Coefficient binomial central

Les coefficients binomiaux centraux comme colonne médiane du triangle de Pascal

En mathématiques le coefficient binomial central d'ordre n est le coefficient binomial défini par :

CBC ( n ) = ( 2 n n ) = ( 2 n ) ! ( n ! ) 2 = k = 1 n n + k k  pour tout  n 0. {\displaystyle \operatorname {CBC} (n)={\dbinom {2n}{n}}={\frac {(2n)!}{(n!)^{2}}}=\prod \limits _{k=1}^{n}{\frac {n+k}{k}}{\text{ pour tout }}n\geqslant 0.}

Il est ainsi nommé pour la position centrale qu'il occupe dans la liste des ( 2 n k ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{k}}} pour 0 k 2 n {\displaystyle 0\leqslant k\leqslant 2n} (ligne d'indice 2 n {\displaystyle 2n} du triangle de Pascal) ; l'identité de Vandermonde : ( 2 n n ) = k = 0 n ( n k ) 2 {\displaystyle {\binom {2n}{n}}=\sum _{k=0}^{n}{\binom {n}{k}}^{2}} montre qu'il s'obtient par la somme des carrés des termes de la ligne d'indice n {\displaystyle n} de ce triangle.

Pour les premières valeurs de n, celles du coefficient binomial central associé sont : 1, 2, 6, 20, 70, 252. La liste de toutes les valeurs constitue la suite A000984 de l'OEIS.

Propriétés liées à la divisibilité

Autour de la parité

Sauf pour le premier d'entre eux, ( 0 0 ) = 1 {\displaystyle {\binom {0}{0}}=1} , tout coefficient binomial central est un entier pair.

Plusieurs preuves élémentaires existent[1]. La plus simple, utilisant la « formule du pion » ( ( m n ) = m n ( m 1 n 1 ) {\displaystyle {\dbinom {m}{n}}={\frac {m}{n}}{\dbinom {m-1}{n-1}}} ), montre que ce coefficient est le double d'un entier « voisin » dans le triangle de Pascal :

( 2 n n ) = 2 ( 2 n 1 n 1 ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}=2{\dbinom {2n-1}{n-1}}} .

Un diviseur élémentaire

Le coefficient binomial central d'ordre n est divisible par n + 1, ce qui revient à dire que le nombre de Catalan C n = 1 n + 1 ( 2 n n ) {\displaystyle C_{n}={\frac {1}{n+1}}{\dbinom {2n}{n}}} est un entier.

Pour le prouver, le plus simple est — de même que pour les coefficients binomiaux — d'utiliser l'une des nombreuses interprétations combinatoires de Cn[2].

Il existe aussi des preuves algébriques[3]. On peut par exemple remarquer[2],[4],[5] que C n = ( 2 n n ) ( 2 n n 1 ) {\displaystyle C_{n}={\dbinom {2n}{n}}-{\dbinom {2n}{n-1}}} .

Cas où n est premier

Si p est un nombre premier, l'égalité ( 2 p p ) = 2 + k = 1 p 1 ( p k ) 2 {\displaystyle {\binom {2p}{p}}=2+\sum _{k=1}^{p-1}{\binom {p}{k}}^{2}} , montre que ( 2 p p ) 2 ( mod p 2 ) . {\displaystyle {\dbinom {2p}{p}}\equiv 2{\pmod {p^{2}}}.}

Moins élémentairement, avec le théorème de Wolstenholme, il résulte de ( 2 p p ) = 2 ( 2 p 1 p 1 ) {\displaystyle {\dbinom {2p}{p}}=2{\dbinom {2p-1}{p-1}}} [6] que si p est supérieur ou égal à 5, on a même ( 2 p p ) 2 ( mod p 3 ) . {\displaystyle {\dbinom {2p}{p}}\equiv 2{\pmod {p^{3}}}.}

On conjecture que ( 2 n n ) 2 ( mod n 3 ) {\displaystyle {{2n} \choose {n}}\equiv 2{\pmod {n^{3}}}} constitue une condition nécessaire et suffisante pour que n 5 {\displaystyle n\geqslant 5} soit premier, car cette propriété est vraie jusqu'à n = 10 9 {\displaystyle n=10^{9}} , mais cette conjecture n'est pas prouvée [7].

Plus grand exposant d'un facteur premier

Dans la décomposition en produit de facteurs premiers du coefficient binomial central d'ordre n, on note e la puissance du nombre premier p, c'est-à-dire que e est le plus grand exposant tel que pe divise ( 2 n n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}} . Si x {\displaystyle \lfloor x\rfloor } désigne la partie entière du réel x, alors, en posant k = log p 2 n {\displaystyle k=\lfloor \log _{p}2n\rfloor } , on établit, en application de la formule de Legendre[8] :

e = i = 1 k 2 n p i 2 i = 1 k n p i {\displaystyle e=\sum _{i=1}^{k}\left\lfloor {\frac {2n}{p^{i}}}\right\rfloor -2\sum _{i=1}^{k}\left\lfloor {\frac {n}{p^{i}}}\right\rfloor }

Par exemple, si n = 14 {\displaystyle n=14} et p = 5 {\displaystyle p=5} , alors k = 2 {\displaystyle k=2} et e = 2 {\displaystyle e=2} , de sorte que 52 divise le nombre ( 28 14 ) = 40   116   600 {\displaystyle {\dbinom {28}{14}}=40~116~600} mais 53 ne le divise pas.

D'après le théorème de Kummer, on a aussi : e = 2 s p ( n ) s p ( 2 n ) p 1 {\displaystyle e={\dfrac {2s_{p}(n)-s_{p}(2n)}{p-1}}} s p ( n ) {\displaystyle s_{p}(n)} est la somme des chiffres de n en base p, ce qui est aussi égal au nombre de retenues lorsqu'on effectue l'addition n + n {\displaystyle n+n} en base p. Par exemple, si tous les chiffres de n en base p sont strictement inférieurs à p / 2 {\displaystyle p/2} ( 2 n n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}} n'est pas multiple de p.

Dans le cas où p = 2 {\displaystyle p=2} , le nombre e est donc le nombre de 1 dans l’écriture binaire de n [9]. Pour tout n > 0, e vaut donc au moins 1 et l'on retrouve ainsi (voir supra) que ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} est pair, et on obtient qu'il est même multiple de 4 si n n'est pas une puissance de 2[9].

Particularité de la fin de la décomposition en produit de facteurs premiers

La décomposition en produit de facteurs premiers de ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} possède la particularité de se terminer par la liste des nombres premiers de ] n , 2 n ] {\displaystyle \left]n,2n\right]} (liste non vide d'après le postulat de Bertrand), comme le montre l'exemple ( 20 10 ) = 2 2 × 11 × 13 × 17 × 19 {\displaystyle {\binom {20}{10}}=2^{2}\times 11\times 13\times 17\times 19} .

On montre en effet [10] à partir de la formule de Legendre ci-dessus qu'un nombre premier p apparait dans la décomposition de ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} en produit de facteurs premiers avec l'exposant e = 1 {\displaystyle e=1} pour p dans ] n , 2 n ] {\displaystyle \left]n,2n\right]} , et avec l'exposant e = 0 {\displaystyle e=0} pour p > 2 n {\displaystyle p>2n} .

Le produit des nombres premiers de ] n , 2 n ] {\displaystyle \left]n,2n\right]}  : P n = ( 2 n ) # n # {\displaystyle P_{n}={\frac {(2n)\#}{n\#}}} n # {\displaystyle n\#} désigne la primorielle de n est en particulier un diviseur de ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} et les diviseurs premiers de ( 2 n n ) / P n {\displaystyle {\binom {2n}{n}}/P_{n}} sont tous inférieurs ou égaux à n.

Sur le site de l'OEIS, ( P n ) {\displaystyle (P_{n})} est répertoriée comme suite A261130 de l'OEIS, et ( ( 2 n n ) / P n ) {\displaystyle \left({\binom {2n}{n}}/P_{n}\right)} comme suite A263931 de l'OEIS.

En 1850, Tchebychev utilise cette propriété pour obtenir une évaluation de la distribution des nombres premiers[11].

Une conjecture due à Erdős

Article détaillé : Théorème de Sárközy.

Les exemples vus précédemment montrent que si les nombres premiers supérieurs à n de la décomposition de ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} ont un exposant égal à 1, au moins l'un de ceux qui précèdent possède un exposant > 1. Si n n'est pas une puissance de 2, on a vu que ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} est multiple de 2 2 {\displaystyle 2^{2}} , mais le phénomène est général [12].

En 1975, Paul Erdős conjecture que, pour n 5 {\displaystyle n\geqslant 5} , le coefficient binomial central ( 2 n n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}} est toujours divisible par le carré d'un nombre premier, c'est-à-dire qu'il n'est pas quadratfrei. Le résultat est établi pour n grand par András Sárközy dix ans plus tard[13]. Il est totalement démontré par G. Velammal en 1995[14] et indépendamment par Andrew Granville et Olivier Ramaré en 1996[15].

La suite des plus grands exposants dans la décomposition en produit de facteurs premiers de ( 2 n n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}} est répertoriée comme suite A263922 de l'OEIS.

Lien avec la fonction de compte des nombres premiers

Le coefficient binomial central vérifie la majoration ( 2 n n ) ( 2 n ) π ( 2 n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}\leqslant (2n)^{\pi (2n)}} π ( x ) {\displaystyle \pi (x)} est le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux au réel x [10],[16]:


En effet, en utilisant la majoration 2 y 2 y 1 {\displaystyle \lfloor 2y\rfloor -2\lfloor y\rfloor \leqslant 1} valable pour tout réel y, la valuation e p {\displaystyle e_{p}} de l'entier p dans ( 2 n n ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}} vérifie e p log p 2 n {\displaystyle e_{p}\leqslant \lfloor \log _{p}2n\rfloor } d'après la formule de Legendre. Puisque p log p 2 n 2 n {\displaystyle p^{\lfloor \log _{p}2n\rfloor }\leqslant 2n}

( 2 n n ) p 2 n p log p 2 n p 2 n 2 n = ( 2 n ) π ( 2 n ) {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}\leqslant \prod _{p\leqslant 2n}p^{\lfloor \log _{p}2n\rfloor }\leqslant \prod _{p\leqslant 2n}2n=(2n)^{\pi (2n)}} .

Tchebychev utilise cette propriété pour établir la minoration de gauche dans les inégalités suivantes [17]

x 2 , ln 2 4 x ln x π ( x ) 9 ln 2 x ln x {\displaystyle \forall x\geqslant 2,{\frac {\ln {2}}{4}}{\frac {x}{\ln {x}}}\leqslant \pi (x)\leqslant 9\ln {2}{\frac {x}{\ln {x}}}}

En effet, de manière élémentaire : 2 n ( 2 n n ) {\displaystyle 2^{n}\leqslant {\dbinom {2n}{n}}} donc π ( 2 n ) n ln 2 ln ( 2 n ) {\displaystyle \pi (2n)\geqslant {\frac {n\ln {2}}{\ln {(2n)}}}} . Si à x 2 {\displaystyle x\geqslant 2} on associe l'entier n tel que n x 2 < n + 1 {\displaystyle n\leqslant {\frac {x}{2}}<n+1}  :

π ( x ) π ( 2 n ) n ln 2 ln ( 2 n ) n ln 2 ln x ( 2 n + 2 ) ln 2 4 ln x > ln 2 4 x ln x {\displaystyle \pi (x)\geqslant \pi (2n)\geqslant {\frac {n\ln {2}}{\ln {(2n)}}}\geqslant {\frac {n\ln {2}}{\ln {x}}}\geqslant {\frac {(2n+2)\ln {2}}{4\ln {x}}}>{\frac {\ln {2}}{4}}{\frac {x}{\ln {x}}}} .

Séries avec coefficient binomial central

Série génératrice

Notons A n = ( 2 n n ) {\displaystyle A_{n}={\dbinom {2n}{n}}} et G ( x ) = n = 0 A n x n {\displaystyle G(x)=\sum _{n=0}^{\infty }A_{n}x^{n}} la série génératrice associée. À l'aide de la relation de récurrence :

( n + 1 ) A n + 1 = 2 ( 2 n + 1 ) A n {\displaystyle (n+1)A_{n+1}=2(2n+1)A_{n}} ,

on montre que G {\displaystyle G} est solution de l'équation différentielle linéaire : ( 1 4 x ) G ( x ) = 2 G ( x ) {\displaystyle (1-4x)G^{\prime }(x)=2G(x)} ce qui permet d'obtenir l'expression[18],[19] (valable pour | x | < 1 / 4 {\displaystyle |x|<1/4} ) :

n = 0 + ( 2 n n ) x n = G ( x ) = 1 1 4 x {\displaystyle \sum _{n=0}^{+\infty }{\dbinom {2n}{n}}x^{n}=G(x)={\frac {1}{\sqrt {1-4x}}}} .

Série génératrice de l'inverse

Elle se déduit facilement de la relation : n = 0 ( 2 x ) 2 n ( 2 n n ) = 1 1 x 2 + x arcsin x ( 1 x 2 ) 3 / 2 {\displaystyle \sum _{n=0}^{\infty }{\frac {(2x)^{2n}}{\binom {2n}{n}}}={\frac {1}{1-x^{2}}}+{\frac {x\arcsin x}{(1-x^{2})^{3/2}}}} .

Cette relation s'obtient par dérivation de la série génératrice des intégrales de Wallis d'ordre impair[20] : n = 0 4 n ( 2 n n ) x 2 n + 1 2 n + 1 = arcsin x 1 x 2 {\displaystyle \sum _{n=0}^{\infty }{\frac {4^{n}}{\binom {2n}{n}}}{\frac {x^{2n+1}}{2n+1}}={\frac {\arcsin x}{\sqrt {1-x^{2}}}}} .

Autres séries remarquables

Le coefficient binomial central apparaît de manière inattendue dans des égalités remarquables, ce qui explique l'intérêt qui lui est porté[21].

En 1985, Derrick Lehmer[22] calcule, en fonction de deux suites de polynômes définies par récurrence sur l'entier k 2 {\displaystyle k\geqslant -2} , les séries de la forme

S k ( x ) = n = 1 + n k ( 2 x ) 2 n ( 2 n n ) {\displaystyle S_{k}(x)=\sum _{n=1}^{+\infty }{\frac {n^{k}(2x)^{2n}}{\dbinom {2n}{n}}}}

Par exemple (voir supra)[23],[24] : S 1 ( x ) = 2 x arcsin x 1 x 2 {\displaystyle S_{-1}(x)={\frac {2x\arcsin x}{\sqrt {1-x^{2}}}}} donc en divisant par 2 x {\displaystyle 2x} et en intégrant[25],[26] : S 2 ( x ) = 2 ( arcsin x ) 2 {\displaystyle S_{-2}(x)=2(\arcsin x)^{2}} .

En 1730, dans son étude du problème de Bâle, Stirling avait utilisé l'accélération de convergence n = 1 + 1 n 2 = 3 S 2 ( 1 / 2 ) = 3 n = 1 + 1 n 2 ( 2 n n ) {\displaystyle \sum _{n=1}^{+\infty }{\frac {1}{n^{2}}}=3\,S_{-2}(1/2)=3\sum _{n=1}^{+\infty }{\frac {1}{n^{2}{\binom {2n}{n}}}}} pour déterminer des valeurs approchées de la première somme[26] (il ne disposait pas de l'égalité ci-dessus, dont on déduit que S 2 ( 1 / 2 ) = π 2 / 18 {\displaystyle S_{-2}(1/2)=\pi ^{2}/18} ).

L'intérêt pour les sommes avec coefficient binomial central s'est accru après que Roger Apéry a utilisé l'égalité ζ ( 3 ) = 5 2 S 3 ( i / 2 ) {\displaystyle \zeta (3)=-{\frac {5}{2}}S_{-3}(\mathrm {i} /2)} ζ {\displaystyle \zeta } désigne la fonction zêta de Riemann. Dans un théorème qui porte son nom, il en déduit que ζ ( 3 ) {\displaystyle \zeta (3)} est irrationnel[27].

Lehmer montre que S k ( 1 / 2 ) = n = 1 + n k 2 n ( 2 n n ) = u k π + v k {\displaystyle S_{k}(1/{\sqrt {2}})=\sum _{n=1}^{+\infty }{\frac {n^{k}2^{n}}{\dbinom {2n}{n}}}=u_{k}\pi +v_{k}} 2 u k {\displaystyle 2u_{k}} et v k {\displaystyle v_{k}} sont des entiers, et remarque que v k / u k {\displaystyle v_{k}/u_{k}} est « une bonne approximation de π {\displaystyle \pi }  »[22] . La suite ( 2 u k 1 ) {\displaystyle (2u_{k-1})} est la suite A014307 de l'OEIS et ( v k ) {\displaystyle (v_{k})} la suite A180875 de l'OEIS ; le fait que lim v k / u k = π {\displaystyle \lim v_{k}/u_{k}=\pi } a été démontré en 2011 [28],[29].

Lehmer s'intéresse plus généralement aux séries du type n = 0 + a n ( 2 n n )  ou  n = 0 + a n ( 2 n n ) {\displaystyle \sum _{n=0}^{+\infty }a_{n}{\binom {2n}{n}}{\text{ ou }}\sum _{n=0}^{+\infty }{\frac {a_{n}}{\dbinom {2n}{n}}}} , où les a n {\displaystyle a_{n}} sont « des fonctions très simples de n {\displaystyle n}  »[30]. Par exemple, en divisant par x {\displaystyle x} l'égalité n = 1 + ( 2 n n ) x n = 1 1 4 x 1 {\displaystyle \sum _{n=1}^{+\infty }{\binom {2n}{n}}x^{n}={\frac {1}{\sqrt {1-4x}}}-1} (voir supra) et en intégrant, il obtient[23],[24] :

n = 1 + ( 2 n n ) x n n = 2 ln 1 1 4 x 2 x {\displaystyle \sum _{n=1}^{+\infty }{\binom {2n}{n}}{\frac {x^{n}}{n}}=2\ln {\frac {1-{\sqrt {1-4x}}}{2x}}} .

En remplaçant x {\displaystyle x} par x {\displaystyle {\sqrt {x}}} dans la double expression ci-dessus de S 1 ( x ) {\displaystyle S_{-1}(x)} et en dérivant, on obtient :

n = 1 2 n ( 2 x ) n 1 n ( 2 n n ) = arcsin x x 1 x {\displaystyle \sum _{n=1}^{\infty }{\frac {2^{n}(2x)^{n-1}}{n{\binom {2n}{n}}}}={\frac {\arcsin {\sqrt {x}}}{{\sqrt {x}}{\sqrt {1-x}}}}} ,

qui donne, pour x = 1 / 4 {\displaystyle x=1/4} [31]:

n = 1 + 1 n ( 2 n n ) = π 3 9 {\displaystyle \sum _{n=1}^{+\infty }{\frac {1}{n{\binom {2n}{n}}}}=\pi {\frac {\sqrt {3}}{9}}}

Autres expressions du coefficient binomial central

Représentations intégrales

On trouve dans la littérature plusieurs expressions du coefficient binomial central à l'aide d'intégrales[32]. Ainsi par exemple

( 2 n n ) = 2 π 0 π / 2 ( 2 sin x ) 2 n d x = 1 π 0 4 x 4 x x n 1 d x = 1 π 0 + 1 ( 1 / 4 + x 2 ) n + 1 d x {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}={\frac {2}{\pi }}\int _{0}^{\pi /2}(2\sin x)^{2n}\,\mathrm {d} x={\frac {1}{\pi }}\int _{0}^{4}{\sqrt {\frac {x}{4-x}}}x^{n-1}\,\mathrm {d} x={\frac {1}{\pi }}\int _{0}^{+\infty }{\frac {1}{(1/4+x^{2})^{n+1}}}\,\mathrm {d} x}

La première expression est liée à l'intégrale de Wallis d'ordre pair : W 2 n = 0 π 2 sin 2 n x  d x = π 2 ( 2 n n ) 4 n {\displaystyle W_{2n}=\int _{0}^{\frac {\pi }{2}}\sin ^{2n}x{\text{ d}}x={\frac {\pi }{2}}{\frac {\binom {2n}{n}}{4^{n}}}} .

Expressions binomiales

Le coefficient binomial central s'obtient comme résultat des sommes suivantes[33] :

  • k = 0 n ( n k ) 2 = ( 2 n n ) {\displaystyle \sum _{k=0}^{n}{\binom {n}{k}}^{2}={\binom {2n}{n}}}
  • k = 0 2 n ( 1 ) n k ( 2 n k ) 2 = ( 2 n n ) {\displaystyle \sum _{k=0}^{2n}(-1)^{n-k}{\binom {2n}{k}}^{2}={\binom {2n}{n}}}
  • k = 0 n ( 1 ) n k ( 2 n + 1 k ) = ( 2 n n ) {\displaystyle \sum _{k=0}^{n}(-1)^{n-k}{\binom {2n+1}{k}}={\binom {2n}{n}}}

La première relation — cas particulier de l'identité de Vandermonde — s'obtient par exemple en exprimant le coefficient de degré n de deux façons dans ( 1 + X ) 2 n = ( 1 + X ) n ( 1 + X ) n {\displaystyle (1+X)^{2n}=(1+X)^{n}(1+X)^{n}} .

La deuxième relation s'obtient en exprimant le coefficient de degré 2n de deux façons dans l'identité ( 1 X 2 ) 2 n = ( 1 X ) 2 n ( 1 + X ) 2 n {\displaystyle (1-X^{2})^{2n}=(1-X)^{2n}(1+X)^{2n}} .

La troisième est le cas particulier m = 2 n + 1 {\displaystyle m=2n+1} de l'égalité k = 0 n ( 1 ) k ( m k ) = ( 1 ) n ( m 1 n ) {\displaystyle \sum _{k=0}^{n}(-1)^{k}{\binom {m}{k}}=(-1)^{n}{\binom {m-1}{n}}} , que l'on peut démontrer par récurrence sur n {\displaystyle n} (à l'aide de la formule de Pascal), mais aussi combinatoirement[34].

Expressions approchées et comportement asymptotique

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Comportement asymptotique

Connaissant un équivalent de la suite des intégrales de Wallis et leur lien avec les coefficients binomiaux centraux (voir supra), on obtient : ( 2 n n ) 4 n π n {\displaystyle {\dbinom {2n}{n}}\sim {\frac {4^{n}}{\sqrt {\pi n}}}} .

Cet équivalent permet d'établir la formule de Stirling à partir de celle d'Abraham de Moivre.

Inversement, on peut utiliser la formule de Stirling pour produire un équivalent du coefficient binomial central[35].

A partir du développement asymptotique de n {\displaystyle n} !, on obtient ( 2 n n ) = 4 n π n ( 1 1 8 n + o ( 1 n ) ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}={\frac {4^{n}}{\sqrt {\pi n}}}\left(1-{\frac {1}{8n}}+o\left({\frac {1}{n}}\right)\right)} .

Encadrement

L'encadrement issu du développement ci-dessus : 4 n π n ( 1 1 8 n ) ( 2 n n ) 4 n π n {\displaystyle {\frac {4^{n}}{\sqrt {\pi n}}}\left(1-{\frac {1}{8n}}\right)\leqslant {\binom {2n}{n}}\leqslant {\frac {4^{n}}{\sqrt {\pi n}}}} est valable pour tout n 1 {\displaystyle n\geqslant 1} .

On peut même améliorer la majoration en ( 2 n n ) 4 n π ( n + 1 / 4 ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}\leqslant {\frac {4^{n}}{\sqrt {\pi (n+1/4)}}}} pour tout n 1 {\displaystyle n\geqslant 1} [36].

Produit de deux coefficients binomiaux centraux

Le produit ( 2 n n ) ( 2 m m ) {\displaystyle {\binom {2n}{n}}{\binom {2m}{m}}} est divisible par ( n + m n ) {\displaystyle {\binom {n+m}{n}}} . Leur quotient T n , m = ( 2 n ) ! ( 2 m ) ! n ! m ! ( n + m ) ! {\displaystyle T_{n,m}={\frac {(2n)!(2m)!}{n!m!(n+m)!}}} est représenté par la suite A068555 de l'OEIS.

Cette propriété peut se démontrer par récurrence grâce à la relation T n + 1 , m = 4 T n , m T n , m + 1 {\displaystyle T_{n+1,m}=4T_{n,m}-T_{n,m+1}} ou à l'aide de la formule de Legendre[37].

Définition alternative

Dans son encyclopédie CRC Concise Encyclopedia of Mathematics (en), Eric W. Weisstein définit le coefficient binomial central d'ordre n comme étant le coefficient binomial ( n n / 2 ) {\displaystyle {\dbinom {n}{\lfloor n/2\rfloor }}} [38]. Il s'agit alors de la suite A001405 de l'OEIS.

Les termes de rang n pair selon cette définition correspondent aux coefficients définis au début de cet article.

Références

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  18. Koshy, p. 26-28.
  19. Lehmer, p. 449, écrit directement cette formule, comme cas particulier de la formule du binôme généralisée. Pour plus de détails, voir par exemple Adad, § 4, (en) Michael Z. Spivey, The Art of Proving Binomial Identities, CRC Press, (lire en ligne), p. 119 (identité 150) ou (en) George Boros et Victor H. Moll, Irresistible Integrals: Symbolics, Analysis and Experiments in the Evaluation of Integrals, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 134-135.
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  36. Alexandre Junod, « Le coefficient binomial central et ses applications », Bulletin de la SSPMP, vol. 149,‎ , p. 6-10 (lire en ligne)
  37. Mohammed Aassila, 1000 challenges mathématiques, Algèbre, Ellipses, , p. 99
  38. Eric W. Weisstein, CRC Concise Encyclopedia of Mathematics, CRC Press, (ISBN 0-8493-9640-9), p. 218

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • (en) « Central binomial coefficient », sur PlanetMath
  • icône décorative Portail des mathématiques