Repassage des seins

Le repassage des seins est une pratique traditionnelle répandue notamment au Cameroun (où près d'un quart des femmes l'auraient subi[1]) visant à freiner le développement de la poitrine des jeunes filles par un « massage » réalisé avec des objets chauffés (pierre à écraser, pilon, spatule, etc.) ou non (pétrole, herbes, serre-seins, etc.). Cette pratique taboue qui a lieu entre 8 et 15 ans[2], moins médiatisée que l'excision (d'autant qu'elle n'engage généralement que la mère et la fille), n'en constitue pas moins un traumatisme psychologique et physique pour certaines de celles qui en ont été victimes. Il favoriserait, entre autres, le développement du cancer du sein[3] et des difficultés voire une absence d'allaitement lors des futures grossesses[4],[5],[2] (les raisons seraient un blocage mental dû au traumatisme vécu).

La fonction prétendue du repassage des seins n'a rien de religieux, il vise à retarder le passage à l'adolescence des jeunes filles afin que les garçons ne soient pas attirés par elles, qu'elles n'aient pas une sexualité précoce, et ainsi éviter une grossesse non désirée afin de leur permettre de suivre des études le plus longtemps possible[2]. Malgré cette pratique, un tiers des Camerounaises se retrouvent mères avant l'âge de 16 ans[6].

La photojournaliste Heba Khamis a documenté le repassage des seins au Cameroun dans son projet Banned Beauty[7].

Notes et références

  1. Habibou Bangré, « Cameroun : une campagne contre le « repassage » des seins », sur afrik.com, .
  2. a b et c Gildas Paré et Matthieu Bidan, « Femmes mutilées et corps froissés », sur Vice, (consulté le ).
  3. Jean-David Mihamlé, « Croisade contre “le repassage des seins” au Cameroun », BBC Afrique, .
  4. Dounia Malki, « « Repassage des seins » : Mutiler la poitrine des jeunes filles pour contrôler leur vie sexuelle », Marie Claire, .
  5. Anne Mireille Nzouankeu (en), « Au Cameroun, le calvaire du « repassage des seins » des ados? », sur Rue89 Afrique, .
  6. Pauline Pellissier, « Cameroun : le "repassage" des seins, calvaire des jeunes adolescentes », Grazia, (consulté le ).
  7. « World Press Photo: tradition camerounaise », L'Illustré, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Sources et bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Rosaline Ngunshi Bawe, « Breast Ironing : A harmful traditional practice in Cameroon », Gender Empowerment and Development (GED), , 10 p.
  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Breast ironing », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 78 (ISBN 9780810873995)
  • Flavien Ndonko et Germaine Ngo'o, Study on Breast Modeling in Cameroon, Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) et Réseau national des associations de tantines (RENATA), Yaoundé, 2006

Liens externes

  • Repassage de seins: Une autre mutilation… qui continue ses ravages au Cameroun
  • Le «repassage des seins», une mutilation encore très pratiquée au Cameroun
  • Les ravages du "repassage des seins" au Cameroun
  • Le "repassage des seins" : un supplice pour contrôler la sexualité
  • Photos et témoignages de femmes mutiléesde Gildas Paré
  • [vidéo] Planchado de senos, la otra mutilación femenina sur YouTube
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