Pierre Malinowski

Pierre Malinowski
Pierre Malinowski en 2018.
Fonction
Président
Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (36 ans)
ReimsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française, Russe
Activités
Historien, homme politique, soldat, assistant parlementaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
  • Médaille « Pour le mérite d'avoir perpétué la mémoire des défenseurs déchus de la patrie » (ru)

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Pierre Malinowski, né le à Reims, est un ancien militaire français et ancien assistant parlementaire au Parlement européen.

Investi dans les relations franco-russes au travers du prisme historique, il est actuellement président d'un organisme russe, la Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes.

L'action de Pierre Malinowski et de sa fondation ont suscité plusieurs controverses.

Biographie

Titulaire du brevet des collèges[1] et passionné du fait militaire, Pierre Malinowski[2] décide de s'engager dans la Légion étrangère, qu’il quitte par la suite, pour se réengager dans l'arme blindée-cavalerie. Il quitte l'armée après une blessure en parachute et huit ans de service[1].

De retour à la vie civile, il rejoint le Parlement européen où il travaille pour Jean-Marie Le Pen. Il multiplie les voyages à l'étranger, notamment en Russie, où il noue des relations.

Pierre Malinowski est invité à l'investiture de Vladimir Poutine au Kremlin en . Il est réputé proche du président russe, qu'il rencontre régulièrement[1].

Vladimir Poutine lui accorde par décret du 22 juillet 2022 la nationalité russe[3],[4].

Implication dans l'affaire Air Cocaïne

Article détaillé : Affaire Air Cocaïne.

En , il fait partie du commando qui exfiltre de République dominicaine, à bord d'une vedette, Bruno Odos et Pascal Fauret, tous deux arrêtés deux ans plus tôt à bord d'un jet privé avec de la cocaïne en soute. Un mandat d'arrêt est émis contre lui[5] par les autorités dominicaines ; il est alors recherché par Interpol[1], qui abandonne toutes poursuites quelques mois plus tard.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015, il a également eu l'intention de rejoindre le combat contre l'État islamique en Syrie et en Irak et de former les combattants kurdes. Il est arrêté en Allemagne à l'aéroport[1].

Recherches

De 2015 à 2017, lors de fouilles archéologiques à Cormicy, il retrouve les restes de deux soldats du corps expéditionnaire russe envoyés en France durant la Première Guerre mondiale[6].

Après sa rencontre avec le dernier pilote français du régiment Normandie-Niemen Gaël Taburet en 2012, il opère une expédition en collaboration avec le ministère de la Défense russe en août 2018, pour retrouver l'avion YAK-1 du régiment qui reposait, selon la légende, dans un marais depuis 1943[7].

Le tunnel de Winterberg[8] est localisé le 1er janvier 2020 lors d'une fouille illégale réalisée par Pierre Malinowski, son père Alain Malinowski et leur équipe[9]. Une plainte déposée auprès du procureur par la DRAC sur demande du préfet de l'Aisne pour fouilles illégales est classée sans suites en juin 2021[10].

En 2023, dans la Marne, il est à l'origine des recherches permettant de trouver six dépouilles de soldats russes dans un champ de Courcy[11].

Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes

La Fondation pour le développement des initiatives historiques franco-russes est une fondation de droit russe inaugurée le [12], dont Pierre Malinowski est le président, et Elizaveta Peskova, fille de Dmitry Peskov, vice-présidente. La fondation mène un certain nombre de recherches en France[13] et en Russie[14],[15].

En mai 2019, un projet est organisé sur le champ de bataille de Valoutina Gora, où des squelettes de chevaux et de soldats sont retrouvés[16]. Les fouilles permettent de retrouver au cours de l'été 2019 le corps de Charles-Étienne Gudin, général d'Empire. Son retour et son inhumation en France donnent lieu à une controverse[17],[18]. Le général Gudin est finalement inhumé le 2 décembre 2021 aux Invalides, aux côtés de Napoléon en présence de la ministre Geneviève Darrieussecq et du chef d'état major Thierry Burkhard[19],[20].

En septembre 2019, 126 corps de soldats de la Grande Armée et du tsar, tués lors de la bataille de Viazma[21] pendant la sanglante retraite de Russie en novembre 1812, sont exhumés, puis enterrés avec les honneurs militaires le 13 février 2021[22].

Du 1er au 20 octobre 2020, des fouilles entreprises en Crimée et à Sébastopol mettent au jour des dizaines de restes de soldats français à Inkerman, anglais à Sébastopol ou russes à l’Alma. Leurs funérailles suscitent également une polémique[23],[24].

Du 19 au 30 avril 2021, un projet est organisé à Volgograd sur le thème de la bataille de Stalingrad en présence de vétérans russes, français et américains[25].

Le 29 octobre 2021, la fondation organise un rassemblement d'anciens combattants de Russie, de France et des États-Unis, à Saint-Pétersbourg au cimetière mémorial de Piskarevskoïe, pour rendre hommage à la défense du siège de Léningrad[26].

Engagement politique

Pierre Malinowski s'engage à l'extrême droite et travaille en 2014 comme assistant parlementaire pour Jean-Marie Le Pen puis pour Aymeric Chauprade[27] ; il indique avoir quitté la politique depuis 2017[24], mais conserve des relations amicales avec Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal, et bénéficie du soutien de Geoffroy Lejeune[1].

L'appui financier d'oligarques, le soutien officiel de la fille du porte-parole du Kremlin à la fondation qu'il dirige à partir de 2018 suscitent de la méfiance au Quai d'Orsay[1], alimentant la crainte d'une « diplomatie funéraire »[24],[15]. Le quotidien Libération le qualifie en 2021 d'« émissaire du soft power russe »[27].

Publication

Notes et références

  1. a b c d e f et g « De Moscou à Paris, le mystère Malinowski », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Le profil sulfureux de Pierre Malinowski », sur Courrier picard, (consulté le ).
  3. (ru) « Путин дал гражданство французу Пьеру Малиновски », sur Lenta.RU (consulté le ).
  4. « Décret du président de la fédération de Russie du 21 juillet 2022 n° 488 "Sur l'admission à la citoyenneté de la fédération de Russie et le retrait de la citoyenneté de la fédération de Russie" », sur actual.pravo.gov.ru (consulté le ).
  5. « Air Cocaïne: mandat d'arrêt dominicain contre l’Axonais Pierre Malinowski », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le ).
  6. Victor Boiteau, « Pierre Malinowski, le sulfureux «archéologue» qui veut rapprocher Macron et Poutine », sur Libération (consulté le )
  7. Pierre Wadoux, « Que sont devenus les pilotes de Normandie-Niémen disparus entre 1943 et 1945? », Ouest France,‎ (lire en ligne).
  8. « Dans l'Aisne, découverte d'un tunnel où 250 soldats allemands ont péri durant la Grande Guerre », sur Franceinfo, (consulté le )
  9. « Première Guerre mondiale : le mystère du tunnel de Winterberg, à Craonne sera bientôt levé », sur France Bleu, (consulté le ).
  10. « Une découverte historique inédite se termine par une enquête de la justice », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  11. « Marne : six dépouilles de soldats russes de la Grande Guerre découvertes dans un champ », sur CNEWS, (consulté le )
  12. (en-US) James Marson and Noemie Bisserbe, « How a French Ex-Commando’s Archeological Find Unified Putin and Macron », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le ).
  13. « Mystère de la guerre de 14-18, le « tunnel du Winterberg » livre ses premiers secrets », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « À la recherche des soldats oubliés de la guerre de Crimée », Le Figaro (consulté le ).
  15. a et b François Malye et Marc Leplongeon, « Proche de Le Pen, protégé de Poutine : Pierre Malinowski, un « bad boy » à Stalingrad », sur Le Point, (consulté le ).
  16. « Le corps d’un général de Napoléon identifié en Russie, deux cents ans après sa mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. RMC, « Présence russe, crainte d'une récupération du RN... Pourquoi le retour en France du corps d'un général de Napoléon fait jaser », sur RMC (consulté le )
  18. « Bicentenaire de Napoléon : ce sera sans le général Gudin ! », sur France Bleu, (consulté le )
  19. François Malye, Marc Leplongeon, « Aux Invalides, le discret hommage de la France à Napoléon », sur Le Point, (consulté le ).
  20. « Le retour de la dépouille mortelle d’un général d’Empire », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  21. (en) Daniel Bellamy, « Soldiers who fought in Napoleon's 1812 Russian campaign are buried », sur euronews, (consulté le )
  22. « Réconciliation: obsèques en Russie de grognards napoléoniens et de soldats tsaristes », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  23. « À la recherche des soldats oubliés de la guerre de Crimée », sur LEFIGARO (consulté le )
  24. a b et c « En Crimée, les funérailles très politiques des soldats français », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  25. Le Point magazine, « Proche de Le Pen, protégé de Poutine : Pierre Malinowski, un « bad boy » à Stalingrad », sur Le Point, (consulté le ).
  26. « La mémoire toujours aussi vive des enfants du blocus de Leningrad », sur LEFIGARO, (consulté le )
  27. a et b Victor Boiteau, « Pierre Malinowski, baroud à la cosaque », sur Libération, (consulté le )
  28. « "À la recherche du tombeau perdu" : Pierre Malinowski raconte comment il a retrouvé le corps d'un proche de Napoléon en Russie », sur Franceinfo, (consulté le ).

Liens externes

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