Théorème de la raréfaction des nombres premiers

Cet article est une ébauche concernant les mathématiques.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Le théorème de la raréfaction des nombres premiers est un résultat démontré par Adrien-Marie Legendre en 1808[1]. C'est, aujourd'hui, un corollaire du théorème des nombres premiers[2], conjecturé par Gauss et Legendre dans les années 1790 et démontré un siècle plus tard.

Le résultat énonce que la densité asymptotique de l'ensemble des nombres premiers est nulle, c'est-à-dire que le nombre de nombres premiers inférieurs à n, π(n), est négligeable devant n lorsque n tend vers l'infini, autrement dit que

lim n + π ( n ) n   =   0. {\displaystyle \lim _{n\to +\infty }{\frac {\pi (n)}{n}}\ =\ 0.}

La preuve initiale utilise les techniques de crible fondées sur le principe d'inclusion-exclusion[2]. L'interprétation est qu'à mesure que n croît, la proportion de nombres premiers parmi les entiers naturels inférieurs à n tend vers zéro, d'où le terme de « raréfaction des nombres premiers ».

Esquisse d'une preuve élémentaire

On note P ( p n ) = i = 1 n p i {\displaystyle P\left(p_{n}\right)=\prod _{i=1}^{n}p_{i}} le produit des n {\displaystyle n} premiers nombres premiers.

On calcule d'une part l'indicatrice d'Euler de P ( p n ) {\displaystyle P\left(p_{n}\right)} [3] :

Lemme : Les entiers de l'intervalle [ 1 , P ( p n ) ] {\displaystyle \left[1,P\left(p_{n}\right)\right]} qui ne sont multiples d'aucun des p i {\displaystyle p_{i}} sont au nombre de ( p 1 1 ) ( p 2 1 ) ( p n 1 ) {\displaystyle (p_{1}-1)(p_{2}-1)\cdots (p_{n}-1)} , donc leur proportion est ( 1 1 p 1 ) ( 1 1 p n ) {\displaystyle \left(1-{\frac {1}{p_{1}}}\right)\dots \left(1-{\frac {1}{p_{n}}}\right)} .

On prouve d'autre part que lim n ( 1 1 p 1 ) ( 1 1 p n ) = 0 {\displaystyle \lim _{n\to \infty }\left(1-{\frac {1}{p_{1}}}\right)\dots \left(1-{\frac {1}{p_{n}}}\right)=0} (par divergence de la série des inverses des nombres premiers ou, plus directement[4], en utilisant l'expression de la somme d'une série géométrique de raison 1/pk < 1 et la divergence de la série harmonique).

Une petite astuce supplémentaire permet d'en déduire le résultat final.

Notes et références

  1. Jean-Paul Delahaye, Merveilleux nombres premiers : Voyage au cœur de l'arithmétique, [détail de l’édition].
  2. a et b (en) Paulo Ribenboim, The Book of Prime Number Records, Springer, (lire en ligne), p. 159.
  3. On peut par exemple utiliser le principe d'inclusion-exclusion ou, comme Delahaye 2000, le théorème des restes chinois.
  4. Voir « Produit eulérien ».

Articles connexes

  • icône décorative Arithmétique et théorie des nombres