New York City Ballet

New York City Ballet
Valse des flocons de neige, extrait de Casse-Noisette (1954).
Histoire
Fondation
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Cadre
Type
Forme juridique
Association 501(c)(3)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays
 États-UnisVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Fondateurs
George Balanchine, Lincoln Kirstein (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
84,6 M$ (), 99,8 M$ (), 91,2 M$ (), 67,5 M$ ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Récompense
National Dance AwardsVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
(en) www.nycballet.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
IRS
13-2947386Voir et modifier les données sur Wikidata

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Le New York City Ballet, ou plus simplement le City Ballet, est une compagnie de danse classique et moderne fondée en 1946 à New York par le chorégraphe George Balanchine et Lincoln Kirstein (en) sous le nom de The Ballet Society. Elle adopte son nom définitif lorsqu'elle devient compagnie résidente du New York City Center for Music and Drama en 1948.

Disposant du plus vaste répertoire pour une compagnie de ballet américaine, elle connaît un succès ininterrompu depuis sa création, prolongé après la mort de Balanchine en 1983. Elle propose une soixantaine de chorégraphies différentes aux États-Unis chaque année, et se produit également dans le monde entier.

La School of American Ballet est l'école de danse rattachée à la compagnie, également fondée par George Balanchine et Lincoln Kirstein dès 1934. Installée au Lincoln Center et accueillant environ 800 élèves chaque année, elle est la plus importante école de danse des États-Unis et forme 90% des danseurs de la compagnie.

Histoire

Origines

Lincoln Kirstein, une personnalité influente dans le domaine des arts à New York, invite le danseur et chorégraphe russe George Balanchine à le rejoindre aux États-Unis en 1933 pour y créer une école de danse[1]. La School of American Ballet nait en 1934, dans le but de former des danseurs classiques d'un niveau encore inconnu aux Etats-Unis[2]. Balanchine et Kirstein, s'appuyant sur ces danseurs, créent une première compagnie professionnelle, l'American Ballet (en) en 1935[3], mais elle peine à se développer par manque de financement.

Programme d'une représentation de l'American Ballet en 1941.
Flyer de l'American Ballet (1941).

Un nouvel élan est donné au projet d'une compagnie professionnelle après la Deuxième Guerre mondiale qui avait mis un frein aux activités de Balanchine et Kirstein[4]. Leur association est le projet le plus important de la vie de ce dernier. Il écrit ainsi dans une lettre en 1946 lors de la création de la compagnie : « je n'ai pas d'autre justification que permettre à Balanchine de faire ce qu'il veut, comme il le veut ». Il est le directeur général du New York City Ballet de sa création en 1946 jusqu'en 1989, permettant son développement grâce à ses qualités d'organisation et sa capacité à récolter des fonds[5].

L'époque Balanchine

Initialement créée en 1946 sous le nom de The Ballet Society (en), la compagnie prend en 1948 le nom de New York City Ballet (NYCB) lorsqu'elle devient résidente au New York City Center, à l'époque le City Center of Music and Drama[6].

Le New York City Ballet connaît son premier succès marquant en 1949 avec le ballet Firebird, une reprise de celui créé par Igor Stravinski et Michel Fokine en 1910[4]. La créativité de Balanchine s'épanouit au New York City Center. Il y crée 47 ballets en une quinzaine d'années[7], dont plusieurs demeurent des classiques du répertoire de la compagnie, parmi lesquels Orpheus, La Valse, Symphony in C (en), Casse-noisette (rejoué chaque année depuis sa création en 1954 à la période de Noel[4]), Agon, A Midsummer night's Dream. En 1957, le pas de deux d'Agon, qui associe pour la première fois un danseur noir (Arthur Mitchell) et une ballerine blanche (Diana Adams), fait scandale[8].

Balanchine a pour adjoint Jerome Robbins de 1948 à 1958, ce dernier réintégrant ensuite le New York City Ballet en 1969 après avoir créé sa propre compagnie et produit des spectacles à Broadway[9]. Forte de son succès, la compagnie s'installe au David H. Koch Theater, créé en 1964 sous le nom de New York State Theater. Le bâtiment est conçu par l'architecte Philiip Johnson selon des spécifications, entre autres conseils, de Balanchine pour la scène et l'auditorium[6]. Ce nouvel espace rend possible les créations spectaculaires des années 1960 et 1970 comme Jewels, Don Quixote, Union Jack, Vienna Waltzes[4].

George Balanchine en 1965.
George Balanchine en 1965.

Le City Ballet est la première compagnie de danse américaine à bénéficier de deux engagements permanents : en plus de celui du David H. Koch Theater de New York dès 1964, le second est celui du Saratoga Performing Arts Center (en) de Saratoga Springs, dans l'État de New York, à partir de 1966[1].

Depuis 1983

À la mort de Balanchine en 1983, Jerome Robbins et Peter Martins (en) assurent conjointement la direction artistique du NYCB. Peter Martins assure ensuite seul cette fonction de 1989 à 2017[1]. Ils perpétuent l'héritage de George Balanchine, programmant majoritairement ses chorégraphies, mais proposent également leurs propres créations et celles d'autres chorégraphes[10].

Peter Martins quitte la compagnie fin 2017 après qu'une enquête est lancée contre lui, pour des faits de harcèlement sexuel[11]. Johnathan Stafford, un ancien danseur de la compagnie le remplace d'abord temporairement, puis est nommé officiellement au poste en 2019[12]. L'enquête visant Peter Martins ne confirme finalement pas ces accusations[13].

Au printemps 2021, la compagnie donne une représentation virtuelle, filmée par la cinéaste américaine Sofia Coppola pour marquer la reprise de son activité après la crise provoquée par la pandémie de covid-19[14]. La même année, Mira Nadon est la première danseuse d'origine asiatique à être nommée principal danser au NYCB, le premier danseur d'origine asiatique ainsi promu étant le japonais Gen Horiuchi en 1989[15]. En 1962 déjà, la compagnie avait innové en faisant d'Arthur Mitchell le premier afro-américain principal danser[16].

Le New York City Ballet dispose d'un des plus vastes répertoires au monde[17]. Il réalise chaque année une soixantaine de ballets pour ses saisons d'automne, hiver et printemps à New York, et sa saison d'été à Saratoga Springs, et se produit dans le monde entier[2],[18]. Il emploie environ environ 90 danseurs[1].

Événements marquants

Au delà de la création de nombreux ballets importants dans l'histoire de la danse classique et moderne, le New York City Ballet organise des événements singuliers qui jalonnent son histoire.

Photoraphie de George Balanchine, au premier plan, et Jerome Robbins
George Balanchine et Jerome Robbins.

Salute to Italy (1960)

Ce programme thématique inclut les premières de Monumentum pro-Gesualdo et des Variations Donizetti (en) ainsi que des représentations de la Sonnambula, trois ballets de Balanchine, et de Con Amore de Lew Chrristensen. Il est rejoué en 1968[19].

Festival Stravinski (1972)

Pour rendre hommage à son ami Igor Stravinsky mort l'année précédente et qui est le compositeur de la musique d'une quarantaine de ballets qu'il a chorégraphiés, George Balanchine organise un festival exceptionnel d'une semaine. Trente ballets y sont joués une seule fois, dont vingt créations (parmi elles, neuf de Balanchine et cinq de Jerome Robbins), ainsi que quatre pièces musicales de Stravinski. Selon le New York Times, cet événement unique dans l'histoire du ballet et gouffre financier pour la compagnie, est une déclaration d'amour de Balanchine pour Stravinski[20],[21].

Festival Ravel (1975)

Sur trois semaines, cet hommage à Maurice Ravel présente 14 ballets dont 13 créations pour le centenaire de sa naissance. Ces ballets sont des œuvres de George Balanchine, Jerome Robbins, Jacques d'Amboise et John Taras. Balanchine avait rencontré Maurice Ravel en 1925 à l'occasion d'une de ses toutes premières choréraphies[22].

Festival Tchaikovski (1981)

Ce cycle d'une durée de deux semaines inclut douze créations, des reprises du répertoire de la compagnie ainsi que des œuvres du compositeur russe. Les décors conçus par les architectes Philip Johnson et John Burgee contribuent par leur aspect novateur au succès de ces représentations[23].

American Music Festival (1988)

Intérieur du David H. Koch Theater (2022)
Intérieur du David H. Koch Theater (2022)

Organisé par Peter Martins, il comporte vingt créations sur des musiques de compositeurs américains. Marqué par l'inventivité des chorégraphes de ces ballets (certaines scènes ont lieu dans les ascenseurs du David H. Koch Theater), il mobilise également 10 artistes contemporains pour les décors. Un second American Music Festival a lieu en 2013 pour lui rendre hommage[24].

Jerome Robbins celebration (2008)

Le New York City Ballet célèbre pendant trois mois l'un de ses plus importants directeurs artistiques pour les 10 ans de sa mort, avec une trentaine de reprises de ses chorégraphies dont certaines créées pour lui, comme Afternoon of a Faun en 1953[25],[26].

Danseurs les plus célèbres

Suivant la conception de Balanchine qui affirmait que « l'art est la technique elle-même », le NYCB ne met pas en avant des prouesses techniques individuelles dans ses chorégraphies[10]. Il compte néanmoins durant son histoire des danseurs très célèbres.

Maria Tallchief et Nicholas Magallanes dans Casse-Noisette en 1954.
Maria Tallchief et Nicholas Magallanes dans Casse-Noisette en 1954.

Organisation

Compagnie privée, le New York City Ballet tire 95% de ses revenus de dons et de ses représentations, les subventions publiques représentant les 5% restants[17].

Dirigeants

Lincoln Kirstein a dirigé le New York City Ballet plus de quarante ans[5]. Depuis 2009, la direction administrative est assurée par Katherine Brown[27]. En 2021, Diana Taylor est la première femme à présider le conseil d'administration de la compagnie[28].

Depuis la création de la compagnie, la direction artistique a été assurée par :

School of American Ballet

Elle est la plus importante école de danse des États-Unis[29],[30]. Débutant avec 32 élèves en 1934, elle accueille 90 ans plus tard 800 élèves de 12 pays différents. Ses diplômés sont employés par une vingtaine de compagnies de danse aux États-Unis[31], et ses élèves jouent les rôles des enfants dans les ballets de la compagnie[32], 90% des danseurs de la compagnie y étant formés[33].

New York City Ballet Orchestra

Le New York City Ballet dispose également de son propre orchestre comportant 62 membres permanents et 3 membres associés, ce qui lui permet de jouer quotidiennement. Leon Barzin en est le premier directeur musical, Robert Irving lui succédant à ce poste de 1963 à 1989. Avec Balanchine et Kirstein, il forme un véritable triumvirat à la tête du NYCB. Ensuite assurée par Gordon Boelzner, Andrea Quinn, et Fayçal Karoui, la direction de l'orchestre revient à Andrew Litton en 2015[34].

Le NYCB Orchestra joue également pour d'autres troupes de ballet se produisant au David H. Koch Theater[35]. Ses musiciens mènent une longue grève en 2023 pour obtenir la revalorisation de leurs salaires, diminués lors de la pandémie de covid-19[36]. Cette grève entraîne l'annulation d'une centaine de représentations et une perte de 55 millions de dollars pour la compagnie, et débouche sur un nouvel accord, sur la base d'une hausse de 22% des rémunérations des musiciens[37].

Bibliographie

  • (en) Anatole Chujoy, The New York City Ballet, Alfred A Knopf,
  • (en) Lincoln Kirstein, Thirty Years: New York City Ballet, A & C Black Publishers Ltd, , 400 p. (ISBN 978-0-713-61961-4)
  • (en) Bernard Taper, Balanchine: A Biography, University of California Press, , 413 p. (ISBN 978-0-520-20639-7)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (en) Site officiel
  • (en)Site internet de la School of American Ballet
  • (en)Pas de deux d'Agon (chorégraphie George Balanchine, musique Igor Stravinski) diffusé en 1960.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « New York City Ballet » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d « New York City Ballet », sur Le Figaro (consulté le )
  2. a et b « Spinning Through History: How the New York City Ballet Revolutionized the Dance World », sur www.broadwaycollection.com (consulté le )
  3. (en) John Martin, « Ballet debut : New american company in first local performances », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d (en-US) Robert Gottlieb, « The History of George Balanchine and the New York City Ballet », sur Vanity Fair, (consulté le )
  5. a et b (en-US) Alastair Macaulay, « A Paragon of the Arts, as Both Man and Titan », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b « » The New York City Ballet », sur www.landmarkwest.org (consulté le )
  7. Encyclopædia Universalis, « Biographie de George Balanchine (1904-1983) : Nouvelles aventures », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  8. (en) « Mitchell » [PDF], sur the-ballet.com (consulté le ).
  9. « Jerome Robbins », sur Opéra de Bordeaux (consulté le )
  10. a et b Marie-Christine Vernay, « Le New York City Ballet reste fidèle aux chorégraphies et à l'esprit de son fondateur. George Balanchine, suite sans fin. », sur Libération (consulté le )
  11. « Le directeur du New York City Ballet sur le départ à la suite d’accusations de harcèlement sexuel », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Ruthie Fierberg, « New York City Ballet Names New Artistic Director and Associate Artistic Director », Playbill,‎ (lire en ligne)
  13. (en-US) Robin Pogrebin, « Abuse Accusations Against Peter Martins Are Not Corroborated, Inquiry Says », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  14. « Le New York City Ballet reprend vie devant la caméra de Sofia Coppola », sur Courrier international, (consulté le )
  15. Philippe Gault, « Une danseuse d'origine asiatique atteint pour la 1ère fois le rang d'étoile au New York City Ballet », sur Radio Classique, (consulté le )
  16. (en) Walter Rutledge, « How the Legacy of Martin Luther King, Jr. Inspired the Dance Theatre of Harlem », Playbill,‎ (lire en ligne)
  17. a et b « New York City Ballet, tout feu tout flamme », sur parismatch.com, (consulté le )
  18. (en-US) « Artistic Partners | Saratoga Performing Arts Center », sur saratogaperformingartscenter (consulté le )
  19. (en-US) Millie Zeiler, « History Of The New York City Ballet », sur ClassicNewYorkHistory.com, (consulté le )
  20. (en-US) Anna Kisselgoff, « City Ballet Opens Salute To Stravinsky Tomorrow », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  21. (en-US) Roslyn Sulcas, « To Igor, With Love and Masterpieces, George », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  22. (en-US) Anna Kisselgoff, « City Ballet Plans 14 Works for Ravel Fete », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  23. (en-US) Anna Kisselgoff, « City Ballet opens its Tchaikovski Festival », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  24. (en) Terry Truco, « American Spring: American Music Festival kicks off Spring at NYCB », Playbill,‎ (lire en ligne)
  25. (en) Ernio Hernandez, « Broadway legend Jerome Robbins celebrated by NYC Ballet in spring season », Playbill,‎ (lire en ligne)
  26. (en-US) Gia Kourlas, « Robbins, Served Up in French Style », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  27. « Administration | New York City Ballet », sur www.nycballet.com (consulté le )
  28. (en-US) Julia Jacobs, « New York City Ballet Taps Diana Taylor to Lead Its Board », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  29. (en) « School of American Ballet », sur DS+R (consulté le )
  30. « School of American Ballet (SAB) – Garcia Family foundation », sur garciafamilyfoundation.org (consulté le )
  31. (en-US) Sarah Bahr et Dolly Faibyshev, « New York’s School of American Ballet Toasts 90th Anniversary », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  32. (en-US) Gia Kourlas, « What Does an Angel See in Her Future? Maybe a Sugarplum Fairy. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  33. « The School of American Ballet - Young Aspiring Dancers », sur www.balletdancersguide.com (consulté le )
  34. (en) « New York City Ballet Orchestra: A Musical Force – Setting the Mood, and Motivating Movement », sur HVU SoundandMovement, (consulté le )
  35. (en-US) Brian Seibert, « Making Ballet Speak in Many Languages », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  36. (en) Haley Brown, « NYC Ballet keeps orchestra in the pit amid unfair wages protest », sur The New York Post, (consulté le )
  37. (en-US) Robert Sandla, « New York City Ballet Orchestra Agrees to New Contract, with Raises », sur Symphony, (consulté le )
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