Tokushi yoron

Le Tokushi yoron (読史余論?, Leçons de l'histoire) est une analyse historique de l'histoire du Japon écrite en 1712 (époque d'Edo) par Arai Hakuseki (1657-1725)[1].

Présentation

L'entreprise novatrice de Hakuseki pour comprendre et expliquer l'histoire du Japon diffère sensiblement des chronologies antérieures créées par d'autres écrivains tels que :

  • le Gukanshō (vers 1220) de Jien, qui présente un point de vue nettement bouddhiste[2] ;
  • le Jinnō shōtōki (1359) de Kitabatake Chikafusa, à la perspective distinctement shintoïste[3] ;
  • le Nihon ōdai ichiran (1652) de Hayashi Gahō, au point de vue inspiré du néo-confucianisme[4].

Hakuseki évite une telle catégorisation facile et pourtant il aurait résisté à l'idée d'être étiqueté non shintoïste, non bouddhiste, non confucianiste dans sa vie ou son œuvre. Son approche analytique de l'histoire diffère de celle de ses prédécesseurs en ce que le Tokushi yoron identifie un processus de passation du pouvoir de génération en génération. Les précédentes histoires japonaises sont destinées, en grande partie, à être interprétées comme des documents grâce auxquels le passé légitime le statu quo présent[5].

Le Tokushi yoron n'est pas sans poser des problèmes. Hakuseki a ainsi été critiqué pour être peu enclin à identifier les sources qu'il utilise. Il emprunte par exemple beaucoup au Nihon ōdai ichiran de Hayashi Gahō, mais sans le reconnaître[6]. Néanmoins, le modèle conceptuel du Tokushi yoron présente la périodisation de l'histoire sur la base des changements au sein du pouvoir politique et cette position rationnelle distingue ce texte historique des sources dont il s'inspire.

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tokushi yoron » (voir la liste des auteurs).
  1. John S. Brownlee, Political Thought in Japanese Historical Writing: From Kojiki (712) to Tokushi yoron (1712), 1991, p. 5.
  2. Delmer Brown et al., Gukanshō, 1979, p. 1-14.
  3. H. Paul Varley, Jinnō shōtōki, 1980, p. 7-9, 12-15.
  4. Isaac Titsingh, Annales des empereurs du Japon, 1834, p. 406, 412 ; Samuel Hideo Yamashita, « Yamasaki Ansai and Confucian School Relations, 1650-16751 », Early Modern Japan, 2001, p. 3-18.
  5. John Brownlee, Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945: The Age of the Gods and Emperor Jimmu, 1997, p. 45.
  6. Brownlee, Japanese Historians, p. 44.

Voir aussi

Bibliographie

  • Arai Hakuseki] (trad. Joyce Ackroyd, Collection UNESCO d'œuvres représentatives : Japanese series), Told Round a Brushwood Fire: The autobiography of Arai Hakuseki, Princeton, Princeton University Press, (ISBN 0-691-04671-9 et 978-0-691-04671-6) ; réimpression Tokyo, University of Tokyo Press, 1995 (ISBN 0-860-08248-2 et 978-0-860-08248-4) (toilé).
  • Arai Hakuseki] (trad. Joyce Ackroyd), Lessons from History: The Tokushi yoron, Brisbane, University of Queensland Press, (ISBN 0-702-21485-X et 978-0-702-21485-1, OCLC 7574544).
  • (en) Delmer Brown et Ichiro Ishida (dir.) (traduit du japonais par Delmer M. Brown et Ichirō Ishida), Gukanshō; The Future and the Past: a translation and study of the 'Gukanshō', an interpretive history of Japan written in 1219, Berkeley, University of California Press, (ISBN 0-520-03460-0).
  • (en) John S. Brownlee, Japanese Historians and the National Myths, 1600-1945: The age of the gods and emperor Jimmu, Vancouver, University of British Columbia Press, (ISBN 0-7748-0644-3) ; Tokyo, University of Tokyo Press (ISBN 4-13-027031-1) (toilé).
  • (en) John S. Brownlee, Political Thought in Japanese Historical Writing: From Kojiki (712) to Tokushi yoron (1712), Waterloo, Ontario, Wilfrid Laurier University Press, (ISBN 0-889-20997-9).
  • Isaac Titsingh (dir.), 1834, [Siyun-sai Rin-siyo/Hayashi Gahō, 1652], Nipon o daï itsi ran ; ou Annales des empereurs du Japon, Paris, Royal Asiatic Society|Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland.
  • H. Paul Varley (dir.), 1980 [ Kitabatake Chikafusa, 1359], Jinnō shōtōki (A Chronicle of Gods and Sovereigns: Jinnō shōtōki of Kitabatake Chikafusa, traduit par H. Paul Varley), New York, Columbia University Press (ISBN 0-231-04940-4).
  • (en) Samuel Hideo Yamashita, « Yamasaki Ansai and Confucian School Relations, 1650-16751 », Early Modern Japan, Ann Arbor, University of Michigan,‎ .

Articles connexes

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