Jean Terrasson

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Jean Terrasson
Fonction
Fauteuil 12 de l'Académie française
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Biographie
Naissance
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LyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, linguiste, traducteur, professeur, religieux ou religieuse orthodoxeVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Pierre Terrasson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Collège de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Académie française (-)
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Jean Terrasson, né à Lyon le et mort à Paris le (à 80 ans), est un homme d'Église, homme de lettres, helléniste et latiniste français.

Biographie

Il est d'abord élève à l'Académie des sciences en 1707, puis successivement adjoint mécanicien en 1716, adjoint et associé géomètre en 1718 et 1719. Il est ensuite professeur de philosophie grecque et latine au Collège royal à partir de 1720 et il est élu membre de l'Académie française en 1732.

Voltaire a dit de lui qu'il était « philosophe pendant sa vie et à sa mort. Il y a de beaux morceaux dans son Séthos. Sa traduction de Diodore est utile : son examen d'Homère passe pour être sans goût[1]. »

Ses deux frères, André (1668-1723) et Gaspard (1680-1752), eurent tous deux de la réputation comme prédicateurs, surtout le second. Mathieu (1669-1734) et Antoine (1705-1782), ses cousins, se distinguèrent au barreau.

Trois œuvres singulières

Le Séthos de Jean Terrasson connut un réel succès et popularisa la notion de « mystères égyptiens ». Terrasson présente l'histoire de Séthos comme une œuvre de fiction qu'il dit avoir tirée d'un manuscrit grec d'un auteur inconnu, qui lui-même aurait puisé à des sources égyptiennes. En faisant valoir que sa composition est de loin antérieure au déchiffrement des hiéroglyphes, les égyptologues ne lui accordent toutefois aucune valeur historique. Terrasson a contribué à créer ainsi l'image mystifiée d'une Égypte antique fictive, mère des sciences et des connaissances, basée sur des récits peu critiques de Diodore de Sicile, image à laquelle avaient d'ailleurs contribué plusieurs autres écrivains avant le déchiffrement des hiéroglyphes, comme Athanasius Kircher. Cette image fut à l'origine de théories pseudo-scientifiques, telles que l'Afrocentrisme, prétendant que la connaissance grecque vient d'Égypte. Elle influença parfois aussi le symbolisme de la franc-maçonnerie. Ainsi, Mozart s'est largement inspiré de Terrasson pour composer sa Flûte enchantée, notamment pour certains des passages dont les thèmes sont liés à la franc-maçonnerie. En particulier, l'attaque de Tamino par un serpent qui ouvre l'œuvre de Mozart reprend la première épreuve que doit affronter Séthos.

L' Académie des dames est la traduction en français d'un dialogue saphique érotique, censément écrit en espagnol par Aloysia ou Luisa Sigea, poétesse érudite et fille d'honneur à la cour de Lisbonne, puis censément traduit en latin par Joannes ou Jean Meursius, humaniste originaire de Leyde en Hollande. Si Luisa Sigea a bel et bien existé, Jean Mersius est un personnage inventé de toutes pièces, et l'Académie des Dames une création de l'avocat et historien français Nicolas Chorier dont le manuscrit circulait à l'époque dans les milieux libertins.

Dans sa Dissertation critique sur l'Iliade, Terrasson prétend que, grâce surtout aux apports de Descartes, la science et la philosophie avaient donné un tel essor à l'esprit humain que les poètes du XVIIIe siècle dépassaient de très loin ceux de la Grèce antique. Il y fait cependant des observations novatrices sur l'opéra, qu'il est le premier à voir comme un pont entre la musique qui raconte une histoire et la musique qui est en elle-même une source de plaisir.

Parmi ses autres ouvrages, sa Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit et de la raison est un essai philosophique et théologique sur le plaisir et la douleur. Certains historiens attribuent aussi à Terrasson le Traité de l’Infini Créé, donné le plus souvent comme une œuvre de Malebranche.

Principaux ouvrages

  • Dissertation critique sur L'Iliade d'Homère, où, à l'occasion de ce poème, on cherche les règles d'une poétique fondée sur la raison et sur les exemples des anciens et des modernes (1715) (lire en ligne). Réédition : 1971.
  • Addition a la dissertation critique sur l'Iliade d'Homère, pour servir de réponse à la préface de Monsieur Dacier sur le nouveau Manuel d'Épictète (1716) (lire en ligne)
  • Lettre écrite à M*** sur le nouveau système des finances, & particulièrement sur le remboursement des rentes constituées (1720) (lire en ligne)
  • Sethos, histoire, ou Vie tirée des monumens, anecdotes de l'ancienne Égypte, traduite d'un manuscrit grec (1731), 6 volumes, tome 1, tome 2, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6
  • Histoire universelle de Diodore de Sicile, traduite en françois par M. l'abbé Terrasson (1737-44), 7 volumes, tome 1, 1737, tome 2, 1737, tome 3, 1741, tome 4, 1741, tome 5, 1744, tome 6, 1744, tome 7, 1744
  • L'Académie des Dames ou les Sept Entretiens galants d'Aloisia, traduits de Meursius (1750)
  • La Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit et de la raison, ouvrage en réflexions détachées (1754) (lire en ligne)

Notes et références

  1. Voltaire, Siècle de Louis XIV, Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, 1751.

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Paul Grandjean de Fouchy, Éloge de M; l'abbé Terrasson, dans Histoire de l'Académie royale des sciences - Année 1750, Imprimerie royale, Paris, 1754, p. 203-207 (lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

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  • (fr) Académie des sciences : Les membres du passé dont le nom commence par T
  • (en) La « musique maçonnique » de Mozart : [1] [2] [3]
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