Mélanie-Françoise Louët

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Mélanie-Françoise Louët
Hôtel particulier de Charnières, puis Louët à Angers, propriété de Mélanie Louët vers 1770
Biographie
Naissance

Angers
Décès
(à 62 ans)
Angers
Pseudonyme
Madame de Saint-Sauveur
Nationalité
Drapeau de la France France
Activité
Propriétaire
Enfant
Autres informations
Conflit

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Mélanie-Françoise Louët, dite dame du Pineau et de Mirebeau, puis Madame de Saint-Sauveur[1], née le à Angers (Saint-Pierre), était une aristocrate française, morte guillotinée pendant la Révolution française le à Angers.

Biographie

Son ancêtre Charles Louët fut lieutenant particulier au présidial et maire d'Angers de 1630 à 1632[2],[3]. Elle est la fille de René-Nicolas Louët (1700-1772) et de Marie Adélaïde de Cheverue (1699-1786).

Elle épouse Pierre-René Dumesnil, seigneur du Pineau (1731-1768), et en secondes noces le à Thouarcé Antoine-Gabriel-Joseph Leshénault (circa 1723-1804), seigneur de Saint-Sauveur et Marigné, lieutenant des vaisseaux du roi[4].

Ancien régime

Elle fut propriétaire de l'Hôtel de Charnières puis Louët, à Angers[2] vers 1770, et Dame de Mirebeau[5] en 1773 lorsqu'elle acquit le manoir et domaine de Mirebeau à Rablay[6] qui fut incendié pendant la guerre de Vendée et dont seulement la chapelle fut conservée[7].

Arrestation et condamnation

À la Révolution, en 1793 elle suit l'armée vendéenne pendant l'expédition de la Virée de Galerne.

Elle est arrêtée à Ancenis le , puis interrogée le par le comité révolutionnaire. Elle est transférée le au tribunal criminel d'Angers avec son petit-fils Pierre-Charles Dumesnil Dupineau (1786-1841) alors âgé de six ans et dont elle avait la charge, car le père de ce dernier était en émigration et sa mère Marie-Anne née Bucher de Chauvigné était décédée à sa naissance. Elle est jugée par la commission militaire dans l'ancienne église des Dominicains, lieu ordinaire de ses séances publiques.

La commission accuse Mélanie Louët d'avoir voulu rejoindre à Fougères Marie-Élisabeth de Vassé[8] dite Madame d'Autichamp, « sa bonne amie », femme de l'un des chefs de l'insurrection vendéenne, le comte d'Autichamp. Il lui est également reproché d'avoir en sa possession un laisser-passer[9] daté du signé du général vendéen François Lyrot de la Patoullière, de s'être rendue lorsqu'elle habitait à Paris rue de Cléri-Montmartre « où se tenait un rassemblement d'aristocrates et contre-révolutionnaires et une académie de jeu de biribi », et d'avoir dit « que tôt ou tard les patriotes danseraient la carmagnole ».

La commission déclare : « Ayant quitté Paris au mois de , il est probable que c'était pour prendre part aux troubles de la Vendée et qu'elle aurait été d'intelligence avec le nommé Desmoineries, membre du comité des brigands, que lors de son arrestation elle avait une ceinture garnie de 150 louis d'or qu'elle aurait acheté au Palais de l'Égalité. »

Madame de Saint-Sauveur nie toutes les accusations portées contre elle.

Les motifs de sa condamnation sont : « Avoir eu des correspondances intimes avec les brigands de la Vendée ; avoir favorisé les projets liberticides des brigands, par ses écrits, conseils, actions ou facultés pécuniaires et passé la Loire avec eux ; avoir été trouvée nantie de plusieurs passeports au nom d'un prétendu Louis XVII ; avoir provoqué au rétablissement de la royauté, à la destruction de la liberté et de l'égalité, et conspiré contre la souveraineté d'un peuple. »

Elle est exécutée le 6 pluviôse An II[10],[11] sur la Place du Ralliement à Angers[12].

Articles connexes

Sources

  • Archives départementales de Maine-et-Loire, série L
  • François-Constant Uzureau, Revue de Bretagne et de Vendée : Madame de Saint-Sauveur, Angers, Barassé, 1870.

Références

  1. Société historique et archéologique du Maine, Revue historique et archéologique du Maine, (lire en ligne), p. 115
  2. a et b « Inventaire général du patrimoine culturel - Hôtel de Charnières, puis Louet », sur culture.gouv.fr
  3. « Répertoire des maires d'Angers (de 1475 à 1790) - Archives municipales de la ville d'Angers et d'Angers Loire Métropole », sur archives.angers.fr
  4. États détaillés des liquidations faites par la Commission d'indemnité ..., Volume 2, Imprimerie Royale, (lire en ligne), p. 10
  5. Bougler, Mouvement provincial en 1789 : biographie des députés de l'Anjou depuis l'Assemblée constituante ..., (lire en ligne), p. 455
  6. « Contrat d'acquêt de la seigneurie par Mélanie-Françoise Louet, veuve Pierre Dumesnil. », sur francearchives.fr
  7. Célestin Port, Dictionnaire historique de Maine-et-Loire - Mirebeau - Version révisée : MENO-MY, (lire en ligne), p. 451, 452
  8. États détaillés des liquidations faites par la Commission d'indemnité ..., Volume 3, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), p. 28
  9. Simon-Jean Gruget, Memoires et journal de l'abbé Gruget : Curé de la Trinité d'Angers annotés par E. Queruau-Lamerie, Germain et Grassin, (lire en ligne), p. 52
  10. Essai sur la Terreur en Anjou (2e édition) : par M. Camille Bourcier, Barassé (Angers), (lire en ligne), p. 85, 86
  11. François Uzureau, L'Anjou historique, Lachèse & Cie (Angers) (lire en ligne), p. 448
  12. Louis-Marie Prudhomme, Histoire générale et impartiale des erreurs, des fautes et des crimes commis pendant la révolution francaise, (lire en ligne), p. 117
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