Cornélius Azaglo Augustt

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

La mise en forme de cet article est à améliorer ().

La mise en forme du texte ne suit pas les recommandations de Wikipédia : il faut le « wikifier ».

Cet article est une ébauche concernant un photographe ghanéen.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?). Pour plus d’informations, voyez le projet associé.

Cornélius Azaglo Augustt
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
KpaliméVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata
BouakéVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
PhotographeVoir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Cornélius Yao Azaglo Augustt (né en 1924 à Kpalimé au Togo et mort le à Bouaké[1], en Côte d'Ivoire) est un photographe ghanéen.

Biographie

Né en 1924 à Kpalémé (Togo) de parents tous les deux éwé et originaires de la ville de Kéta (Ghana) où se trouve le "stool" (tabouret) symbolisant les ancêtres paternels. À la suite du décès de son père en 1929, il est confié à des membres de sa parenté résidant au Ghana où il est scolarisé jusqu'à l’obtention du certificat d’études en 1944. Il s'essaye ensuite à différents métiers (employé des postes puis du chemin de fer) tout en pratiquant la photographie en amateur pendant ses loisirs.

En 1950, il émigre à Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso) à l’invitation d’un "grand-frère" qui lui a trouvé du travail dans une entreprise commerciale où il apprend les rudiments de la comptabilité. En parallèle, il fait son apprentissage de photographe avec deux compatriotes qui l’initient respectivement à la pratique de la photographie en studio (prise de vue et techniques de la chambre noire) et dans la rue avec un "box-camera"[2]. Cette pratique singulière appelée "wait and see" en anglais ("sur place" en français) a été diffusée dans toute l’Afrique de l’Ouest par des photographes originaires du Ghana et du Nigeria[3].

En 1955, il part pour Korhogo (Côte d’Ivoire) où, après avoir travaillé pendant trois ans en extérieur avec un box-camera, il gagne suffisamment d’argent pour s’acheter un appareil moyen-format Rolleiflex, un agrandisseur et ouvrir en 1958 un atelier baptisé "Studio du Nord" qui, à l’époque, était le seul en activité dans cette ville.

De 1958 à la fin des années 1970, comme tous ses collègues en Afrique de l’Ouest, Augustt a connu une période de grande prospérité : c’est l’âge d’or du portrait photographique en noir et blanc réalisé par des artisans qui maîtrisaient l’ensemble du processus opératoire de la prise de vue au tirage sur papier[4].

Si, au fil des années, l’installation de nouveaux praticiens a fait baisser progressivement son chiffre d’affaires, c’est l’ouverture en 1985 d’un premier laboratoire couleur à Korhogo qui devait entraîner sa chute. Cette mécanisation de la partie technique de la chaîne opératoire (développement des films et tirages sur papier) a été mise à profit par de jeunes Ivoiriens pour aller photographier les gens à leur domicile, sur leurs lieux de travail, là où ils se rassemblaient pour prier ou se divertir. Le développement de cette pratique en ambulatoire a entraîné rapidement la ruine des studios désertés par les clients au point que nombre de photographes en sont venus à jeter à la poubelle ou à brûler leurs collections de négatifs qui n’avaient plus d’utilité ni de valeur[5].

Un sort auquel les archives d’Augustt ont échappé grâce à sa rencontre en octobre 1993 avec un ethnologue qui décida d’en faire un objet d’étude scientifique[6] tandis que d’autres acteurs (Afrique en créations, Revue noire) l’abordaient sous un angle esthétique. C’est ainsi que, dans les années qui suivirent, son œuvre fut portée à la connaissance d’un public international à travers des ouvrages de vulgarisation, des articles scientifiques et de nombreuses expositions faisant de lui une personnalité majeure de l’histoire de la photographie ouest-africaine aux côtés de Seydou Keïta, Malick Sidibé ou Philippe Koudjina.

En dehors des avantages symboliques (reconnaissance et prestige) que lui a apporté la reconnaissance de son travail, Augustt en a tiré des revenus suffisants pour passer les dernières années de sa vie dans une relative aisance avant de décéder d’une courte maladie le 25 mai 2001 à Bouaké (Côte d’Ivoire) à l’âge de 77 ans nous léguant des archives en tout point exceptionnelles[7].

Expositions

Expositions individuelles

  • 1997 – "La vie quotidienne d'un photographe de studio en Côte d'Ivoire". Installation du studio d’Augustt (auteur : J.F. Werner, scénographe : J.P. Augry), Centre culturel français, Abidjan.

Expositions collectives

  • 1994 - "L'œil du temps, les photographes de Côte d'Ivoire", Centre culturel français, Abidjan.
  • 1996 - "African Photographers, 1940 to Present", Guggenheim Museum, New York.
  • 1996 - "Secondes Rencontres de la photographie africaine", Palais de la Culture, Bamako.
  • 1997 - "Art et tradition du portrait en Afrique", Paris, FNAC-Étoile.
  • 1997 - "Das Gesicht Afrikas", Gruner + Jahr-Presshaus, Hambourg.
  • 1998-2003 - "L'Afrique par elle-même", Musée royal d'Afrique centrale de Tervuren (Belgique) et Revue Noire. Après avoir été présentée à la Maison européenne de la photographie (Paris) en 1998, cette exposition a ensuite voyagé jusqu'en 2003 en Europe (Allemagne, Angleterre, Italie, Belgique), au Brésil, en Afrique du Sud et aux USA.
  • 1998 - "Snap me one ! Studiofotografen in Afrika", Stadtmuseum, Munich.
  • 2000 - "Porträt Afrika", Haus der Kulturen der Welt, Berlin.
  • 2001 - "Foire Internationale Africaine des Arts plastiques", Abidjan.

Film documentaire

Bibliographie

  • Anne-Marie Bouttiaux, Alain D'Hooghe, Jean Loup Pivin et Pascal Martin Saint Leon, L'Afrique par elle-même : Un siècle de photographie africaine (catalogue d'exposition), Paris ; Tervuren, Revue Noire éditions ; Musée royal de l'Afrique centrale, (ISBN 978-2-9095-7158-4)
  • Bell, C.; Enwezor, O.; Tilkin, D. et O. Zaya, 1996, In/sight: African Photographers, 1940 to the Present, Guggenheim Museum, New-York-City (USA). Catalogue d’exposition.
  • Revue noire (éd.), 1996, Cornélius Yao Augustt Azaglo. Paris, Revue noire éditions.
  • Revue noire (éd.), Photographies : Côte d'Ivoire, 1950-1975, Éditions , 1996
  • Revue noire (éd.), 1998, Anthologie de la photographie africaine et de l’Océan indien, XIXe et XXe siècles. Paris, Revue noire éditions.
  • Werner, J.F., 1998, "Le crépuscule des studios", Anthologie de la photographie africaine et de l’océan indien, XIXe et XXe siècles. Paris, Revue noire, pages 93 à 99.
  • Werner, J.F., 2000, "La sauvegarde du patrimoine photographique africain", Études photographiques, n° 8, pages 138 à 145.
  • Werner, J.F. 2005 (revu et corrigé en 2018), Le Rapport Augustt. Enquête ethno-historique sur un photographe de Côte d’Ivoire
  • Werner, J.F., 2014, "De la photographie africaine en tant qu’innovation technique", Continents manuscrits.

Références

  1. Fraternité Matin du 17-07-2001, n°11012. Document reproduit dans le dossier iconographique du Rapport Augustt par J.F. Werner (en ligne, page 142) https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/2022-12/010074279.pdf. La confusion entre Bouaké et Korhogo vient du fait que, quelques semaines après sa mort (25-05-2001), des “obsèques“ (plutôt un hommage) ont été organisées par la famille à Korhogo.
  2. Instrument de fabrication artisanale faisant office à la fois d’appareil de prise et de chambre noire. Il permet aux clients de disposer immédiatement de leurs portraits. Lire en ligne : Werner, J.F., 2014, « De la photographie africaine en tant qu’innovation technique » pages 7-8 : https://journals.openedition.org/coma/420
  3. Phénomène étudié par Elder, T, 1997, Capturing Change. The Practice of Malian Photography 1930s-1990s. Linköping, Linköping University (Sweden) : https://www.diva-portal.org/smash/record.jsf?pid=diva2%3A256173&dswid=6738
  4. Werner, J.F., 1996, « Produire des images en Afrique. Le cas des photographes de studio », Cahiers d'études africaines, XXXVI (1-2), 141-142 : 81-112. https://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1996_num_36_141_2002
  5. Werner J.F., 1998, Le crépuscule des studios, Anthologie de la photographie africaine et de l’océan indien, XIXe et XXe siècles. Paris, Revue noire : 93-99 et Nur Goni, M., 2014, Préserver les archives photographiques en Afrique : pour une cartographie des acteurs et des initiatives. Continents manuscrits, n° 3.
  6. Ollier, B. 1996, « Bamako profile Cornélius Augustt ». Libération n° 4849. https://next.liberation.fr/culture/1996/12/21/bamako-profile-cornelius-augusttrevelation-des-deuxiemes-rencontres-de-la-photographie-au-mali-le-po_189767
  7. Werner J.F., 2000, « La sauvegarde du patrimoine photographique africain », Études photographiques, n° 8, pages 138 à 145 : http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/230

Liens externes

  • Ressource relative aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • RKDartists
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • WorldCat
  • Revue noire, 1996.
  • Werner, J.F., Africultures, 2001.
  • Werner, J.F., 2002, « Photographie et dynamiques identitaires dans les sociétés africaines contemporaines », Autrepart, 24 : 21-43.
  • Article paru en 2014 dans la revue Continents manuscrits
  • icône décorative Portail de la photographie
  • icône décorative Portail du Ghana