Église Saint-Pierre d'Anisy

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Église Saint-Pierre
Vue du sud-ouest.
Présentation
Type
Église paroissiale
Destination initiale
culte catholique
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-la-Plaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Saint Pierre
Construction
XIIe, XIIIe siècles
Religion
CatholicismeVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1927)
Localisation
Pays
Drapeau de la France France
Département
Calvados
Commune
Anisy
Coordonnées
49° 15′ 12″ N, 0° 23′ 29″ O
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L'église Saint-Pierre est située à Anisy, en Normandie, France. C'est une petite église de campagne sans transept des XIIe et XIIIe siècles caractérisée par les moulures ornées de son portail occidental, l'appareil en arête-de-poisson des murs latéraux de la nef et les modillons animaliers ou grotesques de la façade sud.

Localisation

L'église est située dans le département français du Calvados, au nord du bourg d'Anisy.

Historique

L'église date des XIIe et XIIIe siècles[1].. Elle est située sur l'un des quatre anciens fiefs d'Anisy[2] possédé par Le seigneur de la paroisse qui pouvait nommer le curé de son choix[note 1] mais seulement une fois sur quatre car les propriétaires des trois autres fiefs avaient aussi ce droit[3]. Le fief et ses prérogatives reste dans la famille d'Anisy jusqu'en 1468. Il passe ensuite entre les mains de plusieurs autres familles jusqu'en 1669, date à laquelle il est vendu, en même temps que les trois autres fiefs d'Anisy, à Odet de Clinchamps[4]. Le nouveau seigneur d'Anisy reste donc le seul, en principe, à nommer au bénéfice de la cure. Son frère Louis est nommé trésorier de l'église par l'assemblée paroissiale[5]. Entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle l'église est desservie, en plus du curé[note 2], par un obitier qui est aussi maître d'école. Pierre-Louis de Clinchamps est le dernier seigneur et patron d'Anisy[6]. Pendant la Révolution tous les membres du clergé doivent prêter serment à la Constitution ; Le curé François-Louis Delamare est réfractaire, il est remplacé en 1791 par l'abbé Lecouturier qui est assermenté[7].

Des travaux de restauration du bâtiment ont été entrepris à plusieurs reprises au début du XIXe siècle notamment sur la toiture et le plafond lambrissé[8]. La charpente a été refaite en 1982[9].

Architecture

L'église d'Anisy est une construction rectangulaire très simple sans transept. Elle est orientée, c'est-à-dire que le chevet est orienté à l'est, comme la grande majorité des édifices consacrés au culte catholique.

Un clocher-mur[10] surmonte le portail d'entrée ouvert dans la façade occidentale[note 3]. Le chevet, flanqué à l'est d'une sacristie en appentis, est dans le strict prolongement de la nef. Toutes ces caractéristiques, ainsi que des murs appareillés en arête-de-poisson, se retrouvent dans la petite église de Mathieu, village tout proche.

  • clocher-mur et fenêtre néo-romane
    clocher-mur et fenêtre néo-romane
  • Vue du sud-ouest
    Vue du sud-ouest
  • Portail occidental
    Portail occidental
  • Décor de l'arc plein-cintre du portail
    Décor de l'arc plein-cintre du portail

L'extérieur

Pour Victor Ruprich-Robert la nef a été construite au XIIe siècle[11]. La façade occidentale en pierre de taille est divisée en deux par un bandeau qui se prolonge tout autour de la nef. L'arc en plein cintre de la porte arbore un rang de frettes crénelées[12],[13] et un rouleau d'archivolte décoré de losanges et d'un personnage assis. Les colonnes qui encadrent la porte sont surmontées d'un chapiteau à Godrons[13] et d'un oiseau fantastique près d'une tête humaine. Deux baies à arc en plein cintre sont ouvertes au-dessus de la porte, la plus petite a été percée au XIXe siècle quand le clocher-mur a été refait pour une cloche unique[8].

La nef comporte trois travées séparées par des contreforts. Ses murs gouttereaux sont appareillés en arête-de-poisson. La façade nord a conservé ses petites fenêtres romanes d'origine. Les traces des arcades qui se dessinent dans le mur témoignent de l'existence antérieure d'un bas-côté ou d'une chapelle. La façade sud a conservé une fenêtre romane et une corniche ornée de modillons sculptés de motifs animaliers, grotesques ou grivois qu'on retrouve sur nombre d'églises romanes, mais dont la présence incongrue étonne encore[14].

  • Façade nord de la nef
    Façade nord de la nef
  • Vue du sud-ouest
    Vue du sud-ouest

Le chevet plat est en pierre de taille. Il est séparé de la nef, côté sud, par un très gros contrefort qui renferme un escalier à vis[8]. Il est éclairé par deux fenêtres au sud et une seule au nord. La porte du mur sud a été murée [note 4]. Deux portes disposées de chaque côté de l'autel permettent d'accéder à la sacristie accolée au pignon est du chevet.

L'intérieur

L'intérieur est d'un seul tenant et lumineux grâce aux grandes fenêtres aux arcs brisés ouvertes au XIVe ou XVe siècle[8] . Un simple plafond plat couvre la nef mais le Chœur s'abrite sous un plafond lambrissé en berceau. Le maître autel et son retable au décor baroque avec dorures et colonnes torses, datent du XVIIe siècle[16]. Les statues de Saint-Pierre et Saint-Paul dominées par celle du Christ encadrent un tableau qui représente la Pentecôte. Le retable occupe toute la largeur du mur est. Deux autels secondaires du XVIIIe siècle réalisés dans le même style sont respectivement dédiés à la Sainte Vierge[17] et à Saint-Joseph[18]. La munificence du style baroque est contrebalancée par l'austérité du mobilier avec la chaire en bois, les rangées de bancs dans la nef, et les stalles alignées le long des murs dans le chœur.

  • La nef
    La nef
  • L'autel principal dans le Chœur.
    L'autel principal dans le Chœur.
  • un des autels secondaires
    un des autels secondaires

L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le [1].

Notes et références

Notes

  1. Le patron de l'église, qui pouvait être un laïc, avait le droit de désigner le nouveau curé qui prenait en charge la direction de la paroisse et jouissait des revenus attachés à l'église.
  2. Il y avait aussi sans doute un ou deux vicaires.
  3. c'est la façade ouest, généralement la plus riche en ornements, où se trouve le portail principal
  4. elle apparaît encore sur les photos de 1946[15]

Références

  1. a et b « Église », notice no PA00111013, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Weyant 2012, p. 11.
  3. G.Devailly, « Les patronats d'église en Normandie aux XIIIe et XIVe siècles », Annales de Normandie, no 23,‎ , p. 351-359 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Weyant 2012, p. 12 et 13.
  5. Weyant 2012, p. 21.
  6. Weyant 2012, p. 24.
  7. Weyant 2012, p. 38.
  8. a b c et d Marcel Weyant, « L'église d'Anisy, description et histoire », sur free, (consulté le ).
  9. Panneau d'information dans l'église Saint-Pierre d'Anisy.
  10. René Fage, « Les clochers-murs de la France », Bulletin monumental, no 80,‎ , p. 159 à 165 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Victor Ruprich-Robert, L'Architecture normande aux XIe et XIIe siècles en Normandie et en Angleterre, t. 1, , 364 p. (lire en ligne), p. 166,167,169,197.
  12. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 1, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 348
  13. a et b René Fage, « La décoration géométrique dans l'école romane de Normandie », Congrès archéologique de France,‎ , p. 622-623,627 à 631, (lire en ligne, consulté le ).
  14. Th. du Moncel, Sur les modillons des églises romanes de la Basse-Normandie, t. 8, Société française d'archéologie (Paris), coll. « Bulletin monumental », (lire en ligne), p. 16 à 20.
  15. Patrice Molinard, « Façade latérale sud, porte et fenêtre », sur Pop, la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture, (consulté le ).
  16. « autel (maître-autel), retable, tableau : Pentecôte et trois statues : Saint Pierre, Saint Paul et Christ ressuscité », base Palissy, sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture (consulté le ).
  17. « autel de la Vierge, retable et statue : Vierge à l'Enfant », sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture (consulté le ).
  18. « autel de Saint-Joseph, retable et statue : Saint Joseph », Base Palissy, sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Misnistère de la Culture (consulté le ).

Bibliographie

  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 1, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 348
  • Marcel Weyant, Anisy, Louis Le Roc’h Morgère, coll. « Cahier des Archives du Calvados, n°49 », , 93 p. (ISBN 978-2-86014-107-9).

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • L'église Saint-Pierre d'Anisy, sur Wikimedia Commons

Liens internes

Liens externes

  • L'église sur le site www.patrimoine-religieux.fr


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