Anne d'Este

Anne d'Este
Portrait d'Anne d'Este, artiste inconnu, deuxième moitié du XVIe siècle, huile sur bois, 32 × 23 cm. Versailles, Musée du Château, inventaire MV 3212.
Titres de noblesse
Duchesse
Duchesse
Biographie
Naissance
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FerrareVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Dame de compagnieVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Maison d'EsteVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Hercule II d'EsteVoir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Fratrie
Alphonse II d'Este
Lucrèce d'Este
Éléonore d'Este
Luigi d'EsteVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
François de Guise (à partir de )
Jacques de Savoie-Nemours (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Henri Ier de Lorraine
Catherine de Lorraine
Charles de Lorraine
Louis de Lorraine
Antoine de Guise (d)
François de Guise (d)
Max de Guise (d)
Charles-Emmanuel de Savoie
Henri Ier de Savoie-NemoursVoir et modifier les données sur Wikidata
Blason

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Portrait d'Anne d'Este par Léonard Limosin, vers 1570, émail peint sur cuivre, 31 × 24 cm. Londres, British Museum, Waddesdon Bequest, WB$.
Portrait d'Anne d'Este, artiste inconnu, deuxième moitié du XVIe siècle, dessin, 34,6 × 22,2 cm.
Fécamp, Musée des arts et de l’enfance, inventaire FEC 17.

Anne d’Este, connue aussi sous le nom d'Anna d’Este, née le à Ferrare, et morte le à Paris, est une princesse franco-italienne.

Elle était la fille aînée d'Hercule II d'Este, duc de Ferrare, et de la princesse Renée de France. Duchesse de Guise par son premier mariage, puis de Nemours par le second, elle fut une figure importante de la cour de France pendant les guerres de Religion. Elle poursuivit notamment en justice l'amiral de Coligny, qu'elle jugeait responsable de l'assassinat de son premier mari. Après l'assassinat de ses deux fils par le roi Henri III, elle soutint activement la Ligue.

Biographie

Premier mariage

Née en 1531 à Ferrate[1], Anne d’Este, fille de Renée de France et d'Hercule II d'Este[1], passa son enfance dans cette ville où elle reçut une excellente éducation. En 1548, après de longues et difficiles négociations, elle fut mariée à François de Guise[1], duc d’Aumale, fils de Claude de Lorraine, duc de Guise et militaire illustre et héros sauveur de la France à l'image de son père. Le contrat de mariage fut signé le à Ferrare, et le mariage eut lieu le au château de Saint-Germain-en-Laye. La princesse ne retourna jamais en Italie.

Par sa mère, Anne d’Este était petite-fille de Louis XII, et de ce fait cousine d'Henri II. Son mariage la fit rentrer dans la toute puissante famille des Guise, et sa provenance italienne la liait de façon particulière à Catherine de Médicis.

Dès son arrivée, la jeune fille de 17 ans jouit donc d’une position prééminente à la cour. Devenue duchesse de Guise après la mort de son beau-père en 1550, Anne d’Este devint l’administratrice, avec sa belle-mère Antoinette de Bourbon, du patrimoine des Guise. Dans le même temps, la princesse jouait le rôle d’intermédiaire entre la cour de Ferrare et celle de France, où elle intercédait pour les affaires de son père. De son premier mariage elle eut sept enfants, dont quatre parvinrent à l’âge adulte.

En , son mari fut assassiné[1]. L’assassin Jean de Poltrot de Méré fut saisi et condamné à être écartelé. Anne d’Este essaya par tous les moyens de poursuivre juridiquement Gaspard de Coligny, chef des huguenots, qu’elle tenait pour responsable de l’attentat. Pendant trois ans, la veuve pressa le roi et ses juges de lui rendre justice, mais en le conseil du roi déclara Coligny innocent du meurtre et ordonna « silence perpétuel » en cette affaire. Nombreux furent ceux qui virent la vengeance de la veuve du duc de Guise dans le coup de feu qui ne rata la poitrine de Coligny que par miracle, au matin du , et qui fut le signal du départ des massacres de la Saint-Barthélemy. Il est néanmoins difficile de savoir quel rôle exact joua Anne d’Este dans cette affaire, et plus largement dans les massacres de la Saint-Barthélemy.

Second mariage

Le , à Saint-Maur-des-Fossés, Anne d’Este se remariait avec Jacques de Savoie-Nemours, duc de Nemours et de Genevois[2]. On disait à la cour que, malgré les années, elle était toujours aussi belle et avait conservé sa jeunesse. Jacques de Savoie avait été épris d'elle il y a fort longtemps et l'avait soutenue lors de la mort de son époux. À partir de cette date, elle passa la plus grande partie de son temps à Annecy, ou en voyages entre le Genevois et la cour de France.

Après la mort de son second mari, en 1585, la princesse vécut surtout à Paris, dans son hôtel dit hôtel de Nemours, localisé sur la rive gauche de la Seine, dans l’actuelle rue Séguier.

Princesse de la Ligue

Avec la formation de la Ligue catholique, dans laquelle ses fils jouèrent un rôle de premier plan, son importance politique augmenta considérablement. En , Henri III fit assassiner ses deux fils aînés au château de Blois[1] et elle-même fut emprisonnée[2].

Après sa libération dès , elle regagna Paris où elle joua un rôle actif dans l'organisation de la Ligue. Quelques-uns de ses contemporains la tenaient pour la commanditaire de l’assassinat du roi. Nommée « reine-mère » par la Ligue, la princesse fut l’une des figures principales de la capitale alors assiégée par les troupes d’Henri IV. Pendant cette période, elle occupait le palais de l'ancienne reine-mère Catherine de Médicis, siège du pouvoir et des soirées mondaines sous Henri III. Elle y résidait et y avait fait faire quelques travaux[3].

Dans la rivalité qui opposa ses deux fils Charles de Mayenne et Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours, elle prit parti pour ce dernier et chercha à le faire libérer quand il fut emprisonné à Lyon par les autorités de la ville en 1593. Après la conversion au catholicisme d'Henri IV, elle le reconnut comme roi et tenta de convaincre ses fils rebelles d’en faire autant.

À sa mort, le [1], la valeur de ses biens mobiliers atteignait un peu plus de 4000 livres. Ses entrailles furent enterrées à Paris et son cœur dans le caveau des Guise à Joinville. Son corps fut transporté à Annecy, où il fut enterré à côté de celui de son second mari. Aucune de ces sépultures n’a été conservée.

Importance

À bien des égards, Anne d’Este représente le type même de la femme de la haute aristocratie de la seconde moitié du XVIe siècle. Comme la plupart des princesses de son temps, elle gère un important patrimoine, arrange les mariages et les carrières de ses enfants, intercède à la cour pour ses protégés, et entretient une correspondance assidue avec la noblesse européenne. Le pouvoir d’Anne d’Este reposait sur l’efficacité de ses réseaux, et surtout ses relations avec sa mère et sa belle-mère, mais aussi avec les reines successives, la reine-mère et les grandes princesses du royaume.

Sa situation dans la tourmente des guerres de religion ne diffère pas non plus beaucoup de celles de beaucoup d’autres princesses. Sa mère était calviniste, et son père, ses maris et ses fils furent tous des catholiques plus ou moins radicaux. Pour la princesse, comme pour beaucoup de ses contemporains, les liens familiaux et les réseaux de relations étaient au moins aussi importants que les convictions religieuses.

Anne d’Este bénéficiait également d’un statut spécial à la cour de France, en sa qualité de petite-fille de Louis XII. Ce sont ses procès qui le font apparaître. La noblesse française menait une multitude de procès, même pour des causes mineures. Mais quand Renée de France et sa fille disputèrent la moitié de la Bretagne au roi, elles le firent en tant que fille et petite-fille d’un roi de France, et Anne d’Este agit de la même façon dans ses propres actions de justice. Elle en jouait si bien que, même si elle perdait un procès, le roi et ses juges se voyaient contraints de consentir à des compromis très favorables pour elle.

Descendance

De sa première union avec François de Guise sont issus :

De sa seconde union avec Jacques de Savoie-Nemours sont issus :

Ascendance

Ascendance d'Anne d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
32. Alberto V d'Este
 
 
 
 
 
 
 
16. Nicolas III d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
33. Isotta Albaresani (it)
 
 
 
 
 
 
 
8. Hercule Ier d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
34. Thomas III de Saluces
 
 
 
 
 
 
 
17. Ricciardia de Saluces
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
35. Marguerite de Pierrepont
 
 
 
 
 
 
 
4. Alphonse Ier d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
36. Alphonse V d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
18. Ferdinand Ier de Naples
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
37. Giraldona Carlino
 
 
 
 
 
 
 
9. Éléonore de Naples
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
38. Tristan de Clermont-Lodève
 
 
 
 
 
 
 
19. Isabelle de Tarente
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
39. Catherine de Tarente
 
 
 
 
 
 
 
2. Hercule II d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
40. Rodrigo Gil de Borja y Fennolet
 
 
 
 
 
 
 
20. Jofré de Borja y Escrivà (en)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
41. Sibilia de Escrivà y Pròixita
 
 
 
 
 
 
 
10. Alexandre VI
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
42. Juan Domingo de Borja y Doncel (es)
 
 
 
 
 
 
 
21. Isabel de Borja y Cavanilles (it)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
43. Francina Llançol
 
 
 
 
 
 
 
5. Lucrèce Borgia
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
44.
 
 
 
 
 
 
 
22. Jacopo Cattanei
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
45.
 
 
 
 
 
 
 
11. Vannozza Cattanei
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
46.
 
 
 
 
 
 
 
23. Menica Cattanei
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
47.
 
 
 
 
 
 
 
1. Anne d'Este
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
48. Charles V de France
 
 
 
 
 
 
 
24. Louis Ier d'Orléans
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
49. Jeanne de Bourbon
 
 
 
 
 
 
 
12. Charles Ier d'Orléans
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50. Jean Galéas Visconti
 
 
 
 
 
 
 
25. Valentine Visconti
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
51. Isabelle de France
 
 
 
 
 
 
 
6. Louis XII de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
52. Adolphe III de La Marck
 
 
 
 
 
 
 
26. Adolphe Ier de Clèves
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
53. Marguerite de Juliers (en)
 
 
 
 
 
 
 
13. Marie de Clèves
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54. Jean Ier de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
27. Marie de Bourgogne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
55. Marguerite de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
3. Renée de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
56. Jean IV de Bretagne
 
 
 
 
 
 
 
28. Richard d'Étampes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
57. Jeanne de Navarre
 
 
 
 
 
 
 
14. François II de Bretagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
58=24. Louis Ier d'Orléans
 
 
 
 
 
 
 
29. Marguerite d'Orléans
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
59=25. Valentine Visconti
 
 
 
 
 
 
 
7. Anne de Bretagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
60. Jean Ier de Foix
 
 
 
 
 
 
 
30. Gaston IV de Foix-Béarn
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
61. Jeanne d'Albret
 
 
 
 
 
 
 
15. Marguerite de Foix
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
62. Jean II d'Aragon
 
 
 
 
 
 
 
31. Éléonore de Navarre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
63. Blanche Ire de Navarre
 
 
 
 
 
 
 

Notes et références

  1. a b c d e et f Daniel Martin, « Nemours, Anne de (Anne d’Este, duchesse de Guise puis de) [Ferrare 1531 - Paris 1607] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3150
  2. a et b « Anne de Ferrare-Este », sur Princesses de Savoie
  3. Christiane Coester, Livre de comptes d’Anne d’Este de l’année 1593, Paris, Cour de France.fr, 2009. Document inédit publié en ligne le 3 mai 2009 (http://cour-de-france.fr/article998.html).

Annexes

Bibliographie

  • Christiane Coester, Schön wie Venus, mutig wie Mars. Anna d’Este, Herzogin von Guise und von Nemours (1531–1607). Munich: Oldenbourg, 2007. (ISBN 978-3-486-58028-0)
  • Huguette Leloup, Anne d’Este (1531–1607). Fille aînée de Renée de France, Duchesse de Guise puis duchesse de Nemours, Dame de Montargis. Édition spéciale du Bulletin de la Société d’Émulation de l’Arrondissement de Montargis, sér. 3, 119, 2002.
  • Jessica Munns, Penny Richards, « Exploiting and destabilizing Gender Roles: Anne d’Este», in French History, 6, 1992, p. 206–215.
  • Dora Polachek, « L’affaire de Guise : Anne d’Este et la politique de la lamentation maternelle », Dans les miroirs de l’écriture. La réflexivité chez les femmes écrivains d’Ancien Régime, Actes du colloque de Montréal (1997), dir. J.-Ph. Beaulieu et D. Desrosiers-Bonin, Montréal, Université de Montréal, 1998, p. 73-81.
  • Matteo Sanfilippo, « Article: Este, Anna d’ », in Dizionario biografico degli Italiani, vol. 43, Rome: Istituto della Enciclopedia Italiana, 1993, pp. 315–320.
  • Éliane Viennot, « Des « femmes d’État » au XVIe siècle : les princesses de la Ligue et l’écriture de l’Histoire », in D. Haase-Dubosc & É. Viennot (dir.), Femmes et Pouvoirs sous l’Ancien Régime, Actes du colloque de Paris, , Paris, Rivages, 1991, p. 77-97.
  • Eliane Viennot, « « Veuves de mère en fille au XVIe siècle : le cas du clan Guise », in N. Pellegrin & C. Winn (dir.), Veufs, Veuves et veuvage dans la France d’Ancien Régime, Paris, H. Champion, 2003, p. 187-198.

Sources primaires

  • Marc-Claude de Buttet (1530-1586), gentilhomme et poète savoisien (XVIe siècle) : « Sur la venue de très illustre princesse Anne d'Este, duchesse de Nemours et Genevois, en sa ville d'Annessi ». Édition François Pomar aîné, Chambéry, 1566.
  • Pierre Matthieu, La Guisiade (1589). Édition établie par Louis Lobbes. Genève, Droz, 1990. (ISSN 0257-4063)
  • Severin Bertrand, Oraison funebre sur le trespas de tres-haulte, tres-illustre et tres-vertueuse Princesse Anne d’Est’, Duchesse de Chartres, de Guyse, Nemours, Genevois, &c. Paris 1607.
  • Le sieur de La Palud, Discours funebre sur la mort de tres-Illustre Princesse Anne D’est Duchesse de Genevois, Nemours, Chartres, &c. Chambery (1609).
  • Francesco Agostino della Chiesa, Theatro delle donne letterate, con vn breve discorso della preminenza, e perfettione del sesso donnesco. Mondovi 1620.
  • Hilarion de Coste, « Anne d’Est ou de Ferare, Duchesse de Guise & de Nemours », in Id., Les éloges et vies des reynes, princesses, dames et damoiselles illustres. Paris 1630, p. 32–37.
  • Christiane Coester, Livre de comptes d’Anne d’Este de l’année 1593, Paris, Cour de France.fr, 2009. Document inédit publié en ligne le (http://cour-de-france.fr/article998.html).

Liens externes

  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Dictionnaire des femmes de l'ancienne France
    • Dictionnaire universel des créatrices
    • Dizionario biografico degli italiani
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  • Article sur Anne d’Este sur le site de la Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime
  • Inventaire après décès d'Anne d'Este sur le site Cour-de-France.fr
  • Livre de comptes d'Anne d'Este de l'année 1593 sur le site Cour-de-France.fr
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