Film (cinéma)

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Alexandre Dovjenko en train de réaliser un film.

Un film est une œuvre du cinéma ou de l'audiovisuel, qu'elle soit produite ou reproduite sur support argentique ou sur tout autre support existant (vidéo, numérique). Ce terme (qui vient de l'anglais film qui signifie « couche », « voile ») est employé par métonymie, en référence à la pellicule chargée dans un magasin de caméra argentique, destinée aux prises de vues cinématographiques.

Origine du mot

C'est l'inventeur et industriel américain Thomas Edison qui adopte dès 1893 le mot anglais pour désigner les premières œuvres du cinéma que son assistant, William Kennedy Laurie Dickson, le premier réalisateur de l'Histoire du cinéma, tourne à l'aide de la caméra Kinétographe. « Kinétographe (en grec, écriture du mouvement) : caméra de l'Américain Thomas Edison, brevetée le 24 août 1891, employant du film perforé 35 mm et un système d'avance intermittente de la pellicule par « roue à rochet ». »[1]

Après développement, les films sont ensuite présentés individuellement aux spectateurs grâce au kinétoscope. « The cinema, as we know it today, began with the invention of the Kinetograph and Kinetoscope. These two instruments represent the first practical method of cinematography. » (« Le cinéma, tel que nous le connaissons de nos jours, commença avec l’invention du kinématographe et du kinétoscope. Ces deux instruments constituent la première méthode efficiente de prise de vues cinématographique. »)[2]. « Les bandes tournées par Dickson sont à proprement parler les premiers films »[3]

La paternité du mot film, attribuée à Edison, est confirmée par William K.L. Dickson, malgré son désaccord et sa brouille avec son ancien employeur au sujet de la projection sur grand écran dont il entrevoyait la nécessité, avant les premières projections des frères Lumière en 1895[4]. Le format 35 mm, avec ses 8 perforations rectangulaires caractéristiques, est mis au point par les deux hommes aidés par William Heise dès 1893. « Edison fit accomplir au cinéma une étape décisive, en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image. »[5]

Les frères Lumière désigneront par « vues photographiques animées » les films de Louis Lumière sur bande argentique perforée à raison d'une seule perforation ronde de chaque côté des photogrammes, format qui sera vite obsolète et abandonné. Georges Méliès appellera les siens des « tableaux », comme au music-hall qui était sa principale référence.

Déclinaisons du mot

On parle de :

Un film culte est un film adulé dès son apparition sur le marché, ou après son exploitation, voire quelques décennies plus tard, par une partie du public, qui estime que cette œuvre mérite une place exceptionnellement importante dans l’histoire du cinéma, et cela parfois en opposition avec sa réception par la critique de cinéma ou les résultats de son box-office.

Un téléfilm peut développer à peu près les mêmes thèmes que les films de cinéma, mais sa production le destine au départ pour une exploitation sur les réseaux de télévision, publics ou privés. Sous forme de séries, les téléfilms ont apporté un nouveau souffle à la création scénaristique.

Une filmographie est la liste des films qui concernent un artiste (réalisateur, scénariste, technicien, comédien) ou un personnage de fiction.

Un film de poche est un film tourné, monté et le plus souvent diffusé à partir d’un téléphone mobile.

Cinéma numérique

En 2000, la première projection publique de cinéma numérique d'Europe, réalisée par Philippe Binant, abandonne le film 35 mm[6]. L'année suivante, le tournage de Vidocq en numérique, par Pitof, conduit à l'abandon du film négatif 35 mm. Avec la disparition du 35 mm, le cinéma numérique permet la diffusion des films sur les plateformes numériques[7] : Netflix, Amazon Prime Video, Groupe Canal+, OCS Go.

Le rôle du film dans la culture

Mona Zaki, star du cinéma égyptien, ses films ont influencé à la fois la culture égyptienne et la culture africaine[8],[9]

Le film est utilisé dans un éventail d'objectifs, y compris l'éducation et la propagande en raison de sa capacité à dialoguer efficacement entre les cultures[10]. Lorsque l'objectif est principalement éducatif, un film est appelé un "film éducatif"[11]. Le film peut être de la propagande[12], en totalité ou en partie, comme les films réalisés par Leni Riefenstahl en Allemagne nazie, les bandes-annonces de films de guerre américains pendant la Seconde Guerre mondiale, ou les films artistiques réalisés sous Staline par Sergei Eisenstein[13]. Ils peuvent également être des œuvres de protestation politique[14],[15], comme dans les films d'Andrzej Wajda, ou plus subtilement, les films d'Andreï Tarkovski. Le même film peut être considéré comme éducatif par certains et comme de la propagande par d'autres, car la catégorisation d'un film peut être subjective[16].

Notes et références

  1. Laurent Mannoni, "Lexique", in Libération numéro spécial, supplément au no 4306 du 22 mars 1995, célébrant le 22 mars 1895, année française de l'invention du cinéma, page 3.
  2. (en) John Barnes (dir.), The Beginnings of the cinema in England : 1894-1901, vol. 1 : 1894-1896, Exeter (Devon), University of Exeter Press, (1re éd. 1976), 294 p. (ISBN 978-0-85989-954-3), préface.
  3. Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Paris, Flammarion, , 719 p., p. 16.
  4. (en) William Kennedy Laurie Dickson et Antonia Dickson (préf. Thomas Edison), History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph (facsimile), New York, Museum of Modern Art, , 55 p. (ISBN 0-87070-038-3, lire en ligne)
  5. Sadoul 1968, p. 11.
  6. Nicolas Lacaze, Le Cours de Culture Générale en Prépa, Éditions Ellipses, 2017, p. 217.
  7. Cf.Roma, Lion d'or à la Mostra de Venise en 2018 sorti sur Netflix
  8. (en-GB) « Mona Zaki on Her Career's Future and Defending Women's Rights », sur Vogue Arabia, (consulté le )
  9. (en) « Actress Mona Zaki and key national authorities mark "The Egyptian Girl Celebration" with UNICEF during Gouna Film Festival », sur www.unicef.org (consulté le )
  10. (en) United States Political Science Documents, University Center for International Studies, University of Pittsburgh., , 171 p. (lire en ligne)
  11. (da) Dominique Brégent-Heald, Northern Getaway: Film, Tourism, and the Canadian Vacation, McGill-Queen's Press - MQUP, (ISBN 978-0-2280-1487-4, lire en ligne)
  12. (en) Garth S. Jowett et Victoria O′Donnell, Propaganda & Persuasion, SAGE Publications, (ISBN 978-1-5063-7133-7, lire en ligne)
  13. How people greet each other in TV series and dubbing: Veronica Bonsignori, Silvia Bruti, Peter Lang, (ISBN 978-3-0343-1646-0, DOI 10.3726/978-3-0351-0809-5/13, lire en ligne [archive du ])
  14. (en) Bob Navarro, 101 Thought-Provoking Films, Lulu.com, (ISBN 978-0-359-71636-4, lire en ligne)
  15. (vi) « motchill », sur Motchill TV (consulté le )
  16. (en) Nichola Tooke et Michael Baker, « Seeing is believing: the effect of film on visitor numbers to screened locations », Tourism Management, vol. 17, no 2,‎ , p. 87–94 (ISSN 0261-5177, DOI 10.1016/0261-5177(95)00111-5, lire en ligne [archive du ], consulté le )

Articles connexes

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