Colocations solidaires

Les colocations solidaires, ou colocations à projet solidaires[1] sont des logements où cohabitent des personnes issues de générations ou de milieux sociaux différents. Leur objectif est de développer du lien social avec des catégories sociales fragilisées, du fait de leur âge (jeunes, retraités) ou de leur situation (SDF, mères célibataires, handicapés)[2].

Contexte d’apparition

Des colocations à projet existent dans le nord de l’Europe depuis une soixantaine d’années et réactivent parfois des traditions beaucoup plus anciennes, comme celle des béguinages flamands au Moyen Âge[3].

En France, les colocations solidaires se développent dans les grandes villes depuis les années 2000.

Le développement des colocations solidaires se présente comme une réponse à la crise du logement, mais aussi comme une réponse à la disparition des solidarités familiales anciennes.

Elle est permise grâce à l’existence d’un important parc immobilier inexploité, difficilement commercialisable auprès de particuliers (immobilier de bureaux, bâtiments ecclésiastiques).

Les colocations solidaires

Les colocations solidaires peuvent accueillir des personnes en voie de marginalisation et des personnes mieux insérées socialement.

Colocations avec des personnes handicapées psychiques ou mentales

Certains logements réunissent sous un même toit des personnes avec un handicap mental ou psychique avec des personnes dénuées d’un handicap. La communauté de l’Arche, créée par Jean Vanier, se présente comme un précurseur en la matière[4].

Colocations avec des handicapés moteurs

Des colocations réunissent ainsi des handicapés moteurs et des personnes valides, comme dans les maisons mises en place par l’association Simon de Cyrène[5], sous l'impulsion notamment de Laurent de Cherisey en 2006. Cette association a notamment été médiatisée au moment de la sortie du film Intouchables (2011), le producteur du film a ainsi reversé 5 % des bénéfices à l'association[6].

Colocations avec d’anciens SDF

Il existe également des colocations réunissant d'anciens SDF avec de jeunes professionnels, comme l’APA (Association pour l’amitié) depuis 2006 à Paris[7], ou l’association Lazare depuis 2010 dans les grandes villes de province[8]. L'association Aux Captifs la libération développe par ailleurs cette forme de colocation dans le cadre de son CHS (centre et stabilisation) de Valgiros[9], à Paris. En décembre 2012, ces colocations sont un peu médiatisée, au moment de la polémique lancée par Cécile Duflot, alors ministre du Logement, qui souhaite lutter contre la pénurie de logement en réquisitionnant entre autres les bâtiments de l’archevêché de Paris[10].

Colocations avec des mères célibataires

Des colocations rassemblent également des mères célibataires, comme dans les appartements lancés par l’association La Maison de Marthe et Marie qui a ouvert sa première colocation à Lyon en 2011[11],[12].

Les colocations intergénérationnelles

Ces colocations peuvent aussi se présenter sous la forme de colocations intergénérationnelles, faisant cohabiter deux catégories de populations fragilisées, les jeunes et les personnes âgées. Des étudiants sont ainsi accueillis dans l’appartement de personnes âgées, en échange ou non de petits services ou d’un accompagnement[13],[14].

Les béguinages

De plus en plus, enfin, des béguinages réunissent des personnes âgées dans des petits ensembles de logements, construits autour d’un jardin et de pièces de vie partagées et qui permettent les échanges et le partage de moments en commun[15].


Notes et références

  1. « Les colocations solidaires », sur Site de l'AFEV, Association de la Fondation étudiante pour la ville (consulté le )
  2. « Les maisons partagées, colocations solidaires », sur Site de la fondation Bettencourt-Schueller (consulté le )
  3. « Présentation des béguinages flamands », sur Site de l'UNESCO (consulté le )
  4. « Un apéro avec Jean Vanier, fondateur de L’Arche », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « Association Simon de Cyrène : une vie partagée avec des personnes handicapées », La Vie,‎ (lire en ligne)
  6. Claire Leségrétain, « Le beau cadeau de Noël de « Simon de Cyrène » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  7. « Aux Bernardins, la fragilité au-devant d’Emmanuel Macron », La Croix,‎ (lire en ligne)
  8. « À La Nuit du bien commun, 600.000 euros donnés au profit de 15 associations », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  9. « Colocation solidaire Valgiros », sur Valgiros (consulté le )
  10. « Des SDF en colocation avec de jeunes catholiques », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. « Historique de l'association Marthe et Marie », sur Site de l'association Marthe et Marie (consulté le )
  12. « Une famille d’adoption pour accueillir la vie », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne)
  13. « La colocation intergénérationnelle, une solution pour la jeunesse et les seniors », RTL,‎ (lire en ligne)
  14. « Cohabitation intergénérationnelle », sur Site du ministère de l'Education nationale (consulté le )
  15. « Les béguinages, ces villages pour seniors qui poussent comme des champignons », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)
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