Coq d'or de la chanson française

Le Coq d'or de la chanson française est un concours organisé par la station de radio Europe 1 et le music-hall Olympia de 1958 à 1961 pour honorer une chanson française à succès.

Circonstances

Devant l’afflux sur les ondes de chansons italiennes, espagnoles ou américaines, Louis Merlin et Lucien Morisse, son directeur d'antenne à Europe 1, décident alors de soutenir la chanson française qui n’est plus guère à la mode. Morisse qui est l'impresario de Dalida et l'inventeur en France de la « play list », sature la station de la chanson Bambino pour tenter d’imposer sa vedette. Morisse et Bruno Coquatrix, directeur de l’Olympia, se mettent d’accord pour un concours de chansons avec plébiscite des auditeurs. La radio diffusera sans discontinuité les titres choisis et le music-hall sera le lieu de la consécration d’une chanson parmi vingt-quatre lauréats. Les deux hommes se connaissent et ont déjà travaillé ensemble.

Coquatrix, en effet, avait tenté peu avant, en , avec l’aide d'Édith Piaf qui défendait la chanson française, et d’Eddie Barclay, un radio-crochet avec ses « Numéros 1 de demain » qui avait pour but de lancer de jeunes artistes méritants, départagés à l’applaudimètre. Morisse retransmettait en duplex le concert hebdomadaire donné à l’Olympia au cours de son émission « Musicorama ».

Le festival du Coq d'or

Le concours, généralement organisé chaque printemps (mai-juin), récompense une chanson écrite en français et composée par des Français, interprétée par un artiste français et déjà enregistrée pour être diffusée sur les ondes[1]. On ne pouvait plus national. Et nul besoin d’être passé par le cabaret. Des soirées éliminatoires, les passages réguliers des 45 tours sur la station d’Europe 1, rendent le concours très populaire.

Le concours

La première retransmission a lieu le en direct de l’établissement de Coquatrix (le bien nommé !). En absence d’archives accessibles, on a peu d’informations précises, d’autant moins que les producteurs de disque et les sponsors n’ont pas hésité à se réclamer du Coq d'or pour inciter à la vente ou propulser leurs poulains. On trouve ainsi plusieurs lauréats qui auraient remporté le prix la même année. Il semble qu’il y ait confusion fréquente entre les champions et les douze derniers concurrents. La liste ci-après, reconstituée, est donnée à titre indicatif, sous toutes réserves :

(titre, compositeurs, interprètes les plus courants, rang connu ou présumé)

  • 1958
    • Les Gitans - Pierre Cour & Hubert Giraud (Les Compagnons de la Chanson, Juan Catalano ; Dalida) (1)
    • Rendez-vous au Lavandou - André Pascal & Paul Mauriat ( Dalida, Henri Salvador) ()
    • Envoie la musique - Michel Vaucaire & Charles Dumont (Colette Renard ; Simone Langlois) ()
    • Plein feux - Claude-Henri Vic & Hubert Ithier (Jean Siegfried) ()
    • Deux enfants - S. Castel & M. Fontenoy (Claude Goaty ; Nadine Clair) ()
    • Mélodie perdue - Jean Broussolle & Hubert Giraud (Les Compagnons de la chanson ), Robert Jeantal) ()
    • J’ai rêvé d’un piano - Philippe-Gérard & Georges van Parys (Boris Vian)[2] ()
    • Un peu plus de chansons - Pierre Saka & Jean Bernard (Jean Philippe ; Nicole Croisille)[3]()

Bibliographie

  • Fabien Lecœuvre, Le Petit Lecœuvre illustré, Artege éditions
  • Bertrand Dicale, Juliette Gréco, JC Lattès, 2001
  • Gilles Schlesser, Le Cabaret « rive gauche », Archipel, 2006
  • Louis-Jean Calvet, Cent ans de chanson française, Archipel, 2006)
  • Jean Mareska, Philippe Crocq, Eddie Barclay, Flammarion, 2010

Notes et références

  1. Bertrand Dicale : ‘’Juliette Gréco’’ ; JC Lattès ; 2001)
  2. selon Bertrand Dicale
  3. Pierre Saka : Tout finit par des chansons (Archipel, 2008).
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