James Madison

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James Madison
Illustration.
Portrait de James Madison, réalisé par John Vanderlyn en 1816, peinture à l'huile (Conservé à la Maison-Blanche).
Fonctions
4e président des États-Unis

(8 ans)
Élection 7 décembre 1808
Réélection 2 décembre 1812
Vice-président George Clinton (1809-1812)[a]
Elbridge Gerry (1813-1814)[a]
Gouvernement Administration Madison
Prédécesseur Thomas Jefferson
Successeur James Monroe
5e secrétaire d'État des États-Unis

(7 ans, 10 mois et 1 jour)
Président Thomas Jefferson
Gouvernement Administration Jefferson
Prédécesseur John Marshall
Successeur Robert Smith
Représentant des États-Unis

(8 ans)
Circonscription 5e district de Virginie (en) (1789-1793)
15e district de Virginie (en) (1793-1797)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur George Hancock (en) (5e district)
John Dawson (en) (15e district)
Biographie
Nom de naissance James Madison, Jr.
Date de naissance 5 mars 1751 ( dans le calendrier grégorien)[b]
Lieu de naissance Port Conway (en) (Colonie de Virginie, Treize Colonies, Grande-Bretagne)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Montpelier (en) (Virginie, États-Unis)
Nature du décès Insuffisance cardiaque
Nationalité Britannique (jusqu'en 1783)
Américaine (à partir de 1783)
Parti politique Parti républicain-démocrate
Fratrie William Madison
Conjoint
Dolley Madison (m. 1794–1836)
Diplômé de Université de Princeton
Profession Planteur, avocat
Religion Épiscopalisme

Signature de James Madison

Représentants des États-Unis pour la Virginie
Secrétaires d'État des États-Unis
Présidents des États-Unis
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James Madison, Jr., né le dans le comté de King George (colonie de Virginie) et mort le à Orange (Virginie), est un homme d'État américain et quatrième président des États-Unis, en fonction de 1809 à 1817. C'est aussi un planteur esclavagiste, propriétaire de centaines d'esclaves.

Membre du Parti républicain-démocrate et délégué de la Virginie au Congrès continental, il est l'un des Pères fondateurs des États-Unis. Il est considéré comme l'un des principaux auteurs de la Constitution américaine ; Madison s'occupe en particulier de l’équilibre entre les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif et de la déclaration des droits. Il succède à Thomas Jefferson en tant que secrétaire d'État des États-Unis en 1801 avant d’être élu à la présidence sept ans plus tard. Il est par ailleurs proclamé citoyen français par l'Assemblée nationale législative en 1792[1].

Biographie

James Madison, Jr. naît le dans le comté de King George, en Virginie. Ses parents sont propriétaires d’une plantation de tabac avec de nombreux esclaves en Virginie, où il passe son enfance. Il est le frère du général William Madison[2],[3].

En 1769, Madison s’inscrit à l’université de Princeton où il passe en deux ans le curriculum de quatre années et se rend malade d’excès de travail. Une fois guéri, il devient le protégé de Thomas Jefferson.

James Madison n'a pas eu d'enfant avec son épouse Dolley. Il était propriétaire d'une plantation (James madison's Montpelier (en)) sur laquelle travaillent une centaine d'esclaves (108 en 1801[4])[5].

Carrière politique

Sa santé fragile l'empêche de participer à la guerre d'indépendance des États-Unis en tant que combattant. Il se consacre donc avec énergie à la vie politique de la jeune nation. C'est le plus jeune élu de la convention continentale.

Il devient un personnage central de la scène politique de l’État de Virginie, participe à la rédaction de la loi sur la liberté religieuse, et persuade l’État d'offrir les Territoires du Nord-Ouest au Congrès (ces territoires deviendront une partie de l’Ohio, du Kentucky et du Tennessee).

En 1780, il apporte son soutien à la création d’une Commission constitutionnelle. Il est très actif durant la Convention de Philadelphie dont il est le rapporteur et certains historiens voient en lui le « père de la Constitution ». Madison défend les intérêts des États fédérés[réf. nécessaire] bien qu'il soit l’artisan d'un système d’équilibre entre les pouvoirs. Il insiste sur la représentation proportionnelle à la population des États au sein du Congrès. Ses notes sur la Convention sont les meilleurs témoignages sur les idées des rédacteurs. Il participe à la rédaction des federalist papers, série d'articles en faveur de la ratification.

Après la ratification de la Constitution, Madison devient représentant de son État, la Virginie. C’est lui qui introduit les dix premiers amendements, connus sous le nom de « lois sur les droits du citoyen » (Bill of Rights). Il est favorable à la limitation du pouvoir du gouvernement fédéral, et c’est en raison de son opposition à la formation d’une banque fédérale qu'il prend ses distances avec le Parti fédéraliste pour se rapprocher du Parti républicain-démocrate. En 1785, il est aussi l’auteur d’une proposition s’opposant au financement par le gouvernement des écoles chrétiennes.

Portrait de James Madison au secrétariat d'État.

En 1797, Madison quitte le Congrès pour devenir secrétaire d'État de Jefferson[réf. nécessaire]. Il est l'un des principaux rédacteurs de Résolutions de Virginie en 1798 et du Rapport de 1800. En 1808, il se présente à l’élection présidentielle et est élu le , en grande partie en raison de son habileté diplomatique, en un temps où la France et le Royaume-Uni sont dans une période de grande tension.

Présidence

Article détaillé : Présidence de James Madison.

1809

 : investiture de Madison en tant que quatrième président des États-Unis.

 : Madison décrète l’annexion de la partie ouest de l’État de Floride, où les colons se rebellent contre l’autorité de l’Espagne.

1811

 : Madison interdit le commerce avec le Royaume-Uni.

1812

 : début de la guerre anglo-américaine de 1812. Cette guerre est surtout soutenue par les États agricoles du Sud et de l’Ouest.

 : les forces américaines, sous la conduite du général William Hull, entrent au Canada, mais doivent ensuite faire retraite sur Détroit. L’armée ne compte que cinq mille volontaires alors que le plan de Madison en prévoyait cinquante mille.

 : Madison est réélu pour un second mandat.

1814

 : les forces britanniques évaluées à cinq mille hommes, sous le commandement du général Robert Ross, marchent sur Washington en représailles à l’incendie de York. Elles ne rencontrent qu’une faible résistance de l’armée américaine désorganisée, et pénètrent dans la capitale. Elles y brûlent tous les bâtiments publics, dont le Capitole et la Maison-Blanche.

En 1814, le traité de Gand met fin à la guerre. La bataille de La Nouvelle-Orléans, au cours de laquelle Andrew Jackson se distingue en 1815, a lieu après la fin de la guerre, car la nouvelle de la cessation des hostilités n’a pas atteint la Louisiane à temps. La conséquence principale de cette guerre est la disparition du parti fédéraliste, considéré comme traître en raison de son opposition à la guerre.

Politique étrangère

La guerre anglo-américaine de 1812 demeure le principal fait de la politique étrangère de Madison. Celle-ci ne dégagera aucun véritable vainqueur. Les Britanniques incendieront et occuperont même temporairement Washington, d’où Madison doit s’enfuir. Ils armeront aussi des tribus indiennes dans l’Ouest, en particulier les Chaouanons menés par le chef Tecumseh. Du fait de cette guerre laborieuse, des États de la Nouvelle-Angleterre ont même à un moment menacé de faire sécession mais cette menace est restée sans suite. La guerre se termine en 1815.

Politique intérieure

Madison a peur de laisser trop de pouvoir aux politiciens si le gouvernement fédéral est chargé de la banque centrale des États-Unis. Il laisse expirer le mandat de la banque créée par son prédécesseur, mais il a besoin d’argent pour financer la guerre contre le Royaume-Uni ; vers la fin de son mandat, il soutiendra la création d’une deuxième banque centrale.

Politique partisane

Madison et Jefferson sont considérés comme les fondateurs du Parti démocrate-républicain. Madison succède à Jefferson sans difficulté en 1808 et il est réélu en 1812. Le Parti fédéraliste, qui s’était opposé à la guerre, disparaît.

Retraite et décès

Après son second mandat, Madison se retire dans sa ferme d'Orange en Virginie. Il devient brièvement le recteur de l’université de Virginie mais se consacre essentiellement à l’agriculture. Il meurt le .

Anecdotes

Le , James Madison est le premier président qui porte des vêtements fabriqués aux États-Unis le jour de son investiture.

En 1794, il épouse Dolley Payne Todd qui, jolie et vive, fait ressortir son aspect maladif et antisocial. C’est à Dolley qu’on attribue la création du rôle de « première dame des États-Unis » en tant que premier soutien de son mari, le président.

Il est le plus petit président des États-Unis. Il mesurait 1,63 m.

Hommages

Son portrait figure sur d'anciens billets de 5 000 USD. Son nom a été attribué au Madison Square de New-York, l'endroit originel de la salle polyvalente d'événements sportifs le Madison Square Garden jusqu'à 1925, et à l'Avenue Madison (anglais : Madison Avenue) depuis 1836. La ville de Madison dans le Wisconsin porte aussi son nom. Dans la ville de Harrisonburg dans l'État de Virginie, l'Université James Madison porte son nom.

Notes et références

Notes

  1. a et b Jusqu'à l'adoption du 25e amendement en 1967, il n'y avait pas de statut précis pour le vice-président. Ce n'est qu'à partir de là que la nomination d'un vice-président fut rendue constitutionnelle en cas de vacance du poste.
  2. La Grande-Bretagne n'a adopté le calendrier grégorien qu'en 1752.

Références

  1. Décret du 26 août 1792.
  2. (en) A. G. Grinnan, « Record of General Wm. Madison's Family », The William and Mary Quarterly, vol. 6, no 2,‎ , p. 116–117 (DOI 10.2307/1915370, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) William Henry Dabney, Sketch of the Dabneys of Virginia : With Some of Their Family Records, Press of S. D. Childs & Company, (lire en ligne).
  4. « The Enslaved Community | The Montpelier Community - James Madison's Montpelier... Restore Montpelier, Rediscover Madison », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) « US Presidents and slavery | Miller Center », sur millercenter.org, (consulté le )

Bibliographie

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  • Nicole Bacharan, Les Noirs américains : Des champs de coton à la Maison Blanche, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 337), , 618 p. (ISBN 978-2-262-03275-3, OCLC 708357029, BNF 42305262).
  • Jean Bérenger, Histoire documentaire des États-Unis : L'Amérique coloniale (1607-1774), t. 1, Presses universitaires de Nancy, , 214 p. (ISBN 2-86480-256-2, OCLC 757013108, BNF 34878910).
  • Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, coll. « Ellipses poche », , 2e éd. (1re éd. 2003), 256 p. (ISBN 978-2-340-02170-9, OCLC 1020169920, BNF 45414237, présentation en ligne).
  • Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur (1763-1787), Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 75), , 2e éd. (1re éd. 2003), 525 p. (ISBN 2-262-02242-9, OCLC 300208109, BNF 39247412).
  • Claude Fohlen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 183), , 2e éd. (1re éd. 1998), 342 p. (ISBN 978-2-262-02677-6, OCLC 300394643, BNF 41046899).
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  • Bernard Vincent, Histoire documentaire des États-Unis : La révolution américaine (1775-1783), t. 2, Presses universitaires de Nancy, , 191 p. (ISBN 2-86480-211-2, OCLC 708294557, BNF 34779475).

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