Ca' Rezzonico

Ca' Rezzonico
Façade du palais donnant sur le Grand Canal
Présentation
Type
Palais
Destination actuelle
Musée du XVIIIe siècle
Style
BaroqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Architecte
Baldassare Longhena
Construction
XVIIe et XVIIIe siècles
Occupant
Museum of 18th-century Venice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Site web
www.carezzonico.visitmuve.it
Localisation
Pays
Drapeau de l'Italie Italie
Ville
Venise
Coordonnées
45° 26′ 00″ N, 12° 19′ 34″ E
Carte

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Ca' Rezzonico (« Maison Rezzonico », le terme Ca’ vient du dialecte vénitien qui signifie « maison » équivalent du mot casa en italien) est un palais situé à Venise, sur le Grand Canal.

Aujourd'hui, c'est un musée consacré au XVIIIe siècle à Venise.

Sa construction fut dirigée par l'architecte Baldassare Longhena jusqu'à sa mort, en 1682, puis achevée par Giorgio Massari en 1756.

Architecture

Ca 'Rezzonico est situé sur la rive droite du canal, au point où il est rejoint par le rio di San Barnaba. Le site était auparavant occupé par deux maisons appartenant à la famille Bon, l'une des familles patriciennes de Venise.

En 1649, le chef de famille, Filippo Bon décida de construire un grand palais sur le site. À cette fin, il employa Baldassare Longhena, le plus grand promoteur de la Venise baroque, un style qui remplace peu à peu le style gothique plus floral des palais tels que Ca' Foscari et Ca' d'Oro construits plus de cent ans auparavant. Cependant, ni l'architecte, ni le client n'ont vu l'achèvement du palais.

Il est constitué d'une façade à trois étages en marbre, donnant sur le grand canal. Le rez-de-chaussée rustique, avec un portique central de trois travées en retrait, sans embasement, flanqué symétriquement de fenêtres doubles. Au-dessus, se trouve l'étage noble (piano nobile) avec sept travées de fenêtres cintrées, séparées par des pilastres. Au-dessus, le deuxième étage est presque identique, surmonté en mezzanine de fenêtres ovales basses.

La légère saillie des deux niveaux de balcons accentue le décor baroque. Le palais ne fut achevé qu'en 1756 par l'architecte Giorgio Massari, qui avait été recruté pour superviser la réalisation du projet par les nouveaux propriétaires - la famille Rezzonico. Massari cependant, semble avoir respecté les plans originaux de Longhena, avec l'ajout de certains de ses propres concepts, qui reflètent l'évolution de l'architecture entre la conception du palais et son achèvement cent ans plus tard.

La famille Rezzonico

Article détaillé : Famille Rezzonico.

Le palais inachevé a été acheté par Giambattista Rezzonico. Sa famille, comme leurs amis au palazzo Labia, avaient acheté leurs lettres de noblesse vénitienne au milieu du XVIIe siècle après une guerre avec la Turquie, quand les caisses de l'État de Venise ont été épuisées. C'est pourquoi les riches bourgeois, par opposition à l'aristocratie fortunée, ont pu faire un don important à la République Sérénissime, achetant ainsi des lettres de noblesse pour avoir leur nom inscrit dans le Libro d'Oro (le «Livre d'or").

Un tableau de Canaletto du début du XVIIIe siècle montre que le rez-de-chaussée et le piano nobile étaient terminés, avec un toit temporaire pour protéger la structure des éléments. L'achèvement du palais symbolise l'achèvement de l'ascension sociale des Rezzonico. Les noces unissant les familles Rezzonico et Savorgnan s'accompagnèrenet de la décoration de la Ca' Rezzonico, pour laquelle Giambattista Tiepolo réalisa en 1757 La Noblesse, la Vertu et le Mérite se dirigeant vers le temple de la Gloire, une fresque de 600 × 100 cm[1].

Le summum de la puissance des Rezzonico et la grandeur de leur palais est arrivée en 1758, lorsque Carlo, fils de Giambattista Rezzonico, a été élu pape sous le nom de Clément XIII et que, la même année, Ludovico Rezzonico s'est marié avec Faustina Savorgnan de Venise. Ainsi deux des familles les plus influentes de Venise ont été unies. Cependant cette union, fait inhabituel pour l'époque, a également été un mariage d'amour, qui devait être célébré dans les fresques du palais. Ludovico est devenu plus tard le procureur de la basilique Saint-Marc. En 1810, la famille avait disparu, ne laissant que leur palais prodigieux pour pérenniser le nom de Rezzonico.

Intérieur

En 1758, le palais a été complété et davantage renforcé par l'ajout de fresques sur les plafonds des salles de l'étage avec vue sur le rio di San Barnaba. Les artistes sélectionnés pour cette tâche ont été Jacopo Guarana, Gaspare Diziani et surtout Giambattista Tiepolo.

Les pièces principales du palais sont disposées sur le piano nobile; à tous les étages de la façade donnant sur le canal se trouvent trois grandes chambres. De chaque côté du bâtiment une suite de quatre chambres mène de la façade du Grand Canal à la plus grande salle du palais, la salle de bal à l'arrière. Cette pièce, créée par Massari, est d'une hauteur double. Les murs sont décorés en trompe-l'œil par les Pietro Visconti.

Les images sont de nature architecturale, qui donnent l'illusion que la grande salle est encore plus massive qu'elle ne l'est en réalité. Le plafond, peint par Giovanni Battista Crosato (en), représente Apollon guidant son char entre l'Europe, l'Asie, l'Afrique et les Amériques. La salle de bal et les chambres attenantes sont desservies par le vaste escalier d'honneur, avec ses balustrades en marbre orné de statues par Giusto Le Court. Le Court, grand sculpteur de Venise de la fin du XVIIe siècle a travaillé en étroite collaboration sur de nombreux projets avec le premier architecte Longhena, ce qui suggère l'importance de la salle de bal.

Le piano nobile contient également des salles telles que la chapelle et la fresque nuptiale de la chambre, décorée pour célébrer le mariage en 1758 de Ludovico Rezzonico. Ludovic et son épouse sont représentés par Tiepolo dans un trompe-l’œil tracé à travers le plafond dans le char d'Apollon. Ce thème romantique se poursuit dans la chambre voisine, célébrant ainsi le mariage heureux.

Au centre du palais rectangulaire se trouve une petite cour ornée de sculptures et une petite fontaine. La cour est dominée par le balcon à colonnades du piano nobile. Le rez-de-chaussée ressemble à une simple expansion du porche voûté - une salle qui relie l'entrée du canal à l'entrée des terres à l'arrière.

Au XIXe siècle

Dans les premières années du XIXe siècle le palais devait devenir un collège de Jésuites, mais par un héritage complexe, il est finalement passé dans les mains de la famille Pindemonte-Giovanelli. En 1832, la famille a vendu l'ensemble du mobilier et des collections du palais. Seules les fresques sont restés in situ.

En 1837, Ca 'Rezzonico a été acquis par le comte de Ladislao Zelinsky, il laisse à son tour le palais à une succession de locataires aristocratiques. Dans les années 1880, il devient la maison du peintre Robert Browning Barrett, dont le père le poète Robert Browning, est mort dans son appartement à l'entresol, en 1889. À cette époque, le portraitiste John Singer Sargent a également occupé un studio dans le palais.

En 1906, Browning en ignorant une offre de l'empereur allemand Guillaume II a vendu le bâtiment au comte Lionello von Hierschel Minerbi. L'extravagant Minerbi (qui emplit le palais d'objets d'art) vivait luxueusement au palais jusqu'en 1935 quand, comme ses prédécesseurs de la famille Bon, l'argent lui a manqué.

Le palais aujourd'hui

En 1935, après de longues négociations, Ca' Rezzonico a été acquis par le Conseil municipal de Venise pour afficher les vastes collections d'art vénitien du XVIIIe siècle, qui manquent d'espace dans le musée Correr.

Le rez-de-chaussée et la cour

Le bâtiment a sa façade principale sur le grand canal face au palais Grassi. Un arrêt de vaporetto lui est destiné. Le tragetto de San Samuelle permet de rejoindre la rive opposée. Il y a une deuxième entrée par le côté, par la fondameta Rezzonico à partir de San Barnaba. Cette dernière entrée donne sur le jardin avec une fontaine où sont sculptées les armes de la famille Rezzonico. Du rez-de-chaussée, les visiteurs montent au Piano Nobile par l'escalier d'honneur, doté de balustrades en marbre décorées de statues de Giusto Le Court . Le Court était le principal sculpteur à Venise à la fin du XVIIe siècle et travaillait en étroite collaboration sur de nombreux projets avec le premier architecte du bâtiment, Longhena.

  • La cour intérieure
    La cour intérieure
  • Fontaine et armes de la famille Rezzonico
    Fontaine et armes de la famille Rezzonico
  • Grand escalier - L'Hiver par Giusto Le Court
    Grand escalier - L'Hiver par Giusto Le Court
  • Grand escalier - L'Automne par Giusto Le Court
    Grand escalier - L'Automne par Giusto Le Court

Premier étage - Piano Nobile

La salle de bal

Une génération après les travaux de Longhena, la famille Rezzionico confie à Giorgio Massari un nouveau projet de salle de bal. Il y adjoint un grand escalier monumental. L’espace est trouvé grâce au sacrifice des étages supérieurs ouvrant ainsi la hauteur des deux étages. La décoration est confiée à Giambattista Crosato, peintre et dessinateur vénitien actif en Vénétie et au Piémont et Girolamo Mengozzi élève de Francesco Scala et d'Antonio Ferrari actif comme collaborateur de Giambattista Tiepolo puis de son fils Giandomenico Tiepolo à Venise. Au centre du plafond, Giambattista Crosato a représenté Apollon, le dieu du soleil, son un char. Face à l’entrée le visiteur ne peut pas ignorer les armoiries de la famille Rezzonico d’une taille démesurée.
  • Le char d’Apollon par Giovanni Battista Crosato (1753)
    Le char d’Apollon par Giovanni Battista Crosato (1753)
  • Trompe l’œil par Girolamo Mengozzi
    Trompe l’œil par Girolamo Mengozzi
  • Armes en trompe l’œil de la famille Rezzonico par Giambattista Crosato
    Armes en trompe l’œil de la famille Rezzonico par Giambattista Crosato

La salle de l'allégorie nuptiale

La salle est remarquable par la fresque du plafond, due au travail de Giambattista Tiepolo et Girolamo Mengozzi. Elle fut réalisée en douze jours. Elle célèbre le mariage de Ludovico Rezzonico et de Faustina Savorgnan au décours de l'hiver 1757. Au mur un grand portrait de Francesco Falier Provéditeur Général de la province vénitienne de Dalmatie (1783-1786). Sur le mur de droite une petite chapelle en alcôve, du XVIIIe siècle on y trouve La sainte famille et saint Jean-Baptiste, de Francesco Zugno, peintre vénitien de la période rococo élève de Giambattista Tiepolo. Sur le mur face à l'entrée une tapisserie aux armes de la famille Tiepolo. Manufacture française du XVIII (Gilles Bacor).
  • Allégorie nuptiale- Giambattista Tiepolo
    Allégorie nuptiale- Giambattista Tiepolo
  • Francesco Falier par Bernardino Castelli
    Francesco Falier par Bernardino Castelli
  • La sainte famille et saint Jean-Baptiste, de Francesco Zugno
    La sainte famille et saint Jean-Baptiste, de Francesco Zugno
  • Tapisserie aux armes de la famille Tiepolo
    Tapisserie aux armes de la famille Tiepolo

La salle des Pastels

Le plafond est dû à Gaspare Diziani peintre rococo élève de Gregorio Lazzarini et de Sebastiano Ricci, qui réalisa sur le plafond un thème souvent demandé par la noblesse vénitienne, le Triomphe des Arts sur l’Ignorance. La salle rassemble une collection de portraits au pastel, technique qui est née en France, au cours de la Renaissance, et qui trouve sa plus grande diffusion au cours du XVIIIe siècle.
La Vénitienne Rosalba Carriera passa à juste titre pour un maître dans cette technique : une Madone dans un cadre baroque, Portrait de gentilhomme en rouge, Portrait de Sœur Marie Catherine Puppi morte en odeur de sainteté en 1722 et celui de la contralto Faustina Bordoni Hasse chanteuse, une diva très célèbre dans l’opéra du XVIIIe siècle, épouse de Johann Adolph Hasse. Deux pastels de la famille Sartori : Lucietta et son époux Giambattista.
De Marianna Carlevaris autre portraitiste sur pastel une série sur la famille Balbi (it) datant de la période 1740-42 : portrait de Gerolamo Maria Balbi et de son épouse Cornelia Foscolo Balbi, les enfants : Caterina Balbi et Marco Balbi.
De Gian Antonio Lazzari pastelliste vénitien élève de Langetti, il passe pour avoir été le maître de Rosalba Carriera pour les miniatures et les pastels; deux pastels : portrait d'un enfant noble, Portrait d'un noble et portrait d'une Dame de qualité.
De Lorenzo Tiepolo, représentant sa mère Maria Cecilia Guardi, épouse de Giambattista Tiepolo et sœur de Francesco Guardi.
  • Madonna orante - Rosalba Carriera
    Madonna orante - Rosalba Carriera
  • Portrait de gentilhomme en rouge- Rosalba Carriera
    Portrait de gentilhomme en rouge- Rosalba Carriera
  • Suor Maria Caterina Puppi - Rosalba Carriera
    Suor Maria Caterina Puppi - Rosalba Carriera
  • Faustina Bordoni - Rosalba Carriera
    Faustina Bordoni - Rosalba Carriera
  • Lucietta Sartori - Rosalba Carriera
    Lucietta Sartori - Rosalba Carriera
  • Giambattista Sartori - Rosalba Carriera
    Giambattista Sartori - Rosalba Carriera
  • Gerolamo Maria Balbi - Marianna Carlevaris
    Gerolamo Maria Balbi - Marianna Carlevaris
  • Cornelia Foscolo Balbi - Marianna Carlevaris
    Cornelia Foscolo Balbi - Marianna Carlevaris
  • Caterina Balbi - Marianna Carlevaris
    Caterina Balbi - Marianna Carlevaris
  • Marco Balbi - Marianna Carlevaris
    Marco Balbi - Marianna Carlevaris
  • Portrait d'un enfant noble - Gian Antonio Lazzari
    Portrait d'un enfant noble - Gian Antonio Lazzari
  • Portrait d'un noble - Gian Antonio Lazzari
    Portrait d'un noble - Gian Antonio Lazzari
  • Portrait d'une Dame de qualité - Gian Antonio Lazzari
    Portrait d'une Dame de qualité - Gian Antonio Lazzari
  • Cecilia Guardi Tiepolo par son fils Lorenzo Tiepolo
    Cecilia Guardi Tiepolo par son fils Lorenzo Tiepolo

La salle des tapisseries

Le plafond de cette salle est un allégorique complexe, réalisé par Jacopo Guarana. Elle représente la Force, et la Tempérance, puis plus en haut la Concorde conjugale et la Valeur avec le lion. Sur la gauche la Justice et la Prudence ; plus en haut l’Éternité avec le soleil et la lune, l’Abondance et la Gloire. On trouve dans les coins les Vertus théologales. Le nom de la salle est lié aux tapisseries flamandes du XVIIe siècle, avec des scènes tirées de l’histoire de Salomon et la reine de Saba, elles proviennent du palais Balbi Valier à Santa Maria Formosa.

La salle du trône

Le plafond est peint à fresques par Giambattista Tiepolo avec la collaboration de Girolamo Mengozzi Colonna en 1758. Il représente le Mérite, figuré comme un vieux barbu couronné de laurier, qui monte au Temple de la gloire immortelle accompagné de la Noblesse, la figure ailée qui porte la lance, et de la Vertu, la figure à droite du vieil homme, richement vêtu. Cette salle, tapissée de velours rouge, prend son nom du trône en bois doré, exposé dans cette salle et qui a été utilisé par Pie VI le quand il s’arrêta à Chioggia, hôte de la famille Grassi.

  • Portrait en pied de Gian Rinaldo Carli de 1749 par Bartolomeo Nazari. Il montre de sa main droite le collier rompu et l'allégorie de la peine.
  • Portrait en pied de Gerolamo Maria Balbi vers 1751 par Fortunato Pasquetti
  • Portrait du sénateur Pietro Barbarigo dit lo Zoppo par Bernardino Castelli.

La salle Tiepolo

Occupant le plafond  : La Noblesse et la vertu qui abattent l'Ignorance, tableau de Giambattista Tiepolo initialement réalisée pour le compte de Pietro Barbarigo pour son palais de Santa Maria del Giglio. Racheté par la ville de Venise qui l'expose dans cette salle. La salle présente également des peintures d'artistes vénitiens, dont Giuseppe Angeli : San Roccoet Giacomo il Maggiore; deux œuvres anciennes à cadres ovales de Giambattista Tiepolo de 1715-16, Saint Martin de Tours et Saint Blaise de Sébaste. De Giandomenico Tiepolo le Vieil homme au diadème et Jeune homme tenant un casque. Les meubles sont également des meubles baroques vénitiens, y compris une table de jeu et un secrétaire ou une armoire ornée et peinte, utilisés pour conserver des objets antérieurs, fabriqués en Allemagne au XVIIIe siècle.

La bibliothèque

La bibliothèque (ou salle Morlaiter) avec quatre grandes bibliothèques remplies de petites sculptures en terre cuite du sculpteur vénitien Giovanni Maria Morlaiter (1699-1781), acquises pour le musée par la ville de Venise en 1935. Au plafond une fresque sur le même thème que la fresque de Tiepolo dans la salle du trône: Allégorie du mérite, de Mattia Bortoloni.

La salle Lazzarini

La salle Lazzarini tient son nom du peintre vénitien Gregorio Lazzarini, de la fin du XVIIe siècle. Les trois grandes peintures mythologiques de la salle lui ont été attribuées au XIXe siècle. Une étude plus récente attribue à Lazzari un tableau dans la pièce, massacré par Orphée par les Bacchantes. Les autres sont maintenant attribués à Antonio Bellucci graveur et peintre vénitien baroque de la période rococo : (Hercules et Omphale) et Antonio Molinari. Les cinq peintures ovales au plafond, également sur des thèmes mythologiques, ont été réalisées par Francesco Maffei, à la fin du XVIIe siècle. La chambre comprend également un très beau bureau en marqueterie incrusté d’ivoire et décoré de bronze doré, signé par l’ébéniste Pietro Pifetti, signé et daté de 1741.

La salle Brustolon

La salle est consacrée aux meubles sculptés et aux personnages sculptés d’Andrea Brustolon, le plus célèbre sculpteur sur bois baroque vénitien. Les œuvres présentées sont datées de 1706 et utilisent des bois de couleurs différentes, notamment de l'ébène, ainsi que des courbes et des courbes baroques extrêmement ornées pour représenter l'action et l'émotion. La salle comporte également au plafond un lustre en verre de Murano à vingt feux sur deux rangées, décoré de fleurs en pâtes de verre aux couleurs vives, produit vers le milieu du XVIIIe siècle par l’atelier de Giuseppe Briati à Murano.

  • Portrait d'un Procurateur et L’enlèvement d'Europe par Antonio Bellucci
  • Allégorie de la force par Nicolas Régnier peintre français baroque influencé par le caravagisme.
  • Le suicide de Caton et Tantale enchaîné par Giambattista Langetti peintre baroque italien du XVIIe siècle, qui a été actif à Gênes, à Rome et à Venise, chef de file des tenebrosi.
  • Loth et ses filles par Pietro Ricchi, peintre italien itinérant de la période baroque, actif au XVIIe siècle.

Portego (Le salon passant)

Dans la structure traditionnelle du palais vénitien, le portego, ou salon passant, était la pièce la plus grande de l’édifice, destinée à jouer le rôle de salle de représentation. Cet espace présente aujourd’hui des bustes en marbre du XVIIIe siècle représentant des portraits et des figures allégoriques, tandis que les murs sont recouverts de marbre rouge de Vérone.

  • Portego du Piano nobile
    Portego du Piano nobile
  • Lucrèce par Filippo Parodi
    Lucrèce par Filippo Parodi
  • Allégorie de l'Envie par Giusto Le Court
    Allégorie de l'Envie par Giusto Le Court
  • Atlante par Alessandro Vittoria
    Atlante par Alessandro Vittoria
  • Atlante par Alessandro Vittoria
    Atlante par Alessandro Vittoria
  • Buste d'Innocent XI
    Buste d'Innocent XI
  • Démocrite par Giuseppe Torretti
    Démocrite par Giuseppe Torretti
  • Héraclite par Giuseppe Torretti
    Héraclite par Giuseppe Torretti

Second étage

Portego des tableaux

Le Portego

Dans le portego du deuxième étage noble du palais, sont rassemblés certains des tableaux les plus importants du musée. Au-dessus de chaque porte dans un encadrement en stuc quatre portraits : Portrait d'un gentilhomme en rouge par Niccolò Cassana peintre vénitien baroque de la seconde moitié du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle; celui de Giustina Donà dalle Rose épouse de Paolo Renier 119e doge de Venise par Lodovico Gallina, peintre italien de la période baroque élève d'Antonio Dusi; il est connu comme portraitiste, apprécié pour ses "décors auliques". Au-dessus de la porte menant au Salon Guardi le portrait du sénateur Giovanni Correr (1673-1717) par Antonio Bellucci.

Salle du clavecin

Salle du parloir

La Salle du Parloir tiens son nom du tableau de Francesco Guardi Le Parloir des nonnes de San Zaccaria (1740-1745) exposé dans la salle. La fresque du plafond intitulée La Concorde conjugale couronnée par la Vertu en présence de la Justice, de la Prudence, de la Tempérance, de la Renommée, de l’Abondance est une oeuvre de Costantino Cedini (Padoue, 1741 – Venise, 1811), membre de la guilde des peintres de Venise et professeur à l'Académie des beaux-arts de Venise. Le fresque était initialement dans le palais du palais Nani à Cannaregio. Elle a été transférée dans les années 1930 à son emplacement actuel. Le cadre qui entoure la fresque est antérieur de plus d’un siècle et est dû au quadratoriste Antonio Felice Ferrari (1667 – 1720).

Salle d’Antonio Guardi

Commandées à Antonio Guardi par Maria Barbarigo Savorgnan, les fresques de cette pièce, furent recouvertes d’enduit au cours du XIXe siècle et retrouvées au cours d’une restauration du Palais Barbarigo Dabalà en 1936. Détachées et marouflée elles furent transférées à Ca’ Rezzonico. Elles sont au nombre de trois: Minerve; Vénus et l'Amour devant la forge de Vulcain; et Apollon, les fresques ont été encadrées de gypserie. Ces fresques restaurées sont les seuls exemples de ce type de travail par Gianantonio Guardi. La Dame voilée est l’œuvre du sculpteur vénitien Antonio Corradini et représente l’allégorie de la Pureté.

  • Minerve Fresque marouflée
    Minerve Fresque marouflée
  • Apollon Fresque marouflée
    Apollon Fresque marouflée
  • Vénus et l'Amour devant la forge de Vulcain Fresque marouflée
    Vénus et l'Amour devant la forge de Vulcain Fresque marouflée
  • La Dame voilée par Antonio Corradini 1772
    La Dame voilée par Antonio Corradini 1772

Salle Longhi

Les peintures de cette salle offrent l’occasion de comparer deux tendances différentes dans l’école de peinture vénitienne du XVIIIe siècle: vive, sensuelle, rococo, visible dans les œuvres allégoriques et mythologiques de Giambattista Tiepolo, avec un plafond, zéphyr et Flore ironique et l'esprit critique des Lumières vénitiennes, visible dans les peintures de Pietro Longhi accrochées aux murs. La toile de Tiepolo, peinte dans les années 1730 pour Ca 'Pesaro, fait partie des débuts de son oeuvre. La présence conjointe de Zéphyr, l’un des quatre vents, et de Flore est une référence au printemps, donc à la fertilité. Les couleurs sont brillantes et transparentes. L'artiste a virtuellement dessiné des tons chair sensuels et a accentué les contrastes de couleurs. La série de peintures de Pietro Longhi sur les murs porte sur des scènes de la vie quotidienne ; une visite dans un atelier de peinture, un coiffeur au travail, des scènes de vie familiale et familiale, des concerts, des événements et des divertissements. Longhi apparaît en eux comme un observateur perspicace des formes et des modes de vie, soumettant en détail les habitudes vides et les faiblesses pompeuses de ses héros et de leur monde. Il se distingue en présentant des intérieurs de maison comme, dans une certaine mesure, par Canaletto avec ses vedute.

  • Salle Longhi
    Salle Longhi
  • zéphyr et Flore de Giambattista Tiepolo
    zéphyr et Flore de Giambattista Tiepolo
  • La fileuse 1740
    La fileuse 1740
  • Les blanchisseuses 1740
    Les blanchisseuses 1740
  • La Polenta 1740
    La Polenta 1740
  • La vendeuse de fritolle 1755
    La vendeuse de fritolle 1755
  • Le couple joyeux 1740
    Le couple joyeux 1740
  • Le petit concert en famille 1752
    Le petit concert en famille 1752
  • Le charlatan 1757
    Le charlatan 1757
  • Le chocolat du matin 1775
    Le chocolat du matin 1775
  • L'école du travail 1752
    L'école du travail 1752
  • La vendeuse d’essences 1756
    La vendeuse d’essences 1756
  • La furlane1750
    La furlane1750
  • La famille patricienne 1755
    La famille patricienne 1755
  • La famille Rezzonico au centre Clement XIII après 1758
    La famille Rezzonico au centre Clement XIII après 1758
  • Portrait de William Graham (2e duc de Montrose) 1755
    Portrait de William Graham (2e duc de Montrose) 1755
  • Colloque de masques 1760
    Colloque de masques 1760
  • La visite au couvent 1760
    La visite au couvent 1760
  • La visite en bauta 1760
    La visite en bauta 1760
  • Le géant Magrath 1760
    Le géant Magrath 1760
  • Les alchimistes 1757
    Les alchimistes 1757
  • Portrait d'Adriana Giustunian et de son fils Girolamo Ascanio 1776-1779
    Portrait d'Adriana Giustunian et de son fils Girolamo Ascanio 1776-1779
  • La perruquière 1760
    La perruquière 1760
  • La devineresse 1752
    La devineresse 1752
  • La promenade à cheval 1755-1760
    La promenade à cheval 1755-1760
  • L'essayage vers 1760
    L'essayage vers 1760
  • La toilette vers 1760
    La toilette vers 1760
  • Le perruquier vers 1760
    Le perruquier vers 1760
  • Visite au malade 1774
    Visite au malade 1774
  • Visite d'un frère 1775
    Visite d'un frère 1775
  • L'ambassade du maure 1751
    L'ambassade du maure 1751
  • Le rhinocéros 1751
    Le rhinocéros 1751
  • L'atelier du peintre 1740
    L'atelier du peintre 1740

Salle des laques vertes

La décoration de cette pièce (Sala delle Lacche Verdi) est un ensemble de meubles peints en vert et or, appelé Salotto Calbo-Crotta avec des motifs de chinoiserie, trés en vogue à vénitienne au XVIIIe siècle. L'ensemble vient du Palazzo Calbo Crotta à Cannaregio. Au plafond de la salle se trouve la fresque du triomphe de Diana, de Giovanni Antonio Guardi, provenant du palais Barbarigo-Dabalà à Angelo Raffaele. L'œuvre allégorico-mythologique, créée dans les années 1850, est un parfait exemple du talent de l'artiste dans le style de rocaille, lumineux et plein de fantaisie. Les murs de la pièce sont décorés de vedute et de paysages.

  • Paysage avec des moines et des voyageurs et Paysage avec moulin et blanchisseuses par Marco Ricci graveur et peintre italien de vedute. Principal initiateur du paysage vénitien au XVIIIe siècle.
  • Caprice avec une arche et Caprice avec la fontaine de Neptune de Luca Carlevarijs.
  • Paysage avec marine et Paysage avec une caravane par Johann Anton Eismann un peintre autrichien né à Salzbourg et actif à Vérone et à Venise. Il peint principalement des scènes de genre de port et de bataille. Il est mort à Venise en 1698.
  • Paysage avec une cascade et Paysage avec une marine par Jacob de Heusch peintre néerlandais du siècle d'or. Il est connu pour ses peintures de paysages italianisants.
  • De Giuseppe Zais déjà rencontré dans d'autres salles : Paysage, Paysage avec bergers, Paysage à la traite et Paysage avec repos au torrent.
  • Salle des laques vertes
    Salle des laques vertes
  • Le triomphe de Diana
    Le triomphe de Diana
  • Paysage avec des moines et des voyageurs par Marco Ricci
    Paysage avec des moines et des voyageurs par Marco Ricci
  • Paysage avec moulin et blanchisseuses par Marco Ricci
    Paysage avec moulin et blanchisseuses par Marco Ricci
  • Caprice avec une arche par Luca Carlevarijs
    Caprice avec une arche par Luca Carlevarijs
  • Caprice avec la fontaine de Neptune par Luca Carlevarijs
    Caprice avec la fontaine de Neptune par Luca Carlevarijs
  • Paysage avec marine par Johann Anton Eisman
    Paysage avec marine par Johann Anton Eisman
  • Paysage avec une caravane par Johann Anton Eisman
    Paysage avec une caravane par Johann Anton Eisman
  • Paysage avec une cascade par Jacob de Heusch
    Paysage avec une cascade par Jacob de Heusch
  • Paysage avec une marine par Jacob de Heusch
    Paysage avec une marine par Jacob de Heusch
  • Paysage avec bergers par Giuseppe Zais
    Paysage avec bergers par Giuseppe Zais
  • Paysage par Giuseppe Zais
    Paysage par Giuseppe Zais
  • Paysage à la traite par Giuseppe Zais
    Paysage à la traite par Giuseppe Zais
  • Paysage avec repos au torrent par Giuseppe Zais
    Paysage avec repos au torrent par Giuseppe Zais

Giandomenico Tiepolo à Zianigo

Dans cette salle consacrée à la Villa italienne de Zianigo, une série de fresques a été exposée. Peinte par Giovanni Domenico Tiepolo entre 1759 et 1797 pour sa villa, qui existe encore à Zianigo, un village situé près de Venise. Presque toutes les fresques ont été retirées de la villa en 1906 pour être vendues en France. Toutefois, les exportations ont été bloquées par le ministère de l'Éducation, après quoi elles ont été achetées par le conseil municipal de Venise et l'État italien. En 1936, elles ont été transférées à Ca 'Rezzonico, où elles ont été reconstruites et exposées. En 1999, l'ensemble a été restauré par Ottorino Nonfarmale, grâce au soutien de la Fondation internationale de Venise.

Le Corridor

Dans le couloir menant à la salle, sur le mur de gauche une scène de la Jérusalem Libérée du Tasse : Renaud qui abandonne le jardin d’Armide par Giandomenico Tiepolo, qui se trouvait au rez-de-chaussée de la villa de Zianigo. Sur le mur droit du vestibule deux toiles de Nicolò Bambini : Achille et les filles de Licomede et L'enlèvement des Sabines; surmontant ces deux toiles L’apothéose de Venise de Francesco Fontebasso; à droite une Allégorie de l'été; sur le mur du fond : Faucon poursuivant une volée de moineaux en fuite de Giandomenico Tiepolo.

  • Achille et les filles de Licomede par Nicolò Bambini
    Achille et les filles de Licomede par Nicolò Bambini
  • L'enlèvement des sabines par Nicolò Bambini
    L'enlèvement des sabines par Nicolò Bambini
  • Apothèose de Venise par Francesco Fontebasso
    Apothèose de Venise par Francesco Fontebasso
  • Renaud qui abandonne le jardin d’Armide
    Renaud qui abandonne le jardin d’Armide
  • Allégorie de l'abondance
    Allégorie de l'abondance
  • Faucon poursuivant une volée de moineaux en fuite
    Faucon poursuivant une volée de moineaux en fuite
Le cycle du Mondo Novo

Le plus célèbre des groupes de fresques est signé et daté de 1791. Parmi les personnages complétant des œuvres individuelles, l'artiste a placé, selon certains, lui-même et son père. En face de la série du Nouveau monde, il y a deux œuvres contemporaines: Menuet à la villa et Promenade . Sur le plafond de la salle se trouve l'une des premières œuvres de l'artiste, Le triomphe des Arts, daté d'avant 1762.

La chambre des satyres

Plusieurs fresques en grisaille montrent des satyres et de scènes de bacchanales ayant pour sujet des faits historiques mythologiques, et allégoriques. Le plafond est rehaussé par une grande frise rectangulaire avec scène de l'histoire romaine datée de 1759, alors que les autres scènes monochromes remontent à 1771. Les autres grisailles illustrent : La danse des satyres , La balançoire du satyre (ce thème sera repris quelques années plus tard pour le cycle des polichinelles) et un Centaure qui enlève une Satyre.

La pièce des polichinelles

Elle regroupe les fresques des scènes de la vie de Pulcinella (Polichinelle). C’est la dernière œuvre réalisé pour Zianigo par Giandomenico Tiepolo et c’est aussi la plus célèbre de tout le cycle. On peut voir : Pulcinella et les acrobates, Pulcinella amoureux, le repos des polichinelle, et Le baraquement des saltimbanques; au plafond la célèbre fresque ovale avec la balançoire de Polichinelle de 1793. Même dans les grisailles il peint des scènes mineures mentant en scène Pulcinella. Dans les dernières années de sa vie, Giandomenico est littéralement obsédé par cette figure qu’il peint sur les murs de sa maison et dans des dizaines de dessins rassemblés dans un album, aujourd’hui démembré et dispersé dans des collections publiques et privées.

La chapelle

Reconstitution de la chapelle de la villa de Zianigo. Au dessus de l'autel une Vierge à l'enfant, adorée par saint Jérôme Emilien et par Saint Jacques; en face un portrait de saint Jérôme Émilien, avec des menottes représentant son emprisonnement en 1511 par des soldats du Saint Empire romain germanique et sa libération, selon la légende, à travers l'intervention de la Vierge Marie; tous deux par Giandomenico Tiepolo.

  • Le Menuet à la Villa
    Le Menuet à la Villa
  • La fresque du plafond du Mondo Novo
    La fresque du plafond du Mondo Novo
  • Centaure enlevant une satire
    Centaure enlevant une satire
  • La danse des satyres
    La danse des satyres
  • La balançoire du satyre
    La balançoire du satyre
  • Le repos des polichinelles
    Le repos des polichinelles
  • Polichinelle amoureux
    Polichinelle amoureux
  • Le baraquement des saltimbanques
    Le baraquement des saltimbanques
  • La fresque du plafond des Polichinelles
    La fresque du plafond des Polichinelles
  • Vierge à l'enfant de la chapelle de Zianigo
    Vierge à l'enfant de la chapelle de Zianigo
  • Jérôme Emilien tenant ces entraves par Giandomenico Tiepolo.
    Jérôme Emilien tenant ces entraves par Giandomenico Tiepolo.

Le troisième étage et la mezzanine - Collection Martini et Collection Mestrovich

Pinacothèque Egidio Martini

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Egidio Martini (Venise, 4 novembre 1919 – Venise, 17 mars 2011) est un peintre et critique d'art italien. il a fait don de ses collections à la ville de Venise. La collection d'Egidio Martini regroupe des tableaux, presque tous de l'école vénitienne, du siècle au début du XXe siècle. Cima da Conegliano, Alvise Vivarini, Bonifacio de ’Pitati; Tintoret, Schiavone, Bassano, Paolo Fiammingo, Sustris; Padovanino et Carpioni, Pietro Vecchia et Giovanni Segala, Palma il Giovane, Bernardo Strozzi, Francesco Maffei, Langetti, Pietro Liberi; Balestra, Niccolò Bambini et jusqu'à Piazzetta, Nicola Grassi, les Tiepolo, Longhi, Rosalba, Sebastiano et Marco Ricci, Pellegrini, Amigoni, Diziani, Antonio Marini, Zuccarelli et Zais. Après le XVIIIe siècle, arrivèrent Giuseppe Bernardino Bison, Natale Schiavoni, Ippolito Caffi, Mancini et Emma Ciardi, cette liste ne rassemblait qu'une sélection des artistes présents dans la pinacothèque[2].

Notes et références

  1. Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 435
  2. Pinacothèque Egidio Martini

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