Jean Trouin

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Jean Trouin
Biographie
Naissance
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BargemonVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
AlchimisteVoir et modifier les données sur Wikidata

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Jean Trouin, dit de Lisle ou de L'Isle, né à Bargemon en 1673 et mort le à Paris, est un alchimiste et escroc français.

Biographie

Armurier de formation, c'est vers 1702 que Jean Trouin rencontra à Nice, dans une auberge à l’enseigne du Chapeau-Rouge, un dénommé Lascaris, un alchimiste Italien qui lui enseigna sa science.

Un contrôleur des finances locales huma un jour les fumées spagyriques[1] qui s’échappaient du laboratoire des deux compères. D’un commun accord, ceux-ci se séparèrent, Trouin échappa aux foudres du contrôleur et des gens d’armes en s’enfuyant à La Palud où il changea de nom. Jean Trouin prit le pseudonyme de « de Lisle ».

Après une retraite de quelques mois dans une chapelle de pénitents, De Lisle partit de château en château, montrer son savoir et sa science aux grands de l’époque, transmutant à tour de bras et laissant toujours à ses admirateurs l’or né dans ses creusets[2].

En 1710, l'alchimiste traita avec Jean Taxis[3],[4]. Jean Taxis reçut auprès de De Lisle vingt livres[5] de lingots d'or qu'il revendit à Lyon pour des sommes colossales[6],[7]. Ils firent affaire ensemble jusqu'à ce qu'il y eût un litige entre eux[8]

Le contrôleur des finances retrouva sa trace et délivra à l’alchimiste un sauf-conduit de quinze mois pour se rendre à Saint-Auban afin de se livrer en toute quiétude à ses manipulations hermétiques. Sentant le piège, De Lisle répondit au sieur Lebret que les opérations alchimiques demandaient un laps de temps beaucoup plus long que celui que lui avaient accordé les autorités. Certaines conjonctions astrales étant nécessaires pour réaliser les transmutations…

Monseigneur Soanen, l’évêque de Senez en personne, se dit parfaitement sûr de la loyauté de de Lisle et de l’authenticité du précieux métal sorti de son athanor[9]. Cependant, les autorités ordonnèrent d’arrêter De Lisle.

Transféré à Cannes où siégeait le président du tribunal spécial pour la répression de la fausse monnaie, De Lisle trouva dans la personne de ce dernier un avocat favorable qui affirma, comme l’évêque de Senez, que les manipulations transmutatoires de l’inculpé ne pouvaient être mises en cause.

Jusqu’en 1711, la chance le servit encore, mais comme tout a une fin, il fut arrêté une nouvelle fois, ficelé et jeté dans une voiture qui le mena vers Paris. En chemin, l’équipage s’embourba et se renversa dans un fossé. Les liens du prisonnier se rompirent et se dénouèrent comme par miracle. L’alchimiste s’échappa. Il ne devait pas aller loin car les gardes tirèrent sur lui et le blessèrent. Il fut repris, entravé et conduit en toute hâte à Paris où on l’embastilla, le [10].

Jouissant d’un traitement de faveur à la Bastille, il fut invité à mettre sa science au service du roi. On lui procura le nécessaire, mais le plomb ne se transforma jamais en or.

D’Argenson traita De Lisle de menteur puis vainement par la douceur et par la menace, on tenta d’arracher au Provençal son prétendu secret. Jean Trouin garda un silence prudent puis mourut embastillé, le , emportant avec lui le mode opératoire des transmutations[11].

Notes et références

  1. « SPAGYRIQUE : Définition de SPAGYRIQUE », sur cnrtl.fr (consulté le )
  2. Bulletin de la Société d'Études Scientifiques et Archéologiques Volume 8 de la Société d'Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan page 180
  3. La Semaine religieuse de Lyon et de la Province (1868)
  4. Le Grand Art de l'alchimie (1973) par Jacques Sadoul
  5. Revue de Paris Volume 17 page 361 par Théophile Gautier
  6. Histoire de la philosophie hermétique: accompagné d'un catalogue raisonné des écrivains de cette science, tome 2 par Nicolas Lenglet-Dufresnoy
  7. Memoirs of extraordinary popular delusions and the madness of crowds, Volume 1, page 190, par Charles Mackay
  8. Archives de la Bastille: 1709-1772 (1881) page 60 par François Nicolas Napoléon Ravaisson-Mollien, Louis Jean Félix Ravaisson-Mollien A. Durand et Pedone-Lauriel
  9. Mémoires de Saint-Simon, Volume 20 de Louis de Rouvroy duc de Saint-Simon page 510 (1908)
  10. 1708 à 1715 de Ministère des finances 1897 page 291
  11. Mémoires historiques et authentiques sur la Bastille de Jean-Louis Carra page 81

Voir aussi

Bibliographie

  • Mémoires historiques et authentiques sur la Bastille de Jean-Louis Carra
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