Albert Pomade

Albert Pomade
Albert Pomade dans les années 1900, élève-architecte aux Beaux-Arts de Paris, cour d'honneur du palais des Études[1].
Biographie
Naissance
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Mont-de-Marsan (Landes)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
Dax (Landes)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jean-Albert PomadeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École des beaux-arts de Bordeaux (-)
École nationale supérieure des beaux-arts ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
ArchitecteVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres
Distinctions
Œuvres principales

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Jean-Albert Pomade, plus connu sous le nom d'Albert Pomade, né à Mont-de-Marsan le et mort à Dax le est un architecte français ayant principalement travaillé dans le sud-ouest de la France, et plus particulièrement dans le département des Landes.

Biographie

Famille et jeunesse

Le père d'Albert Pomade, Jean dit « Joannès » (1835-1911)[a], est gendarme à cheval. Il épouse Marie Larrieu (1848-1873), avec qui il a une fille, Marie-Berthe. En 1876, veuf, il épouse à Labatut Anne Forestier[b]. De cette union naissent Marie-Gabrielle puis, le , Jean-Albert[c]. Son père est rapidement muté à la caserne de Dax, où il acquiert plusieurs logements ouvriers qu'il loue, et un immeuble rue de Chalosse où il ouvre un café[2].

Études

À l'école municipale, Albert Pomade rencontre Eugène Milliès-Lacroix (fils du maire de l'époque, Raphaël Milliès-Lacroix, et futur sénateur-maire). Il est ensuite envoyé à l'école primaire supérieure de la commune, où il obtient son certificat d'études et son baccalauréat. Il entre en 1898 à l'école des beaux-arts de Bordeaux et suit des cours préparatoires d'architecture : il apprend le dessin technique et l'histoire de l'art. Il en sort en 1900[3].

Il entre à l’école des beaux arts de Paris le [4], devient le disciple Louis Henri Georges Scellier de Gisors puis de Louis Bernier. Il est diplômé le grâce au dessin d'« une villa au bord de la mer » qui doit être construite à Hendaye[5].

Vie

Albert Pomade rentre à Dax en et s'associe avec Alexandre Lalanne dont il reprend le cabinet au no 4 cours Julia-Augusta. Le , il remplace Edmond Ricard au poste d'architecte de la ville de Dax et de président des architectes agréés des Landes. Pendant la Première Guerre mondiale, il est affecté au groupe automobile du 18e escadron du train. De retour à Dax, il s'installe dans l'immeuble acquit par son père rue de Chalosse. En 1919, il épouse Ana-Célia Vasquez (1889-1948), portoricaine veuve depuis 1913 d'Hayward Rose, riche étatsunien. Ils font construire en 1926, boulevard de Cuyès, la villa Chinita[5].

En 1930, il entre à la commission départementale des sites et monuments naturels. Il est également membre du cercle d'Acqs — association réunissant les principaux notables de la ville — et de la Société des architectes de Bordeaux et du sud-ouest, dont il est vice-président de 1933 à 1935. De 1938 à 1939, il est président du Rotary Club de Dax, et membre du conseil régional de l'ordre des architectes à partir de 1941. À la libération, il occupe à titre provisoire la charge d'architecte des monuments historiques des Landes et celui d'expert agréé auprès du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme chargé de l'évaluation du montant des demandes d'indemnités pour dommages de guerre[5].

Après un premier accident cardiaque au début des années 1950, il délègue progressivement les travaux de son cabinet — il emploie alors deux dessinateurs, Mathias Wang et Roger Colmant, un métreur, Jean Labory, et une secrétaire, Antoinette Lahontaa. — à Jean-Raphaël Hébrard (1927-2006). Il meurt d'une crise cardiaque le , et est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Dax[6].

Réalisations

Albert Pomade réalise dans les Landes de nombreux monuments aux morts, mairies et écoles, frontons, salle de réunions et foyers municipaux dans des petites communes, et plusieurs immeubles à Dax. Les plus importants sont l'Atrium Casino (en collaboration avec André Granet et Jean Prunetti), l'hôtel Splendid (en collaboration avec André Granet et Roger-Henri Expert), l'hôtel des Baignots (rénovation, surélévation, et restauration) et l'immeuble Biraben, ainsi que les arènes de Dax, de Pomarez, de Saint-Sever et de Saint-Vincent-de-Tyrosse. Il fait construire de nombreuses villas dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et le Guipuscoa[7].

D'après le catalogue raisonné achevé en 2018[7]

Landes

  • Boos :
    • Monument aux morts, 1922-1923
  • Candresse :
    • Monument aux morts, 1919
    • Foyer municipal, 1937-1938
  • Castets :
    • Salle de réunion, 1924-1930
    • Villa du Barrat, 1933
  • Dax :
    • Socle de la statue d'Ariane, 1907
    • Immeuble Biraben, 1908
    • Siège de la société générale, 1908-1910
    • Arènes de Dax, 1911-1913
    • Arc de triomphe éphémère pour la visite du président Poincaré, 1913
    • Tombeau de la famille Pommade, 1913
    • Monument aux instituteurs landais, 1921
    • Monument commémoratif des morts de la cité pour la France, 1921-1922
    • Monument à la mémoire de Maurice Boyau, 1924
    • Hôtel des postes, 1924
    • Clinique Saint-Vincent, 1925
    • Atrium-Casino, 1925-1928 (collaboration avec André Granet)
    • Splendid-Hôtel, 1926-1929 (collaboration avec André Granet)
    • Monument à la mémoire d’Emile Despax, 1927
    • Agrandissement de l’Hôtel des Baignots, 1927
    • Immeuble d’habitation cour de Verdun, 1929
    • Immeuble d’habitation avenue Georges Clémenceau, 1929-1932
    • Tombeau de la famille Duverger, 1930
    • Ecole Saint-Pierre, 1933
    • Maison de retraite du Lanot, 1933-1936
    • Auberge de la chalosse, 1939
    • Immeuble d’habitation avenue Victor Hugo, 1942
    • Stèle des fusillés, 1945
    • Immeuble d’habitation place Saint-Vincent, 1948
    • Galerie commerciale, 1949
    • Dépôt de fruits, 1950
    • Marché couvert, 1951
    • Ecole des Pins, 1952
    • Pharmacie Delprat, 1955 (collaboration avec Hébrard)
    • Au moins 134 villas sur la commune de Dax, entre les années 20 et 50.
  • Habas :
    • Monument aux morts, 1921-1923
  • Heugas :
    • Ecole des filles, 1912 Ecole des garçons, 1934 Mairie, 1934-1935
  • Herm :
    • Château de Siffle, 1910
    • Monument aux morts, 1922-1923
    • Salle de réunion, 1923-1925
    • Logements pour garde champêtre et cantonnier, 1925-1927
  • Hinx :
    • Salle de réunion, 1929-1930
  • Josse :
    • Mairie et école, 1912
    • Monument aux morts, 1921
    • Salle de réunion, 1930-1932
  • Laluque :
    • Monument aux morts, 1919-1921
  • Lesperon :
    • Salle de réunion, 1912
    • Monument aux morts, 1922
  • Lévignacq :
    • Bureau des P.T.T., 1930
    • Foyer municipal, 1936-1938
  • Lit-et-Mixe :
    • Bureau des postes, 1923
    • Salle de réunion, 1926-1929
    • Fronton et court de tennis, 1928
  • Magescq :
    • Hôtel de ville et salle de réunion, 1910-1913
    • Bureau des P.T.T. 1912-1914
    • Monument aux morts, 1923
  • Mées :
    • Bureau des P.T.T., 1911
    • Salle de réunion, 1924-1927
  • Messanges :
    • Monument aux morts, 1921
  • Mimbaste :
    • Monument aux morts, 1921
    • Salle de réunion, 1935-1936
  • Montfort-en-Chalosse :
    • Monument aux morts, 1919
    • Lavoir, 1919-1921
    • Bains communaux, 1923-1924
  • Morcenx :
    • Salle de réunion et des fêtes, 1913-1919
  • Mugron :
    • Marché couvert municipal (aujourd'hui Agora-Salle Henri Emmanuelli), 1934-1935
    • Bureau des P.T.T., 1939
  • Oeyreluy :
    • Monument au morts, 1919
  • Peyrehorade :
    • Ecole maternelle et salle des fêtes, 1912
  • Pomarez :
  • Pontonx-sur-l'Adour :
    • Monument aux morts, 1920-1921
    • Salle de réunion, 1924-1927
  • Pouillon :
    • Bureau des P.T.T., 1934
    • Hôtel de ville, justice de paix et salle des fêtes, 1935-1937

Pyrénées-Atlantiques

  • Guéthary :
    • Atelier de peintre, 1927
  • Gourette :
    • Edelweiss Hôtel, 1933-1934
  • Hendaye :
    • Café Maïtena, 1928
    • Magasin au palais de cristal, 1928
  • Au moins 3 villas dans les Pyrénées-Atlantiques

Espagne

  • Guipuscoa : au moins une villa dans le Guipuscoa
 

Postérité

D'après l'historien Kévin Laussu en 2012, « Pomade a manqué son rendez-vous avec l'histoire »[8]. Ses papiers ont disparu dans la crue de l'Adour de 1952, rendant toute étude difficile[8]. Seule l'architecture Art déco de la cité balnéaire de Hossegor a acquis une certaine reconnaissance[8].

Distinctions

Hommages

Une école Albert Pomade[9] et une impasse Pomade à Dax[10], ainsi qu'une villa Pomade à Rion-des-Landes[11] sont nommées en son honneur.

Notes et références

Notes

  1. L’acte de naissance, conservé par les archives départementales des Landes, indique qu’il est né le et que son père, Jean Pomade, est laboureur.
  2. L’acte de mariage, conservé par les archives départementales des Landes, mentionne en outre l’âge de Joannès, 41 an, son lieu de naissance, Parentis-en-Born, et l’identité de ses parents (Jean Pomade et Marielle Mambaut), ainsi que l’âge d’Anne, 21 ans, son lieu de naissance, Labatut, et l’identité de ses parents (Gratien Forestier, laboureur, et Mélanie, ménagère.
  3. L’acte de naissance, conservé par les archives départementales des Landes.

Références

  1. Laussu 2020, p. 97.
  2. Laussu 2020, p. 166.
  3. Laussu 2020, p. 166-167.
  4. Marie-Laure Crosnier Leconte, Notice sur Albert Pomade, AGHORA (lire en ligne).
  5. a b c d et e Laussu 2020, p. 167.
  6. Laussu 2020, p. 168.
  7. a et b Laussu 2018.
  8. a b c et d Audrey Ludwig, « Le jeune historien qui veut réhabiliter Pomade », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  9. « École maternelle Albert Pomade », sur Ville de Dax.
  10. Laussu 2020, p. 166 & 168.
  11. Annie Quillon, « Rion-des-Landes : la Villa Pomade officiellement inaugurée », Sud Ouest,‎ .

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Albert Pomade, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Source primaire

  • Albert Pomade, architecte, Dax : Quelques villas, 1919-1931, Strasbourg, Édition d'architecture, d'industrie et d'économie rurale (EDARI), , 60 p. (présentation en ligne).

Sources secondaires

  • [Laussu 2018] Kévin Laussu, Catalogue raisonné des œuvres de l'architecte Albert Pomade, , 29 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Laussu 2020] Kévin Laussu (préf. Dominique Jarrassé), Dax Architecture, t. 1 : Urbanisme et villas de la Belle Époque, Saint-Pée-sur-Nivelle, Kilika, , 192 p. (ISBN 1094405302), p. 166-168. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Laussu 2021] Kévin Laussu, Dax Architecture, t. 2 : Secrets de villas de la Belle Époque, Saint-Pée-sur-Nivelle, Kilika, , 199 p. (ISBN 9791094405420).

Liens externes

  • Ressources relatives aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • AGORHA
    • Musée d'Orsay
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