient s'ajouter le marathon de Berlin qui a lieu également le  : plusieurs artères sont bloquées, ce qui complique la circulation dans la capitale fédérale[23].

Résultats

National

Résultats des élections fédérales allemandes de 2021[24]
Partis Sièges de circonscription Sièges de liste Total
sièges
+/−
Votes % Sièges +/− Votes % +/− Sièges
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 12 234 690 26,63 121 en augmentation 62 11 955 434 25,74 en augmentation 5,23 85 206 en augmentation 53
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne[a] (CDU) 10 451 524 22,54 98 en diminution 87 8 775 471 18,89 en diminution 7,86 54 152 en diminution 48
Union chrétienne-sociale en Bavière[a] (CSU) 2 788 048 6,01 45 en diminution 1 2 402 827 5,17 en diminution 0,99 0 45 en diminution 1
Total Unions chrétiennes (CDU/CSU) 13 239 572 28,56 143 en diminution 88 11 178 298 24,07 en diminution 8,83 54 197 en diminution 49
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 6 469 081 13,95 16 en augmentation 15 6 852 206 14,75 en augmentation 5,81 102 118 en augmentation 51
Parti libéral-démocrate (FDP) 4 042 951 8,72 0 en stagnation 5 319 952 11,45 en augmentation 0,70 92 92 en augmentation 12
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 4 695 611 10,13 16 en augmentation 13 4 803 902 10,34 en diminution 2,29 67 83 en diminution 11
Die Linke (Linke) 2 307 536 4,98 3 en diminution 2 2 270 906 4,89 en diminution 4,35 36 39 en diminution 30
Électeurs libres (FW) 1 334 739 2,88 0 en stagnation 1 127 784 2,43 en augmentation 1,43 0 0 en stagnation
Parti de protection des animaux (Tierschutz) 163 201 0,35 0 en stagnation 675 353 1,45 en augmentation 0,65 0 0 en stagnation
Parti des bases démocratiques d'Allemagne (dieBasis) 735 451 1,59 0 en stagnation 630 153 1,36 Nv 0 0 en stagnation
Die PARTEI 543 145 1,17 0 en stagnation 461 570 0,99 en augmentation 0,01 0 0 en stagnation
Team Tödenhofer 5 700 0,01 0 en stagnation 214 535 0,46 Nv 0 0 en stagnation
Parti des pirates (Piraten) 60 839 0,13 0 en stagnation 169 923 0,37 en diminution 0,03 0 0 en stagnation
Volt Allemagne (Volt) 78 339 0,17 0 en stagnation 165 474 0,36 Nv 0 0 en stagnation
Parti écologiste-démocrate (ÖDP) 152 792 0,33 0 en stagnation 112 314 0,24 en diminution 0,06 0 0 en stagnation
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) 1 090 0,00 0 en stagnation 65 574 0,14 en diminution 0,26 0 0 en stagnation
Fédération des électeurs du Schleswig du Sud[b] (SSW) 35 027 0,08 0 en stagnation 55 578 0,12 Nv 1 1 en augmentation 1
Autres partis[c] 262 249 0,57 0 384 067 0,83 0 0
Indépendants 110 894 0,24 0 en stagnation 0 en stagnation
Votes valides 46 362 013 98,95 46 442 023 99,12
Votes blancs et nuls 492 492 1,05 412 485 0,88
Total 46 854 508 100 299 en stagnation 46 854 508 100 437 736 en augmentation 27
Abstentions 14 326 564 23,42 14 326 564 23,42
Inscrits / participation 61 181 072 76,58 61 181 072 76,58

Résultats par Länder

Résumé

Résultats par Länder
Partis BW NI BY BE BR HB HH HE
% +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/-
SPD 21,6 en augmentation 5,3 33,1 en augmentation 5,7 18,0 en augmentation 2,7 23,5 en augmentation 5,6 29,5 en augmentation 11,9 31,5 en augmentation 4,7 29,7 en augmentation 6,2 27,6 en augmentation 4,0
CDU/CSU 24,8 en diminution 9,6 24,2 en diminution 10,8 31,7 en diminution 7,1 15,9 en diminution 6,8 15,3 en diminution 11,4 17,2 en diminution 7,9 15,5 en diminution 11,8 22,8 en diminution 8,0
Grünen 17,2 en augmentation 3,7 16,1 en augmentation 7,4 14,1 en augmentation 4,3 22,4 en augmentation 9,8 9,0 en augmentation 4,0 20,8 en augmentation 9,8 24,9 en augmentation 11,0 15,8 en augmentation 6,1
FDP 15,3 en augmentation 2,5 10,5 en augmentation 1,2 10,5 en augmentation 0,4 9,1 en augmentation 0,1 9,3 en augmentation 2,2 9,3 en diminution 0,1 11,4 en augmentation 0,6 12,8 en augmentation 1,2
AfD 9,6 en diminution 2,6 7,4 en diminution 1,7 9,0 en diminution 3,4 8,4 en diminution 3,6 18,1 en diminution 2,1 6,9 en diminution 3,1 5,0 en diminution 2,8 8,8 en diminution 3,1
Linke 3,3 en diminution 3,0 3,3 en diminution 3,7 2,8 en diminution 3,3 11,4 en diminution 7,3 8,5 en diminution 8,7 7,7 en diminution 5,7 6,7 en diminution 5,5 4,3 en diminution 3,8
Partis MV NW RP SL SN ST SH TH
% +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/- % +/-
SPD 29,1 en augmentation 14,0 29,1 en augmentation 3,2 29,4 en augmentation 5,2 37,3 en augmentation 10,1 19,3 en augmentation 8,7 25,4 en augmentation 10,2 28,0 en augmentation 4,7 23,4 en augmentation 10,2
CDU/CSU 17,4 en diminution 15,7 26,0 en diminution 6,7 24,7 en diminution 11,2 23,6 en diminution 8,8 17,2 en diminution 9,7 21,0 en diminution 9,3 22,0 en diminution 12,0 16,9 en diminution 11,9
Grünen[d] 7,8 en augmentation 3,6 16,1 en augmentation 8,5 12,6 en augmentation 5,0 8,6 en augmentation 4,0 6,5 en augmentation 2,8 18,3 en augmentation 6,4 6,6 en augmentation 2,5
FDP 8,2 en augmentation 2,0 11,4 en diminution 1,7 11,7 en augmentation 1,3 11,5 en augmentation 3,9 11,0 en augmentation 2,8 9,5 en augmentation 1,7 12,5 en diminution 0,2 9,0 en augmentation 1,2
AfD 18,0 en diminution 0,6 7,3 en diminution 2,2 9,2 en diminution 2,0 10,0 en diminution 0,1 24,6 en diminution 2,4 19,6 en stagnation 6,8 en diminution 1,4 24,0 en augmentation 1,3
Linke 11,1 en diminution 6,8 3,7 en diminution 3,8 3,3 en diminution 3,6 7,2 en diminution 5,7 9,3 en diminution 6,7 9,6 en diminution 8,1 3,6 en diminution 3,6 11,4 en diminution 5,4
SSW 3,2 Nv

Détaillé

Bade-Wurtemberg
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
CDU 1 477 612 24,84 en diminution 9,56 33 en diminution 5 0 33 en diminution 5
SPD 1 287 934 21,65 en augmentation 5,26 1 en augmentation 1 21 22 en augmentation 6
Grünen 1 022 226 17,18 en augmentation 3,71 4 en augmentation 4 14 18 en augmentation 5
FDP 908 039 15,26 en augmentation 2,54 0 en stagnation 16 16 en augmentation 4
AfD 571 336 9,60 en diminution 2,59 0 en stagnation 10 10 en diminution 1
Linke 196 874 3,31 en diminution 3,04 0 en stagnation 3 3 en diminution 3
Autres 485 639 8,16 - 0 - 0 0 -
Votes valides 5 949 660 99,19
Votes invalides 47 657 0,81
Total 5 997 317 100 - 38 en stagnation 64 102 en augmentation 6
Abstentions 1 714 214 22,24
Inscrits/Part. 7 711 531 77,76
 
Basse-Saxe
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 1 498 500 33,13 en augmentation 5,69 22 en augmentation 8 3 25 en augmentation 5
CDU 1 093 579 24,18 en diminution 10,76 8 en diminution 8 10 18 en diminution 3
Grünen 726 613 16,06 en augmentation 7,35 0 en stagnation 13 13 en augmentation 7
FDP 474 638 10,49 en augmentation 1,21 0 en stagnation 8 8 en augmentation 1
AfD 336 434 7,44 en diminution 1,65 0 en stagnation 6 6 en diminution 1
Linke 148 657 3,29 en diminution 3,66 0 en stagnation 3 3 en diminution 2
Autres 244 800 5,41 - 0 - 0 0 -
Votes valides 4 523 221 99,12
Votes invalides 39 921 0,88
Total 4 563 142 100 - 30 en stagnation 43 73 en augmentation 7
Abstentions 1 542 239 25,25
Inscrits/Part. 6 105 381 74,75
 

Bavière
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
CSU 2 402 827 31,74 en diminution 7,08 45 en diminution 1 0 45 en diminution 1
SPD 1 361 242 17,98 en augmentation 2,68 0 en stagnation 23 23 en augmentation 5
Grünen 1 067 830 14,10 en augmentation 4,33 1 en augmentation 1 18 19 en augmentation 8
FDP 798 591 10,55 en augmentation 0,39 0 en stagnation 14 14 en augmentation 2
AfD 679 915 8,98 en diminution 3,41 0 en stagnation 12 12 en diminution 2
FW 566 880 7,49 en augmentation 4,80 0 en stagnation 0 0 en stagnation
Linke 210 838 2,79 en diminution 3,31 0 en stagnation 4 4 en diminution 3
Autres 483 190 6,38 - 0 - 0 0 -
Votes valides 7 571 313 99,49
Votes invalides 37 667 0,51
Total 7 608 980 100 - 46 en stagnation 71 117 en augmentation 9
Abstentions 1 908 684 20,16
Inscrits/Part. 9 517 664 79,84
 
Berlin
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 428 289 23,46 en augmentation 5,58 4 en augmentation 1 3 7 en augmentation 2
Grünen 408 533 22,37 en augmentation 9,8 3 en augmentation 2 4 7 en augmentation 3
CDU 289 691 15,87 en diminution 6,83 3 en diminution 1 2 5 en diminution 1
Linke 209 052 11,45 en diminution 7,34 2 en diminution 2 2 4 en diminution 2
FDP 165 937 9,08 en augmentation 0,14 0 en stagnation 3 3 en stagnation
AfD 153 694 8,42 en diminution 3,63 0 en stagnation 3 3 en diminution 1
Autres 171 385 9,38 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 826 581 98,36
Votes invalides 30 322 1,64
Total 1 856 903 100 - 12 en stagnation 17 29 en augmentation 1
Abstentions 612 016 24,85
Inscrits/Part. 2 468 919 75,15
 

Brandebourg
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 450 573 29,46 en augmentation 11,90 10 en augmentation 9 0 10 en augmentation 6
AfD 277 412 18,13 en diminution 2,07 0 en stagnation 5 5 en stagnation
CDU 233 891 15,29 en diminution 11,40 0 en diminution 9 4 4 en diminution 5
FDP 142 426 9,31 en augmentation 2,23 0 en stagnation 2 2 en stagnation
Grünen 137 472 8,99 en augmentation 3,96 0 en stagnation 2 2 en augmentation 1
Linke 129 762 8,48 en diminution 8,67 0 en stagnation 2 2 en diminution 2
Autres 158 107 10,34 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 529 643 98,71
Votes invalides 19 821 1,29
Total 1 549 464 100 - 10 en stagnation 15 25 en stagnation
Abstentions 499 380 24,36
Inscrits/Part. 2 048 844 75,64
 
Brême
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 103 224 31,47 en augmentation 4,71 2 en stagnation 0 2 en stagnation
Grünen 68 427 20,83 en augmentation 9,78 0 en stagnation 1 1 en stagnation
CDU 56 499 17,25 en diminution 7,85 0 en stagnation 1 1 en stagnation
FDP 30 481 9,29 en diminution 0,06 0 en stagnation 1 1 en augmentation 1
Linke 25 352 7,73 en diminution 5,7 0 en stagnation 0 0 en diminution 1
AfD 22 575 6,89 en diminution 3,11 0 en stagnation 0 0 en diminution 1
Autres 21 482 6,54 - 0 - 0 0 -
Votes valides 328 040 99,12
Votes invalides 2 391 0,88
Total 330 431 100 - 2 en stagnation 3 5 en diminution 1
Abstentions 129 318 28,19
Inscrits/Part. 459 719 71,81
 

Hambourg
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 298 342 29,68 en augmentation 6,18 4 en diminution 1 1 5 en stagnation
Grünen 250 532 24,90 en augmentation 10,96 2 en augmentation 2 2 4 en augmentation 2
CDU 155 220 15,45 en diminution 11,78 0 en diminution 1 3 3 en diminution 1
FDP 114 602 11,38 en augmentation 0,58 0 en stagnation 2 2 en stagnation
Linke 67 578 6,72 en diminution 5,45 0 en stagnation 1 1 en diminution 1
AfD 50 537 5,04 en diminution 2,78 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Autres 68 733 6,83 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 005 544 99,42
Votes invalides 5 500 0,58
Total 1 011 044 100 - 6 en stagnation 10 16 en stagnation
Abstentions 287 748 22,19
Inscrits/Part. 1 298 792 77,81
 
Hesse
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 910 035 27,57 en augmentation 4,03 14 en augmentation 9 1 15 en augmentation 3
CDU 753 512 22,83 en diminution 8,02 7 en diminution 10 5 12 en diminution 5
Grünen 521 411 15,80 en augmentation 6,13 1 en augmentation 1 8 9 en augmentation 4
FDP 421 621 12,77 en augmentation 1,22 0 en stagnation 7 7 en augmentation 1
AfD 290 978 8,81 en diminution 3,10 0 en stagnation 5 5 en diminution 1
Linke 142 585 4,32 en diminution 3,78 0 en stagnation 2 2 en diminution 2
Autres 260 668 7,90 - 0 - 0 0 -
Votes valides 3 300 810 98,79
Votes invalides 39 829 1,21
Total 3 340 639 100 - 22 en stagnation 28 50 en stagnation
Abstentions 1 042 408 23,79
Inscrits/Part. 4 383 047 76,21
 

Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 267 368 29,10 en augmentation 14,04 6 en augmentation 6 0 6 en augmentation 4
AfD 165 342 17,99 en diminution 0,60 0 en stagnation 3 3 en stagnation
CDU 160 103 17,42 en diminution 15,71 0 en diminution 6 3 3 en diminution 3
Linke 101 735 11,07 en diminution 6,76 0 en stagnation 2 2 en diminution 1
FDP 75 555 8,22 en augmentation 1,98 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Grünen 71 956 7,83 en augmentation 3,57 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Autres 76 800 8,36 - 0 - 0 0 -
Votes valides 918 859 98,27
Votes invalides 16 181 1,73
Total 935 040 100 - 6 en stagnation 10 16 en stagnation
Abstentions 377 028 28,68
Inscrits/Part. 1 314 435 71,32
 
Rhénanie-du-Nord-Westphalie
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 2 880 226 29,13 en augmentation 3,17 30 en augmentation 4 19 49 en augmentation 8
CDU 2 566 719 25,96 en diminution 6,66 30 en diminution 8 11 41 en diminution 1
Grünen 1 587 067 16,05 en augmentation 8,49 4 en augmentation 4 24 28 en augmentation 16
FDP 1 130 154 11,43 en diminution 1,69 0 en stagnation 19 19 en diminution 1
AfD 717 510 7,26 en diminution 2,16 0 en stagnation 12 12 en diminution 3
Linke 366 947 3,71 en diminution 3,77 0 en stagnation 6 6 en diminution 6
Autres 639 407 6,47 - 0 - 0 0 -
Votes valides 9 888 030 99,27
Votes invalides 72 954 0,73
Total 9 960 984 100 - 64 en stagnation 91 155 en augmentation 13
Abstentions 3 079 283 23,61
Inscrits/Part. 13 040 267 76,39
 

Rhénanie-Palatinat
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 685 534 29,37 en augmentation 5,22 8 en augmentation 7 4 12 en augmentation 3
CDU 576 533 24,70 en diminution 11,19 7 en diminution 7 2 9 en diminution 5
Grünen 293 135 12,56 en augmentation 4,97 0 en stagnation 5 5 en augmentation 2
FDP 272 451 11,67 en augmentation 1,29 0 en stagnation 5 5 en augmentation 1
AfD 215 205 9,22 en diminution 2,03 0 en stagnation 4 4 en stagnation
FW 84 396 3,62 en augmentation 2,25 0 en stagnation 0 0 en stagnation
Linke 76 123 3,26 en diminution 3,55 0 en stagnation 1 1 en diminution 2
Autres 130 775 5,60 - 0 - 0 0 -
Votes valides 2 334 152 99,03
Votes invalides 22 869 0,97
Total 2 357 021 100 - 15 en stagnation 21 36 en diminution 1
Abstentions 696 314 22,81
Inscrits/Part. 3 053 335 77,19
 
Sarre
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 213 777 37,26 en augmentation 10,11 4 en augmentation 3 0 4 en augmentation 1
CDU 135 134 23,56 en diminution 8,83 0 en diminution 3 2 2 en diminution 1
FDP 65 945 11,50 en augmentation 3,9 0 en stagnation 1 1 en stagnation
AfD 57 629 10,05 en diminution 0,03 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Linke 41 130 7,17 en diminution 5,72 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Grünen -[d] en diminution 1
Autres 60 053 10,47 - 0 - 0 0 -
Votes valides 573 668 98,24
Votes invalides 10 295 1,76
Total 583 963 100 - 4 en stagnation 5 9 en diminution 1
Abstentions 171 260 22,68
Inscrits/Part. 755 223 77,32
 

Saxe
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
AfD 607 044 24,65 en diminution 2,37 10 en augmentation 7 0 10 en diminution 1
SPD 474 804 19,28 en augmentation 8,75 1 en augmentation 1 7 8 en augmentation 4
CDU 422 879 17,17 en diminution 9,68 4 en diminution 8 3 7 en diminution 5
FDP 271 166 11,01 en augmentation 2,80 0 en stagnation 5 5 en augmentation 2
Linke 230 012 9,34 en diminution 6,74 1 en stagnation 3 4 en diminution 2
Grünen 212 320 8,62 en augmentation 4,04 0 en stagnation 4 4 en augmentation 2
Autres 244 672 9,93 - 0 - 0 0 -
Votes valides 2 462 897 98,95
Votes invalides 26 057 1,05
Total 2 488 954 100 - 16 en stagnation 22 38 en stagnation
Abstentions 764 713 23,50
Inscrits/Part. 3 253 667 76,50
 
Saxe-Anhalt
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 305 085 25,38 en augmentation 10,20 4 en augmentation 4 1 5 en augmentation 2
CDU 252 286 20,99 en diminution 9,33 3 en diminution 6 1 4 en diminution 5
AfD 235 492 19,59 en diminution 0,04 2 en augmentation 2 2 4 en stagnation
Linke 115 330 9,59 en diminution 8,15 0 en stagnation 2 2 en diminution 2
FDP 114 024 9,49 en augmentation 1,73 0 en stagnation 2 2 en stagnation
Grünen 78 701 6,55 en augmentation 2,84 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Autres 101 022 8,40 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 201 940 98,94
Votes invalides 12 821 1,06
Total 1 214 761 100 - 9 en stagnation 9 18 en diminution 5
Abstentions 575 012 32,13
Inscrits/Part. 1 789 773 67,87
 

Schleswig-Holstein
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
SPD 494 055 28,03 en augmentation 4,74 8 en augmentation 7 0 8 en augmentation 2
CDU 388 399 22,03 en diminution 11,96 2 en diminution 8 4 6 en diminution 4
Grünen 322 763 18,31 en augmentation 6,33 1 en augmentation 1 5 6 en augmentation 3
FDP 220 039 12,48 en diminution 0,16 0 en stagnation 4 4 en augmentation 1
AfD 119 566 6,78 en diminution 1,40 0 en stagnation 2 2 en stagnation
Linke 64 238 3,64 en diminution 3,63 0 en stagnation 1 1 en diminution 1
SSW[b] 55 578 3,15 Nv. 0 en stagnation 1 1 en augmentation 1
Autres 98 116 5,57 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 762 754 99,25
Votes invalides 13 391 0,75
Total 1 776 145 100 - 11 en stagnation 17 28 en augmentation 2
Abstentions 496 572 21,85
Inscrits/Part. 2 272 717 78,15
 
Thuringe
Résultats
Partis Votes % +/− C +/− L Total +/-
AfD 303 233 23,97 en augmentation 1,25 4 en augmentation 4 1 5 en stagnation
SPD 296 446 23,44 en augmentation 10,23 3 en augmentation 3 2 5 en augmentation 2
CDU 213 414 16,87 en diminution 11,89 1 en diminution 7 2 3 en diminution 5
Linke 144 693 11,44 en diminution 5,42 0 en stagnation 3 3 en stagnation
FDP 114 283 9,03 en augmentation 1,22 0 en stagnation 2 2 en stagnation
Grünen 83 220 6,58 en augmentation 2,46 0 en stagnation 1 1 en stagnation
Autres 109 622 8,67 - 0 - 0 0 -
Votes valides 1 264 911 98,84
Votes invalides 14 809 1,16
Total 1 279 720 100 - 8 en stagnation 11 19 en diminution 3
Abstentions 428 006 25,06
Inscrits/Part. 1 707 726 74,94
 

Différences régionales

Territoire SPD Union Grünen FDP AfD Linke Autres
Ex-Allemagne de l'Ouest 26,1 % 25,6 % 15,9 % 11,9 % 8,2 % 3,7 % 8,6 %
Ex-Allemagne de l'Est 24,1 % 16,8 % 9,2 % 9,5 % 20,5 % 10,4 % 9,5 %
Allemagne 25,7 % 24,1 % 14,8 % 11,5 % 10,3 % 4,9 % 8,7 %

Analyse

Résultats par circonscription et sièges de liste.

Électorale

Si les résultats du scrutin sont très serrés entre le Parti social-démocrate et les Unions chrétiennes[26], la performance de chaque parti n'a pas la même signification, puisque le SPD gagne cinq points par rapport à là où la CDU/CSU en perd neuf et réalise le plus mauvais score de son histoire[27]. Les chrétiens-démocrates enregistrent une série de défaites symboliques notamment dans la circonscription de Stralsund, détenue jusqu'à présent par Angela Merkel, au profit des sociaux-démocrates, et dans celle d'Aix-la-Chapelle, fief d'Armin Laschet, face au candidat des Verts[27]. En Sarre, le ministre fédéral de l'Économie Peter Altmaier et la ministre fédérale de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sont devancés, de même que le directeur de la chancellerie fédérale Helge Braun en Hesse[27]. Le Parti social-démocrate bénéficie ainsi de la campagne prudente et du style rassurant de son candidat à la chancellerie, qui a su se placer en héritier d'Angela Merkel et profiter des erreurs et polémiques entourant ses deux principaux concurrents[28].

Le système politique allemand — dessiné après la Seconde Guerre mondiale autour de deux partis majeurs s'appuyant sur de plus petites formations pour gouverner — repose désormais sur six mouvements politiques, ce qui oblige à envisager un gouvernement regroupant trois partis, une première depuis les années 1950[29]. Le scrutin confirme le rejet de plus en plus fort de la grande coalition, puisque le Parti social-démocrate et les Unions chrétiennes recueillent, pour la première fois depuis , moins de la moitié des suffrages exprimés, alors qu'ils en rassemblaient les deux tiers huit ans auparavant[27], mais l'impossibilité de faire entrer les partis radicaux au gouvernement confirme l'orientation centriste de l'électorat allemand[29]. Contrairement au scrutin de 2017, ce rejet ne profite ni à l'Alternative pour l'Allemagne, qui perd même deux points, ni à Die Linke, qui passe sous la barre des 5 % et qualifie son résultat de « catastrophique »[26],[27]. L'AfD, qui confirme sa première place en Saxe et la conquiert en Thuringe, est victime de ses tensions et dissensions internes ainsi que de l'absence pendant la campagne de ses thèmes de prédilection, l'immigration et l'islam[30].

Ce rejet de la grande coalition favorise en revanche le Parti libéral-démocrate et Les Verts dont les programmes ne sont pas spécialement convergents mais qui s'entendent sur un positionnement pro-européen et de défense de la modernisation du pays[27]. En dépit d'un résultat historiquement haut, les écologistes ne cachent par leur déception, ayant atteint presque 30 % d'intentions de vote et la première place dans les sondages moins de six mois avant la tenue du scrutin[31]. Premiers partis parmi les primo-votants et représentants d'une nouvelle génération politique, les libéraux et les écologistes sont ainsi appelés à jouer le rôle de « faiseurs de roi » pour déterminer l'identité du futur chancelier, sauf en cas de reconduction de la coalition au pouvoir[32].

  • Cartes des résultats électoraux
  • Parti en tête par circonscription.
    Parti en tête par circonscription.
  • Parti en tête par Land.
    Parti en tête par Land.
  • Sièges de liste par Land.
    Sièges de liste par Land.

Sociologique

Sondage Forschungsgruppe Wahlen[33]
Catégorie SPD Union Grünen FDP AfD Linke
Sexe
Hommes 24 % 23 % 14 % 13 % 12 % 5 %
Femmes 27 % 24 % 17 % 10 % 8 % 5 %
Âge
Moins de 30 ans 17 % 11 % 22 % 19 % 8 % 8 %
30-44 ans 19 % 19 % 18 % 13 % 13 % 5 %
45-59 ans 26 % 24 % 15 % 11 % 12 % 4 %
Plus de 60 ans 35 % 34 % 9 % 8 % 8 % 4 %
Statut
Ouvrier 28 % 23 % 8 % 9 % 16 % 5 %
Employé 26 % 22 % 17 % 13 % 9 % 5 %
Fonctionnaire 24 % 28 % 23 % 9 % 6 % 4 %
Indépendant 17 % 29 % 17 % 18 % 9 % 4 %
Études
Hauptschulabschluss 35 % 31 % 5 % 8 % 12 % 2 %
Mittlere Reife 26 % 26 % 10 % 11 % 14 % 4 %
Abitur (secondaire) 23 % 20 % 19 % 14 % 8 % 6 %
Hochschulabschluss (supérieur) 20 % 20 % 27 % 14 % 5 % 6 %

Formation du gouvernement

Le chancelier fédéral Olaf Scholz tenant le contrat de coalition
Article détaillé : Cabinet Scholz.

Au soir du scrutin, aussi bien Olaf Scholz que Armin Laschet revendiquent la mission de former le gouvernement[34], tandis que le président du Parti libéral Christian Lindner et la présidente des Verts Annalena Baerbock annoncent qu'ils entameront des conversations conjointes avant de négocier avec les deux grands partis[27]. Au lendemain de la tenue du scrutin, le vice-chancelier sortant et chef de file du SPD reçoit les félicitations de la chancelière Angela Merkel, un message qui ressemble à un désaveu pour le candidat de la CDU/CSU à la chancellerie[35].

Pour le ministre-président de Bavière Markus Söder, le ministre-président de Sarre Tobias Hans, le ministre-président de Saxe Michael Kretschmer et le président de la Junge Union Tilman Kuban (de), la défaite historique des chrétiens-démocrates ne permet pas à leur chef de file d'appeler à la constitution d'une « coalition jamaïcaine » sous son autorité[36]. Olaf Scholz et le co-président des Verts Robert Habeck, qui pourraient être amenés à gouverner ensemble avec les libéraux dans une « coalition en feu tricolore » (en allemand « Ampel »), expriment séparément leur volonté que le prochain cabinet soit sur pied avant Noël[37].

Le , Les Verts font part de leur souhait d'ouvrir des discussions exploratoires avec le Parti social-démocrate dans l'optique de mettre en place une coalition en feu tricolore, une position partagée quelques heures plus tard par le Parti libéral-démocrate[38]. Si Armin Laschet affirme que cela ne l'empêchera pas d'envisager la formation d'une coalition jamaïcaine, Markus Söder (également président de l'Union chrétienne-sociale en Bavière) considère que cette décision met un terme aux espoirs gouvernementaux des Unions chrétiennes[39]. Le président de la CDU annonce le lendemain son intention de convoquer un congrès fédéral de l'Union chrétienne-démocrate pour « aborder rapidement la question de la nouvelle équipe de la CDU, du président au présidium et jusqu'au comité exécutif fédéral »[40].

Les chefs de file des trois partis en discussion annoncent le avoir conclu positivement leurs entretiens exploratoires et s'être mis d'accord sur un document-cadre qui prévoit notamment l'absence de hausse de la fiscalité, le maintien du frein à l'endettement, l'augmentation du salaire minimum et l'accélération de la sortie du charbon, ce qui leur permet d'ouvrir des négociations pour établir un contrat de coalition précis et détaillé[41]. La question de la politique extérieure est en revanche source de tensions : les Verts défendent le renforcement de l’intégration atlantiste, rejettent l'exploitation du gazoduc Nord Stream 2 avec l'entreprise russe Gazprom et réaffirment leur volonté de durcir les relations de Berlin avec la Russie et la Chine. Le SPD défend pour sa part une diplomatie s’inscrivant dans la continuité d’Angela Merkel, notamment le maintien de relations cordiales avec la Chine, devenue le premier partenaire commercial de l'Allemagne[42].

Les Verts font publiquement état à la mi-novembre de leur mécontentement sur la tournure prise par les négociations, mettant en cause l’absence de mesures précises contre le réchauffement climatique dans le « contrat de coalition » et estimant que trop de concessions ont été faites au FDP[43]. L'accord de coalition (de) est dévoilé publiquement le , qui accorde notamment le ministère des Affaires étrangères aux écologistes et celui des Finances aux libéraux[44]. Le , Olaf Scholz est élu chancelier par le Bundestag par 395 voix sur 736, formant son gouvernement dans la foulée[45].

Notes et références

Notes

  1. a et b La CSU se présente uniquement en Bavière. La CDU se présente dans le reste de l'Allemagne. Les deux partis forment un groupe commun au Bundestag.
  2. a et b Le SSW, en tant que représentant de la minorité danoise, n'est pas soumis au seuil électoral national des 5 %.
  3. Trente partis, moins de 50 000 voix chacun
  4. a et b Les Verts de Sarre ne sont pas admis à participer aux élections fédérales par la commission électorale fédérale en raison d'un litige au sein de la fédération sarroise[25].

Références

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  10. « Allemagne: Annalena Baerbock, pari des Verts pour la chancellerie », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « En Allemagne, Armin Laschet se pose en héritier naturel d’Angela Merkel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant)
  12. « Allemagne : Olaf Scholz conforte sa position de favori dans la course à la chancellerie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant)
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  14. Odile Tsan, « Allemagne. Die Linke, la force d’un programme », sur L'Humanité,
  15. « En Allemagne, les inondations obligent les politiques à prendre le climat « plus au sérieux » », sur Reporterre, .
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  42. Bruno Odent, « Allemagne. Les négociations sur la formation du gouvernement patinent », sur L'Humanité,
  43. « Les Verts allemands mécontents de la tournure que prennent les négociations de coalition », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  44. Agence France-Presse, « En Allemagne, le SPD, les Verts et les libéraux sont parvenus à un accord de coalition », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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Voir aussi

Articles connexes

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Voir aussi : Élections en Allemagne de l'Est
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