Reverse graffiti

Reverse graffiti de Paul "Moose" Curtis à San Francisco aux États-Unis.

Le reverse graffiti est une méthode de création de graffiti propre sur les murs, les sols ou autres surfaces en enlevant de la saleté. Le reverse graffiti est une technique triviale, souvent très facilement réalisable sur tous types de matériaux. Par exemple, on réalise déjà un reverse graffiti lorsqu'on dessine du bout du doigt sur une vitre couverte de buée. De manière plus élaborée, un reverse graffiti peut être obtenu en projetant de l'eau haute-pression sur un pochoir : le contraste obtenu entre la surface sale et celle nettoyée laisse ainsi apparaître le visuel du pochoir utilisé[1] ; le marquage réalisé sera alors noir lorsqu'il est réalisé sur de l'asphalte, ou blanc lorsque apposé sur de la dalle.

Le reverse graffiti en tant qu'art

Cette fresque de reverse graffiti représente un radeau glonfable sur un torrent, avec à son bord les animaux des montagnes pyrénéennes.
Reverse graffiti réalisé en par Philippe Chevrinais à l'invitation de Chadia Bargach pour le festival Urban'Ival, à Oloron-Sainte-Marie, Pyrénées-Atlantiques.

Développé à l’origine par des artistes tels que l’Anglais Paul "Moose" Curtis, les Français Philippe Chevrinais et Delphine Soustelle-Truchi[2],[3], l'Allemand Klaus Dauven, ou le Brésilien Alexandre Orion, le reverse graffiti devient un art urbain à part entière et donne lieu à de véritables pièces d'art temporaires.

Le reverse graffiti dans la publicité

Parce que le reverse graffiti n'utilise pas de peinture ou d'encre, et donc ne peut pas être accusé de défigurer effectivement un objet, il est souvent considéré comme légal et des agences de publicité s'en sont emparé pour en proposer des campagnes à leurs clients. Des entreprises ont utilisé le reverse graffiti pour un lancement de produit[4]. Domino's Pizza a également eu recours à cette technique lors d'une campagne publicitaire de grande ampleur aux États-Unis[5].

Il est aussi utilisé à des fins de communication politique par des partis comme le Parti pirate allemand. En France, quelques entreprises se sont lancées sur le marché du reverse graffiti, en proposant des marquages effectués avec de l'eau impropre à la consommation puisée dans les fleuves des villes[6]. Des opérateurs comme SFR ont déjà utilisé cette technique pour leurs campagnes.

Autres supports

D'autres techniques qui s'apparentent au reverse graffiti ont vu le jour au fil des années, telles que le sand printing qui consiste à marquer le sable avec un pochoir en relief, ou le snow printing dans la neige. Ces techniques sont utilisées à des fins artistiques, ou bien dans la publicité.

Notes et références

  1. Édouard de Mareschal, « Les «tags propres» à l'assaut des trottoirs sales », Le Figaro, .
  2. « Reverse Graffiti - Travail avec l'artiste Philippe Chevrinais », sur univ-nantes.fr, Université de Nantes, (consulté le ).
  3. (en) CorkCommunity ArtLink, « The Big Wash Up (The Process) by Cork Community Art Link » [vidéo], sur YouTube, .
  4. (en) Helen Carter, « Graffiti artist's new form of street art under fire », The Guardian, .
  5. Brenhouse 2010.
  6. Catherine Coroller, « Biodegr'AD veut marcher sur la pub », Libération, (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) Flavia Barbat, « Graffiti in Reverse », Branding Magazine, no 4 « From Designing Clients' Brands to Designing Your Own »,‎ (S2CID 232823132).
  • (en) Hillary Brenhouse, « Marketing Firms Cleaning Up With ‘Reverse Graffiti’ », The New York Times, .
  • Philippe Chevrinais, « Le paradoxe du reverse graffiti : « Faire un minimum de propre » pour donner ses chances à un mur de « rester sale » », Sens-Dessous, no 13,‎ , p. 141–150 (DOI 10.3917/sdes.013.0141, S2CID 193152756, lire en ligne).
  • (en) Richard Morgan, « Reverse Graffiti », The New York Times, .
  • (en) Gabe Randazzo et Lisa Lajevic, « Cleaning Our World through Reverse Graffiti », Art Education, National Art Education Association (en), vol. 66, no 5 « Street Art »,‎ , p. 39–45 (DOI 10.1080/00043125.2013.11519239, JSTOR 24765947, S2CID 109803397, lire en ligne).
  • (de) Andreas Raschke, « »Reverse graffiti« und die Frage nach der Strafbarkeit », JURA - Juristische Ausbildung, De Gruyter, vol. 35, no 2,‎ , p. 87–94 (DOI 10.1515/jura-2013-0018, S2CID 164096950, lire en ligne).
  • (pt) Priscila Azzolini Trovo et Agda Regina de Carvalho, « Grafite reverso: crítica e arte na invisibilidade do espaço urbano », Cuadernos de Música, Artes Visuales y Artes Escénicas, Pontificia Universidad Javeriana, vol. 11, no 2,‎ , p. 75–86 (DOI 10.11144/Javeriana.mavae11-2.grca, S2CID 191722202, lire en ligne).
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