Jean-Pierre Alibert

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Jean-Pierre Alibert
Biographie
Naissance
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MontaubanVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Minéralogiste, marchand, aventurierVoir et modifier les données sur Wikidata

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Jean-Pierre Alibert, né à Montauban le et mort à Paris le [1], est un marchand et aventurier français, exploitant d'une mine de graphite en Sibérie, qu'il avait découverte en 1847. Il rentre en France en 1862 ; souffrant de rhumatismes, il découvre la station thermale de Châteauneuf-les-Bains, dans le Puy-de-Dôme ; il s'attache à cette station, s'y fait construire une maison et participe à son développement.

Biographie

Le mont Batougol et l'accès à la mine, gravure tirée de l'ouvrage de 1865
Intérieur de la mine de Batougol, gravure tirée de l'ouvrage de 1865
Crayon Alibert, Russie

Né dans une famille de drapiers dont il est le huitième enfant[2], il part à 14 ans travailler dans une pelleterie à Londres. Celle-ci l'envoie en Russie en 1837 – il a dix-sept ans – pour chasser le renard et l'hermine. Cinq ans plus tard, il se met à son compte et son entreprise de commerce de peaux prospère rapidement.

Amené à voyager fréquemment en Sibérie, il en profite pour prospecter des minéraux et chercher de l'or dans les rivières ; c'est dans ces conditions qu'il découvre en 1847 un gisement de graphite d'une pureté exceptionnelle (plombagine) sur le mont Batougol, dans le massif des Saïans, à l'ouest d'Irkoutsk. Malgré le caractère très inhospitalier de la région, il réussit à aménager une mine et à en faire une exploitation très rentable pendant une quinzaine d'années. En effet, vers la même époque, la mine de Borrowdale, dans le Cumberland, au nord de l'Angleterre, venait à épuisement ; c'était la seule au monde à fournir un graphite suffisamment pur pour fournir des mines de crayon à papier de bonne qualité. Alibert trouva donc rapidement un débouché pour son produit ; en 1856, il signa un contrat d'exclusivité avec la maison allemande Faber, installée près de Nuremberg.

En 1859, il découvre un important gisement de néphrite, variété de jade, dans la vallée de l'Onot ; il l'exporte vers la Chine[3].

En 1862, souffrant de rhumatismes, il doit rentrer en France et s'installe à Châteauneuf-les-Bains.

Collections

De ses voyages, Jean-Pierre Alibert a ramené de nombreux objets et échantillons minéralogiques. Ils sont aujourd'hui dispersés dans de nombreux musées en France et à l'étranger, dont le Muséum national d'histoire naturelle et le Muséum d'histoire naturelle Henri-Lecoq de Clermont-Ferrand.

Hommages

Jean-Pierre Alibert a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret impérial du .

La vie d'Alibert a inspiré le romancier Gérard Georges, dans Le piocheur des terres gelées[4], qui le met en scène dans sa vieillesse, à Châteauneuf-les-Bains, sous le nom d'Ismen Fulbert. C'est d'ailleurs sous ce nom donné à une impasse (Impasse Ismen-Fulbert) qu'il est honoré dans sa ville natale de Montauban et non sous celui d'Alibert, afin que cette voie ne soit pas confondue avec la rue du Docteur-Alibert (1843-1927), qui perpétue le souvenir d'un de ses petits-neveux[5].

À Châteauneuf-les-Bains existe un « Pic Alibert », car il vint faire soigner ses rhumatismes dans cette station thermale, fit des travaux d’aménagement du roc et offrit en remerciement la statue Notre-Dame de l'Espérance qui le couronne (1892).

Notes et références

  1. Revue d'Auvergne, 69, 1966, p. 24.
  2. Sur le souvenir laissé par Alibert à Montauban, où il est né dans le quartier artisanal de Villebourbon et où vivent encore des collatéraux, voir La Dépêche, 1er août 2010.
  3. La néphrite des monts Saïan a fourni le jade utilisé pour la réalisation du sarcophage d'Alexandre III : Encyclopedia Britannica 1911.
  4. Paris, Presses de la Cité, 2006. (ISBN 9782258069329)
  5. La Dépêche, 1er août 2010.

Voir aussi

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  • Jean-Pierre Alibert, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

  • La mine de graphite de Sibérie découverte en 1847 par M. J.-P. Alibert, Paris, Poitevin, 1865. (En ligne.)
  • Jean-Pierre Blazin, Châteauneuf-les-Bains, Évian, Cleopas, 2009, pp. 68–79.
  • Stéphane Pelucchi, « Alibert, une aventure sibérienne », La Lettre de l'AMA, Les Amis des musées de Clermont-Ferrand, n° 25, 2014-2015, p. 9.
  • Maddalena Napolitani, « L’expédition en Sibérie de Jean-Pierre Alibert (1844-1857): l’exploitation du graphite entre art et science », 2019, sito del LUHCIE, Working papers https://luhcie.univ-grenoble-alpes.fr/wp-content/uploads/2019/06/NAPOLITANI-Maddalena.pdf

Liens externes

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    • Musée d'Orsay
  • La mine de graphite du mont Batougol.
  • Jean Pierre Alibert, Batagol et le pays secret des Soyots, juillet 2008.
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