Martial Herman

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Martial Joseph Amant Herman
Fonctions
Président
Tribunal révolutionnaire
-
Ministre de l'Intérieur
Biographie
Naissance
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Saint-Pol-sur-TernoiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 35 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Martial Joseph Amant HermanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Avocat, diplomateVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Martial Herman
Signature

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Martial Herman, né le à Saint-Pol-sur-Ternoise (Artois) et mort guillotiné le 18 floréal an III () à Paris, est un homme politique français.

Biographie

Issu d'une vieille famille de robe de la région artésienne, Martial-Joseph-Amant Herman est admis avocat le , puis nommé substitut de l'avocat général du Conseil provincial d'Artois en 1786. À la suppression des anciennes justices, il accepte la fonction de juge au tribunal de district de Saint-Pol-sur-Ternoise puis d'Arras en 1791. En , il participe à la création de la Société des Amis de la Constitution, affiliée au Club des jacobins de Paris, en compagnie de son frère Herman jeune, Emmanuel Lanne et Augustin Darthé, et en prend la présidence au mois de mai[1].

Le , il épouse Vedasline-Prudence Foucquart, âgée de 26 ans et native du village de Willerval. Le mariage est célébré par le futur conventionnel Joseph Le Bon. Parmi l'assistance figure notamment, Jean-Marie Daillet, futur maire d'Arras. Le couple a un enfant, Aristide, né le .

Président du Directoire du département du Pas-de-Calais en 1792, il est nommé le président du tribunal criminel du département, siégeant à Arras. Six mois après sa nomination, le , il est de nouveau appelé aux fonctions d'administrateur du département, cumulant aussi les fonctions de membre du Conseil de la commune d'Arras[2].

La tradition historique veut que ce soit l'amitié de Robespierre qui l'ait fait nommer à la tête du Tribunal révolutionnaire le , en remplacement du président Montané, jugé trop modéré et compromis dans l'affaire Corday. Aucune preuve historique ne vient corroborer cette hypothèse mais on peut imaginer que Robespierre, par les contacts qu'il avait dans sa ville natale ou par l'intermédiaire de son frère Augustin, ait eu vent de la réputation de probité d'Herman[3].

Il préside, alors, les procès de Marie-Antoinette et des Girondins en , puis des Hébertistes en et des Dantonistes en avril. Il est remplacé le par René-François Dumas.

Nommé provisoirement ministre de l'Intérieur le 18 germinal an II () et chargé de la signature des Affaires étrangères le lendemain par arrêté du Comité de salut public[4], il prit part à sa première séance du Conseil exécutif le 19. Nommé par décret de la Convention nationale le 29 germinal, commissaire à la Commission des administrations civiles, police et tribunaux (équivalent de ministre de l'Intérieur et de la justice), il participe à la mise en place des douze commissions exécutives créées le 12 germinal () pour remplacer les six ministères et leurs bureaux.

Le jour de la chute de Robespierre, resté à son poste dans la soirée du 9 thermidor an II (), il fait tout son possible, le lendemain, avec son adjoint Lanne, chef de l'Agence des lois, pour empêcher ou retarder l'exécution du décret de la Convention prévoyant « que le tribunal soit dispensé de l'assistance de deux magistrats municipaux » pour constater l'identité des robespierristes, préalable à leur exécution[5]. Deux jours plus tard, il est décrété d'arrestation, avec son adjoint, dénoncés comme « terroristes » par le député André Dumont à la Convention nationale.

Il est jugé lors du procès du Tribunal révolutionnaire. Compromis pour sa participation controversée à la Conspiration des prisons, il est condamné à mort. Lors du verdict, il a jeté son chapeau par la fenêtre[6]. Mais selon les journaux de l'époque, il aurait lancé un livre sur le président du tribunal tandis que Gabriel-Toussaint Scellier aurait lancé son chapeau par la fenêtre.

Il est guillotiné, place de Grève, le 18 floréal an III () avec Antoine Fouquier-Tinville, l'accusateur public du Tribunal révolutionnaire, Gabriel-Toussaint Scellier (vice-président), Emmanuel Lanne, Étienne Foucault et François-Pierre Garnier-Launay (juges), Léopold Renaudin, Pierre Leroy dit « Dix Août », Joachim Vilate, Jean-Louis Prieur, Claude-Louis Châtelet, Pierre-François Girard, Pierre Joseph Boyenval, Benoît Trey, Joseph Verney et François Dupaumier (jurés).

Notes et références

  1. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, , p. 689.
  2. Julien Boutboul, Un rouage du Gouvernement révolutionnaire : la Commission des administrations civiles, police et tribunaux (germinal an II-brumaire an IV), vol. II, Paris, , p. 143-146.
  3. Julien Boutboul, Un rouage du Gouvernement révolutionnaire, vol. II, Paris, , p. 146-147.
  4. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des Représentants du peuple en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, vol. 12 (26 ventôse an II-3 floréal an II), Paris, .
  5. Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, , p. 487-488.
  6. The public prosecutor of the terror, Antoine Quentin Fouquier-Tinville, p. 301

Bibliographie

  • Albert Mathiez, Autour de Robespierre, Payot, , 257 p., « Herman ».
  • Dictionnaire biographique du département du Pas-de-Calais: ou, Histoire ... par Adolphe de Cardevacque, p.287
  • Raymonde Monnier et Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, coll. « Quadrige », , « Herman (Martial-Joseph-Armand) », p. 550-551.
  • Henri Wallon, Histoire du Tribunal révolutionnaire de Paris avec le journal de ses actes, Hachette, 1880-1882, 6 volumes.
  • Julien Boutboul, Un rouage du Gouvernement révolutionnaire : la Commission des administrations civiles, police et tribunaux (germinal an II-brumaire an IV), vol. II, Paris, , mémoire de maîtrise sous la direction de Jean-Clément Martin et de Françoise Brunel.

Liens externes

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