Jacques Latomus

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Jacques Latomus
Le théologien Jacques Latomus, inquisiteur épiscopal. Gravure avec l'inscription « Iacobus Latomus Theologus ». D'après Boissard, Bibliotheca chalcographica (1669). La mention Obijt An. 1520 est erronée.
Biographie
Naissance
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Cambron (État bourguignon)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata
Louvain (Pays-Bas bourguignons)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université de Paris
Collège de Montaigu
Katholieke Universiteit LeuvenVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Théologien, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Jean Standonck ()Voir et modifier les données sur Wikidata

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Jacques Masson, connu sous le nom de Jacques Latomus ou dans les textes latins de Iacobus Latomus, est un théologien et inquisiteur des anciens Pays-Bas, né dans l'État bourguignon, à Cambron (comté de Hainaut, actuellement en France, département de la Somme) vers 1475 et mort à Louvain en 1544.

Biographie

Latomus effectua ses études au Collège de Montaigu de l'université de Paris, où il fut reçu Maître ès-arts puis docteur en théologie (1519). La même année, il obtint un poste de répétiteur à l'université de Louvain et publia là son premier libelle, contre l’enseignement du grec et de l'hébreu dans cet établissement, et l'influence d'Érasme[1]. Il devint président du Collège de Standonck à Louvain.

Il obtint la chaire de théologie (1534) puis devint en 1537 recteur de l'ancienne université de Louvain[2].

Polémiste, il s'attaqua violemment à Luther et à Érasme, et surtout obtint en tant qu'inquisiteur la condamnation à mort de Tyndale.

Nicholas Crane décrit Latomus comme un homme sombre et froid, de petite taille, aux lèvres fines, aux yeux cernés et affecté d'une claudication[3]. Faisant plaisamment allusion à cette infirmité, Érasme l'a d'ailleurs surnommé Héphaïstos dans ses écrits polémiques[3].

Chanoine de Saint-Pierre de Louvain et inquisiteur épiscopal, Latomus fut pendant vingt ans l'un des adversaires les plus acharnés d’Érasme, qu'il ne parvint toutefois pas à mener au bûcher. Malgré sa réputation d'inquisiteur redoutable[4], ses réfutations de William Tyndale étaient précises et courtoises[5] : ses contemporains l'avaient surnommé « le plus grand traqueur d'hérésie de l'Europe[6]. »

Œuvres

Homme du Moyen Âge hostile à l'humanisme, il a peu publié, et surtout contre Luther.

  • Articulorum doctrinæ fratris M. Lutheri per theologos Lovanienses damnatorum ratio ex sacris literis et veteribus tractatoribus (Anvers, 1521) ; cet ouvrage est une apologie des théologiens de Louvain contre Melanchthon et les Lutheriens[7].
  • De primatus pontificis adversus Lutherum[7] (1525) ; poursuit avec Luther le débat engagé en 1521.
  • De confessione secreta (Anvers, 1525) est un pamphlet contre Oecolampade et Beatus Rhenanus[7].
  • Confutationum adversus Guililmum Tindalum[8] (1542)
  • Duæ epistolæ, una in libellum de ecclesia, Philippo Melanchthoni adscripta; altera contra orationem factiosorum in comitiis Ratisbonensibus habitam[7] (Anvers, 1544)

Son traité Quotlibetica porte un titre en vogue aux siècles précédents. Ses œuvres complètes, Iacobi Latomi opera, ont été publiées à Louvain en 1550 par son neveu Jacques Latomus.

Bibliographie

  • Eugène De Seyn, Dictionnaire biographique des sciences, des lettres et des arts en Belgique, Bruxelles, 1936, t. II, p. 726-727.
  • Peter Fabisch, Erwin Iserloh (de)Latomus, Jacobus. Dans: Theologische Realenzyklopädie (TRE). Volume 20, de Gruyter, Berlin/New York 1990, (ISBN 3-11-012655-9), p. 495–499.
  • Heribert Smolinsky (de), « LATOMUS, Jacobus (Jacques Masson, Steinmetz) », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 4, Herzberg, (ISBN 3-88309-038-7, lire en ligne), col. 1219–1221 (Article sur Internet Archive au )
  • Joseph E. Vercruysse: Jacobus Latomus und Martin Luther. Einführendes zu einer Kontroverse. Dans: Gregorianum. Bd. 64 (1983), p. 515 ff.
  • Joseph E. Vercruysse: Jacobus Latomus (ca. 1475–1544). Dans: Erwin Iserloh (dir.): Katholische Theologen der Reformationszeit. 2. Auflage. Band 2, KLK, Münster 1996, p. 7–26.

Notes

  1. De trium linguarum et studii theologici ratione dialogus (Anvers, 1519).
  2. D'après (de) Heribert Smolinsky et Traugott. Bautz (dir.), Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), Herzberg, Herzberg: Bautz. cols., (réimpr. 4e) (ISBN 3-88309-038-7), « Jacobus Latomus », p. 1219–1221..
  3. a et b D'après (en) Nicholas Crane, Mercator : The Man Who Mapped the Planet, New York, Macmillan, , 348 p. (ISBN 0-8050-6624-1), p. 77.
  4. Cf. Robert J. Wilkinson, « Reconstructing Tyndale in Latomus: William Tyndale's last, lost, book », Reformation, vol. 1, no 1,‎ , p. 252-295 (DOI 10.1179/ref_1996_1_1_018), § 2.
  5. D'après (en) David Daniell, The Bible in English : Its History and Influence, New Haven (Conn.), Yale University Press, , 899 p. (ISBN 0-300-09930-4, lire en ligne), p. 143.
  6. Cf. David Daniell, The Bible in English : Its History and Influence, Yale University Press, , p. 154.
  7. a b c et d Cf. G. Kawerau, The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge, Funk and Wagnalls, , « Latomus, Jacobus (Jacques Masson) », p. 420–421.
  8. Cf. Livre 3 des Réfutations.

Liens externes

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